La déstabilisation en Afrique : opérations secrètes pour la préservation du “pré carré” africain francophone

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« Paris n’a jamais cessé de penser sa politique africaine comme un simple instrument de puissance […]. Du rêve impérial de la fin du XIXe siècle à la retraite en bon ordre, de la décolonisation à la gestion conservatoire de la coopération, la continuité a été évidente[1] ».

Après la Seconde Guerre mondiale, la France se considérait comme une « grande puissance moyenne », le maintien de son rang se faisait par une politique d’influence hors de ses frontières, faute de pouvoir exercer son influence partout sur le globe – à l’instar des États-Unis ou de l’URSS – elle se réservait une zone d’influence exclusive : l’Afrique francophone, fraîchement décolonisée. Peter Schraeder parle de « French version of the Monroe Doctrine». C’était donc la suite logique des idées de Jules Ferry qui affirmait que si la France ne faisait rien et se contentait de « rayonner sans agir », elle serait à la fin du XIXe siècle une puissance de quatrième ou cinquième rang. Par sa politique indépendante en Afrique, la France espérait pouvoir se démarquer des deux « Grands » et faire valoir son originalité. Elle pouvait ainsi conserver sa position de troisième homme en consolidant ses liens avec le tiers-monde.

La politique africaine de la France est faite à l’Élysée en étroite concertation avec le président et le Secrétariat aux Affaires Africaines et Malgaches (SGAAM). Si l’on associe souvent la politique étrangère au « domaine réservé » du président, alors la politique africaine en est son domaine « super-réservé ». Cette politique d’influence est façonnée selon les intérêts de la France qui n’hésite pas à intervenir militairement sur le continent, le plus souvent à la demande d’un chef d’État africain “ami”. Mais Paris exerce aussi, via ses services de renseignements, des actions plus officieuses. Depuis la décolonisation jusqu’en 1974, l’architecture de ce système souvent qualifié de “Françafrique”, reposait sur un homme : Jacques Foccart. Aujourd’hui encore, son nom inspire le respect, sème le doute, déclenche l’admiration des uns et la rancune des autres.

Exceptée en Guinée, l’année 1960 marqua la décolonisation de toutes les colonies Françaises d’Afrique subsaharienne. Jacques Foccart, baron gaulliste et conseiller élyséen fut chargé, par le président de Gaulle, d’organiser les nouveaux rapports entre l’ancienne métropole et les quatorze nouveaux États africains indépendants. Il eut à charge de maintenir la Pax Gallica dans le « pré carré africain » afin de prévenir et d’endiguer toute forme de déstabilisation – politique ou militaire – de l’Afrique francophone par des entités endogènes ou exogènes. Ce “Monsieur Afrique” trop souvent enfermé dans le mythe d’une certaine politique africaine est devenu de son vivant, un mythe. Présenté comme l’homme des services secrets, c’est lui qui eut à charge de mener, en collaboration avec le SDECE, le service de documentation extérieure et de contre-espionnage, des opérations de déstabilisation des régimes africains qui menaçaient les intérêts de la France en Afrique ou qui s’écartaient trop de l’influence de Paris.

À travers une sélection choisie d’opérations menées par les services secrets français en Afrique, nous vous proposons de découvrir le mode d’action privilégié de la France en Afrique : la déstabilisation.

I. “Persil” : Le complot « permanent » contre la Guinée de Sékou Touré

Comment parler d’anti-impérialisme en Afrique sans mentionner Ahmed Sékou Touré ? Il faut dire que le premier Président de la Guinée a ça dans les veines : son arrière-grand-père Samory Touré était le fondateur de l’Empire mandingue Wassoulou qui s’étendait sur une partie de la Guinée, du Mali et de la Cote d’Ivoire, et résista farouchement à la pénétration coloniale française en Afrique de l’Ouest.

