Une semaine dans le monde – La semaine du 23 novembre 2020

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 23 novembre. L’article a été rédigé par Inès Evrain et Raphaelle Loyau.

Olivier Poivre d’Arvor, nouvel ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes

Le successeur de Ségolène Royal, limogée fin janvier 2019, au poste d’ambassadeur des pôles a finalement été désigné par le Conseil des ministres ce 25 novembre. Olivier Poivre d’Arvor, né en 1958, est un diplomate et écrivain français. Après avoir été directeur de Radio France de 2010 à 2015, il devient ambassadeur de la France en Tunisie.

Le rôle d’ambassadeur des pôles a été créé en 2009. Dans un contexte fortement marqué par le réchauffement climatique, Olivier Poivre d’Arvor aura pour objectif de promouvoir le « haut niveau d’engagement de la France » dans les régions de l’Arctique et de l’Antarctique, selon la feuille de route laissée par le premier ambassadeur, Michel Rocard. L’Arctique, qui s’étend sur quelque 21 millions de kilomètres carrés, et qui comprend de nombreux territoires non soumis à une réglementation territoriale, fait face à une crise environnementale inquiétante, marquée notamment par la fonte des glaces. De son côté, l’Antarctique est une zone protégée par le traité international de 1961, ratifié par 52 pays. C’est une zone très prisée par les chercheurs.

Le décret nommant Olivier Poivre d’Arvor a été édicté par le gouvernement et devra être appliqué par les ministres de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’écologie et de la mer.

Sources : https://www.lepoint.fr/politique/olivier-poivre-d-arvor-nomme-ambassadeur-des-poles-25-11-2020-2402755_20.php et https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042565262 et https://www.franceinter.fr/societe/a-quoi-sert-un-ambassadeur-de-france-pour-les-poles

Anvers : ouverture du procès de trois iraniens dans l’affaire de l’attentat déjoué de Villepinte

Les faits remontent à juin 2018. Grâce à une opération conjointe des forces allemandes, belges et françaises, un attentat prévu par quatre iraniens a été déjoué au Luxembourg. Amir Saadouni, son épouse Nasimeh Naami et le diplomate iranien Assadolah Assadi, dont le procès s’est ouvert le 27 novembre 2020 à Anvers, sont accusés d’avoir voulu commettre un attentat terroriste à la bombe lors d’un meeting à Villepinte. Ce rassemblement, tenu par le Conseil National de la Résistance Iranienne, devait accueillir des dizaines de milliers d’opposants au régime théocratique iranien, ainsi que l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Guiliani et autres personnalités importantes britanniques et américaines.

Ce procès est inédit : jamais un membre de l’administration iranienne n’avait été jugé par une instance européenne jusqu’à présent pour de tels faits. Les autorités françaises accusent de plus l’Iran d’être le commanditaire de l’attaque. Dans une lettre adressée le 2 février 2020 au procureur, Jaak Raes, administrateur général de la Sûreté de l’Etat, estime que « le projet d’attaque a été conçu au nom de l’Iran, et sous son impulsion ; il ne s’agissait pas d’une initiative personnelle d’Assadi ». En 2018, en réponse à cet attentat déjoué, la France avait discrètement expulsé un diplomate iranien et l’Union européenne s’était empressée de geler les avoirs des renseignements iraniens.

Téhéran, face à ce procès, crie au complot. Dans un rapport de police partagé par Reuters, Assadolah Assadi menace le pays de représailles si il est condamné. Une peine de vingt ans de prison a été requise contre lui par le tribunal d’Anvers.

De quoi ajouter aux tensions déjà existantes entre la France et les pays musulmans.

Sources : https://fr.reuters.com/article/idFRKBN2870E6 et https://www.reuters.com/article/france-iran-diplomate-idFRKCN1N01KA-OFRTP et https://www.courrierinternational.com/article/antiterrorisme-liran-serait-implique-dans-un-attentat-terroriste-dejoue-en-france

Le Parti communiste chinois veut accélérer la modernisation de son armée 

À l’occasion de la cinquième session plénière du 19e Comité central du Parti communiste de Chine (PCC) fin octobre, ce dernier a affirmé son objectif de modernisation sur les cinq prochaines années selon la publication du 14e Plan quinquennal (2021-2025). 

Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le Président chinois Xi Jinping a conduit une importante réforme de l’Armée populaire de libération (APL) pour en faire une armée moderne et puissante. Le ton donné lors de cette dernière session plénière marque une volonté d’accélérer cette modernisation, dans l’objectif de faire de la puissance militaire chinoise la deuxième au monde, et ce avant 2027. Cette date n’est pas anodine, puisque ce sera le 100ème anniversaire de la création de l’Armée populaire de libération. Selon les analystes, “l’objectif du centenaire est conforme à la puissance nationale”, ce qui confirme l’objectif de mettre la puissance militaire au même rang que la puissance économique. 

L’objectif est de renforcer l’armée par les technologies, d’accélérer le développement de la mécanisation, de l’informatisation et de l’ “intelligenciation”, concept chinois qui correspond à l’intégration de l’intelligence artificielle dans les opérations militaires, et d’optimiser l’organisation de la défense nationale. La Chine va donc poursuivre son développement dynamique d’armes et d’équipements modernes, en plus de ses exercices militaires scientifiques menés. Un expert de l’aviation militaire chinoise a notamment déclaré : “La période du plan quinquennal sera une période très prometteuse et fructueuse pour l’armée de l’air chinoise, car son bombardier stratégique furtif de longue portée devrait faire son entrée très attendue.”. Il fait référence au nouveau bombardier développé depuis 2018 par l’entreprise d’État AVIC (Aviation Industry Corporation of China), surnommé le “H-20” et destiné à remplacer le bombardier actuel H-6. D’autres avions militaires seront également développés, ainsi que des porte-avions pour la marine. 

Cette annonce s’inscrit dans le renforcement de la concurrence stratégique face à des conflits régionaux observés aujourd’hui dans le monde qui posent la question de l’incertitude sécuritaire. La Chine a donc réagi en exigeant de son armée qu’elle s’adapte à de nouvelles missions. 

Source : https://www.meta-defense.fr/2020/11/27/larmee-chinoise-doit-accelerer-sa-modernisation-selon-le-parti-communiste-chinois/ 

CERCES 2020 : premières manoeuvres en montagne du Griffon, nouveau blindé de l’armée française

Chaque année se déroule l’exercice traditionnel organisé par la 27ème brigade d’infanterie de montagne (BIM) dans le col des Cerces en Maurienne (Savoie), sur le plus grand champ de tir des Alpes. Près de 800 troupes de montagne sont mobilisées pour participer à cet exercice annuel depuis le 23 novembre, et ce pour une durée de dix jours. 

CERCES est un exercice interarmes d’entraînement au combat et au tir organisé en montagne, ce qui suppose le déploiement d’impressionnants moyens et des armes de tous les calibres, comme des mitrailleuses, des chars mais aussi des hélicoptères d’assaut. Le général Pierre-Joseph Givre, commandant de la 27e BIM, témoigne du caractère extraordinaire de cet exercice habituel : “Cet exercice est vraiment exceptionnel, ça montre le très haut niveau de technicité de l’armée française, cette capacité à intégrer tous ces moyens très différents.”, et rajoute : « Ça ne s’improvise pas du tout, il faut des moyens technologiques et des compétences humaines extrêmement précises.”. 

Le mercredi 25 novembre, les chasseurs du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) ont pu effectuer les premières manœuvres des Griffon, le nouveau blindé de l’Armée française, sur des sentiers escarpés en haute altitude. Ces véhicules blindés ultra modernes, très attendus par l’ensemble du Bataillon Savoie, ont été reçus par le 13e BCA quelques mois auparavant, à Barby près de Chambéry. D’une longueur de sept mètres et avec un blindage de 24 tonnes, ces véhicules blindés multi-rôle, appelés VBMR dans le jargon militaire, destinés à transporter les troupes, vont bientôt remplacer les véhicules de l’avant blindé (VAB) qui ont été utilisés sur tous les théâtres d’opération de l’Armée de Terre. 

Sources : https://www.ledauphine.com/defense-guerre-conflit/2020/11/25/le-plus-grand-champ-de-tir-des-alpes-alpes-savoie-exercie-militaire-exposions-maurienne-on-s-entraine-dans-notre-milieu-de-predilection-cerces-2020-de-la-27e-brigade-d-infanterie-de-montagne et https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/video-chars-mitrailleuses-helicoptere-assaut-armes-combat-deployees-savoie-exercice-militaire-1752333.html

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