L’affront

Sous la houlette de Félix Houphouët-Boigny, allié de toujours de l’État français (il est ministre d’État en France sous la IVème et la Vème République), Sékou Touré participe à la fondation de l’antenne guinéenne de Rassemblement démocratique africain (RDA) pour la décolonisation en Afrique. Quand le Général de Gaulle revient au pouvoir en 1958, il considèrera d’ailleurs que mettre en œuvre l’inéluctable décolonisation était une priorité de son mandat, déclarant même à Brazzaville en 1958 qu’elle était naturelle et légitime (1). Décolonisation ne signifiait cependant pas divorce, bien au contraire. Dans la capitale de l’Afrique équatoriale française, de Gaulle propose aux colonies françaises d’Afrique de former une Communauté, un ensemble politique piloté depuis Paris. Au sein du RDA, les opinions divergent. D’un côté, une tendance portée par le “Bélier” Houphouët-Boigny est favorable à cette Communauté, qui doit permettre de préparer l’indépendance sans la presser, afin de faire de chaque colonie une République indépendante et économiquement prête ; de l’autre, Sékou Touré et d’autres cherchent à gagner immédiatement une indépendance la plus large possible au sein d’un État fédéral unique. Fidèle à lui-même, de Gaulle propose par référendum l’adhésion à la Communauté : “oui” pour préparer son indépendance au sein de l’ensemble franco-africain, “non” pour prendre son indépendance immédiatement et rompre avec la France. Le 25 août 1958 alors que le Général est en visite à Conakry, Touré affirme face à lui « préférer la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », et le fait même huer (2). À l’issue du référendum du 29 septembre, c’est donc le “non” qui l’emporte : la Guinée devient indépendante et abandonne le Franc CFA, coupant au passage tous liens avec la Cote d’Ivoire d’Houphouët-Boigny. De Gaulle, et encore plus son “Monsieur Afrique” Jacques Foccart, ne lui pardonneront pas cet affront.

Sékou Touré devient la bête noire de l’État français, et surtout des services spéciaux français. La France supprime son aide économique à la Guinée et gèle ses avoirs, ce qui l’incite à se tourner vers le bloc Est pour assurer sa protection et son développement économique. Cela n’est pas pour déplaire à Touré, familier des travaux de Marx et Lénine et sensible aux thèses socialistes (3). Au fur et à mesure des semaines qui suivent l’indépendance, l’ancrage au bloc soviétique est de plus en plus prononcé, la Chine et l’URSS ayant d’ailleurs été les premières à reconnaitre la Guinée indépendante. Le risque de voir la Guinée passer effectivement du côté communiste et de menacer la Communauté française, alors que son président se rapproche des mouvements subversifs panafricains et anti-occidentaux et de l’Algérie d’Ahmed Ben Balla, est trop important pour laisser faire. Lorsque les services français découvrent que des armes sont acheminées de Pologne et de Tchécoslovaquie, dans un contexte où déjà le Franc guinéen est fabriqué par les Tchèques, il n’y a plus lieu de tergiverser. Le seul mot d’ordre est désormais : « Déstabilisez la Guinée ! ». La liquidation physique du Touré n’est pas exclue. Maurice Robert, chef du secteur Afrique du SDECE de 1958 à 1968 confiera dans ses mémoires en 2004 : « Nous devions déstabiliser Sékou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l’opposition. […] Une opération de cette envergure comporte plusieurs phases : le recueil et l’analyse des renseignements, l’élaboration d’un plan d’action à partir de ces renseignements, l’étude et la mise en place des moyens logistiques, l’adoption de mesures pour la réalisation du plan. » (4) L’opération “Persil”, du nom d’une lessive populaire à cette époque, est mise en route.

Une guerre secrète contre la Guinée

Constantin Melnik, conseiller des services secrets du Premier ministre de l’époque, Michel Debré, raconte : « Le Général ordonne,avait annoncé Foccart sans la moindre émotion, que vous fassiez tout pour renverser Sékou Touré. La CIA est bien venue à bout du président Mossadegh en Iran et du général Arbenz au Guatemala. Il suffit de créer des maquis en Guinée pour que le tyran soit balayé. »

Maurice Robert poursuit : « Avec l’aide d’exilés guinéens réfugiés au Sénégal, nous avons aussi organisé des maquis d’opposition dans le Fouta-Djalon. L’encadrement était assuré par des experts français en opérations clandestines. Nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens, dont beaucoup étaient des Peuls, pour qu’ils développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou Touré. […] Parmi ces actions de déstabilisation, je peux citer l’opération “Persil”, par exemple, qui a consisté à introduire dans le pays une grande quantité de faux billets de banque guinéens dans le but de déséquilibrer l’économie. »

Le service Action du SDECE se met en marche dès le début de l’année 1959. L’opération a plusieurs facettes : propagande anti-communiste, anti-Touré et pro-française ; entrainement et armement des opposants au régime et organisation de maquis d’opposition, avec acheminement massif d’armes depuis les pays frontaliers, notamment le Sénégal d’où elle était menée ; émission de faux billets de banque destinés à noyer l’économie guinéenne (un attentat contre les réserves de la Banque centrale de Guinée avait même été imaginé). Cette méthode du faux monnayage n’est pas insolite, elle a notamment été utilisée par l’Allemagne nazie contre le Royaume-Uni pendant la Seconde guerre mondiale au cours de l’opération Bernhard (5). Elle est en revanche redoutablement efficace : les billets, de très bonne qualité, font tabac à Conakry, où le climat humide détériore la monnaie imprimée à Prague, et inondent le marché guinéen. Préalablement, les dispositions avaient été prises pour que les millions de Franc FCA restés dans le territoire guinéen soient inutilisables au Mali ou au Sénégal, en refusant de faire paraitre le décret d’émission qui permet d’authentifier les billets selon le territoire africain (6). « Sékou Touré se trouve avec une monnaie inexportable, ruiné, aux abats, explique Marcel Le Roy-Finville. Il est à plat ventre, comme le souhaitait le Général. » Cette phase de l’opération Persil est un succès, ce qui ne fut pas le cas des autres.

Si la situation économique affaiblit à terme le président guinéen, il peut s’appuyer sur ses alliés soviétiques, ce qui motive encore plus Foccart et le SDECE pour le reste de l’opération. Plusieurs agents secrets français, des compagnons de la Libération et gaullistes de la première heure, officiers et sous-officiers parachutistes, sont dépêchés à Dakar pour entrainer des conjurés guinéens et coordonner des convois d’armes depuis les autres postes régionaux d’Abidjan (Côte d’Ivoire) ou encore de Tambacounda (Sénégal) ; l’opération s’appuie sur un dispositif véritablement régional. Cependant, cette première tentative échoue pour une raison plutôt incongrue dans le domaine des opérations secrètes : les scrupules d’un des agents. L’un des officiers est en effet un fervent catholique dont la conscience morale est rebutée par l’idée de prêter main forte à un meurtre politique. En bon catholique, il se confie à un père dominicain de Dakar qui à son tour prévient un haut fonctionnaire français. L’affaire s’ébruite jusqu’aux ministères français, puis à la presse. Dans l’édition du 6 mai 1959 du Canard Enchaîné, on lit : « N’empêche qu’on y pense très fort à reconquérir la Guinée, et à la remettre dans le droit chemin communautaire. Et même, si l’on en croit d’aucuns, la chose a failli se produire la semaine dernière. Un joli Sékou de Jarnac avait été préparé contre M. Touré. Mais, ajoutent les gens bien renseignés, la chose aurait été éventée au dernier moment ″because l’Intelligent Service″qui, toujours compatissant, prévint à temps le ″dear″Sékou Touré de ce qui se tramait. On espère faire mieux la prochaine fois. » Sékou Touré crie au complot et condamne l’action française, la première condamnation d’une longue liste.

Ce premier éventement n’a pas raison de l’opération. Pendant encore un an, les espions et officiers sous couverture continuent leur travail. Des tonnes d’armes et autres explosifs, mais aussi des tracts de propagande par milliers, sont acheminés par convois clandestins par la brousse sénégalaise. Des camps militaires sont installés dans les zones frontalières, notamment en Côte d’Ivoire, dans le cadre des préparatifs militaires d’une insurrection. Là encore, l’opération échouera à cause des scrupules d’un des opposants guinéens soutenus par les opérateurs français.

Échec et pérennité

Le 20 avril 1960, l’affaire éclate à Conakry. Le Président Touré déclare : « Un nouveau complot a été publiquement démasqué, preuves à l’appui. […] Comme toujours, le colonialisme français s’est acquis la complicité de certains éléments africains pour organiser sa sale besogne. S’appuyant sur leur cupidité et leur ambition démesurée, les adversaires de la cause africaine n’ont pas hésité, cette fois encore, à organiser à travers le pays un réseau de Contre-révolutionnaires, dont les mobiles sont bien évidents. » Touré refuse de laisser croire que le complot n’est qu’une lutte de pouvoir interne, en revanche il ne perd pas de temps pour faire enfermer massivement les opposants accusés d’avoir fomenté le complot avec les services secrets français, en même temps que d’autres personnalités guinéennes. D’ailleurs, s’il est peut-être fâcheux pour la Guinée d’avoir fait l’objet de nombreux complots visant à la déstabiliser (Persil n’est que la grande sœur de l’opération Mar Verde lancée dix ans plus tard pour le Portugal), elle aura permis à Ahmed Sékou Touré de se maintenir au pouvoir pendant presque 30 ans, en emprisonnant régulièrement les opposants et en fédérant la population autour de la résistance face à l’impérialisme occidental.

Une enquête est ouverte au Sénégal et permet de découvrir une vaste filière de transit clandestin d’armes, ainsi que les noms des principaux commanditaires français de l’opération. Les responsables au SDECE confieront plus tard que certaines autorités sénégalaises étaient complices, Maurice Robert déclarant : « Nous avions exercé une forte pression sur les autorités sénégalaises pour qu’elles abritassent sur leur sol une base d’entrainement à la guérilla ». La Fédération du Mali (dissoute par l’indépendance le 20 août 1960) qui comprenait alors le Mali et le Sénégal a les mains liées par son appartenance à la communauté française. Dans le même temps, elle ne peut se permettre de se mettre à dos son voisin, et ainsi les responsables sénégalais n’eurent pas d’autre choix que de manifester leur indignation auprès de la France. Le Président du Conseil sénégalais, Mamadou Dia, adresse alors une lettre au Président de Gaulle. Foccart raconte sa réaction : « « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? » s’est-il d’abord exclamé. « Qui a pu faire cela ? » Il aurait pu exploser, me demander de quel droit j’avais pris de telles initiatives. Mais je lui ai donné des explications. Il a eu un commentaire laconique : « Dommage que vous n’ayez pas réussi ». »

II. L’ingérence des services secrets français pendant la guerre du Biafra : une dernière crise coloniale ?

Le Nigeria : un caillou dans la botte de Foccart

Après son indépendance du Royaume-Uni en 1960, le Nigeria était l’un des pays les plus peuplés d’Afrique avec ses 56 millions d’habitants (15% de la population totale de l’Afrique en 1960) mais aussi l’un des plus riches du continent en matière de ressources minières et pétrolières. Son surnom « d’éléphant d’Afrique de l’Ouest » résume parfaitement la puissance démographique, politique et économique qu’il impose face à la mosaïque de petits États africains francophones fraîchement indépendants. À son accession à l’indépendance, le pays était la première puissance agricole du continent africain et le fournisseur de 10% du pétrole britannique. La crise de croissance et la crise ethnique que traverse le pays entre 1966 et 1967 vont être l’occasion pour la France d’affaiblir ce poids lourd anglophone.

Le pays se découpe, sommairement, en trois grandes ethnies : les Haoussas au nord, ethnie majoritaire musulmane ; les Yorubas au sud-ouest pour la plupart musulmans ; et les Igbos à l’est majoritairement chrétien se situant dans la région du Biafra. Le 15 janvier 1966, le général Ironsi de l’ethnie des Igbos prend le pouvoir par un coup d’État, il décrète la fin du fédéralisme nigérian qui permettait aux différentes ethnies de coexister. Le pays s’embrase, les Igbos sont pris pour cible (on déplore 30 000 victimes) et le général Ironsi est assassiné le 29 juillet 1966. Dans le chaos politique et militaire, le général Yakubu Gowon de l’ethnie Angas (apparentés aux Haoussas du nord) lui succède et neutralise la réforme lancée par le général Ironsi. Les exactions contre les Igbos continuent, ils se retrouvent privés de leur ressources économiques : le pétrole. En réaction, les Igbos font sécession et rebaptisent leur province « Biafra » sous la direction du colonel Odumengwu Ojukwu.

La position originale de la France

La position de la Cellule africaine de l’Élysée ainsi que du Service de Documentation Extérieure et du Contre-Espionnage (SDECE), ne doivent pas être entendus selon les positions classiques d’une puissance de la Guerre froide. Le Nigeria est un État africain proche des Britanniques donc hostile à l’URSS si l’on suit la logique des Blocs. Or, le Nigeria est aussi perçu comme une menace pour les intérêts français en Afrique. Foccart voit tout de suite l’intérêt : soutenir militairement et politiquement le Biafra permettrait d’enfoncer un clou dans le géant anglophone, d’ouvrir une nouvelle portée française en Afrique et enfin de s’assurer un certain contrôle de cette province riche en pétrole. De plus, les partenaires africains de la France, notamment la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny et le Gabon du tout nouveau président Omar Bongo, voient d’un très mauvais œil l’influence grandissante de ce géant d’Afrique de l’Ouest. Félix Houphouët-Boigny insiste plusieurs fois auprès de de Gaulle pour qu’il vienne en aide aux sécessionnistes biafrais.

De son côté, Jacques Foccart, absorbé par une « certaine vision de l’Afrique », insiste auprès de de Gaulle pour intervenir. Foccart continue de regarder l’Afrique comme étant issue du partage entre les puissances coloniales françaises et britanniques aux plus belles heures de la conférence de Berlin de 1885. Pour lui, la seule politique à suivre et celle qui contribue à renforcer la puissance française en Afrique. Auprès de de Gaulle, il utilise ces « leviers » que sont les références constantes aux « machinations contre notre influence des Anglais et des Américains, voire des Belges en Afrique ». Il nourrit cet aspect de de Gaulle qui demeure marqué par l’histoire des guerres de la France contre l’ennemi héréditaire : la « perfide Albion ». Il joue cette corde à une époque où le Général vieillit (1967, 1968) ; certains membres du gouvernement hostiles à Foccart diront que ce dernier « détournait le vieillard ».

Le ministre des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville et le ministre de la Défense, Pierre Mesmer sont opposés à cette politique de soutien au Biafra. D’abord pour une raison bien claire : la Ve République ne peut pas reconnaître un gouvernement issu d’une sécession. Messmer et Couve de Murville sont aussi d’accord pour dire qu’il ne sert à rien de livrer des armes au Biafra, que de toute façon leur guerre est perdue d’avance face au géant militaire nigérian soutenu de surcroît par les États-Unis et le Royaume-Uni. Enfin, la logique des Blocs devrait plutôt voir la France soutenir un pays allié au Royaume-Uni que comploter contre lui. La France ne peut pas entrer en lice en oubliant les alliances de la Guerre froide.

Le « Feu orange » de De Gaulle et le recours aux « moyens parallèles » en soutien au Biafra

Finalement, de Gaulle se laisse convaincre par Foccart qui est le seul personnage de l’État à avoir un accès privilégié au Général (en le consultant une demi-heure tous les jours). De plus, Foccart use de son « réseau » et organise des rencontres entre de Gaulle et des personnalités politiques africaines sans interruption. Ainsi, le Général donne son « feu orange » (en langage gaullien cela signifie « allez-y, mais discrètement ») pour un soutien aux rebelles biafrais comme il l’avait fait en soutien au Katanga en 1960 afin de prendre le relais de la Belgique au Congo.

Comme la France ne peut pas ouvertement soutenir le Biafra, le SDECE avec la coordination de Foccart élabore un plan de livraisons d’armes et de matériels militaires au Biafra. Sous la direction de Jean Mauricheau-Beaupré, dit JMB où « Monsieur Jean », le SDECE établit un réseau de livraison d’armes transitant par la Côte d’Ivoire ou le Gabon. Foccart peut compter sur l’aide de Félix Houphouët-Boigny désireux de briser le géant africain et d’Omar Bongo, tout juste au pouvoir, soucieux de jouer le bon élève auprès de la France. Foccart peut aussi compter sur des hommes fidèles qu’il a personnellement contribué à nommer au poste d’ambassadeur : Jacques Raphaël-Leygues en Côte d’Ivoire (ancien conseiller de l’Union française) et Maurice Delauney (ancien administrateur de la France d’Outre-mer entre 1945 et 1965) au Gabon. De Paris à Abidjan, « Monsieur Jean » organise tout, il met en place un circuit de livraison d’armes en novembre 1967, le 8 novembre, une première cargaison de fusils Mauser est livrée par DC-6. Les armes passent donc par la Côte-d’Ivoire ou par le Gabon, Houphouët-Boigny et Bongo en font ce qu’ils veulent au titre de la coopération militaire… ils livrent le matériel aux troupes du colonel Ojukwu. La tâche essentielle pour Paris est d’empêcher d’établir des relations directes avec le Biafra. Les armes transitent de nuit depuis Libreville ou Abidjan jusqu’à la piste de l’aéroport d’Uli camouflé par un tapis de feuilles. Au total, 75 tonnes de fusils, de lance-roquettes, de grenades et de canons sont acheminées au Biafra. Selon un proche de Foccart, le Biafra fut en possession de deux bombardiers B-26, 16 hélicoptères Alouette et 12 T6-G (avion d’entraînement pour les pilotes de chasse). En 1968, Foccart envoie Philippe Lettéron en qualité de conseiller du président Bongo. Ce dernier se voit charger de constituer une société écran, la SOGEXI (Société Générale d’Exportation et d’Importation) afin de livrer armes, médicaments et vivres aux troupes biafraises.

À Paris, le colonel Ojukwu établit le Biafra Historical Research Center animé par « Monsieur Jean » en charge de recruter des mercenaires afin d’acheminer armes, matériels et vivres aux troupes biafraises.

Le soutien français aux sécessionnistes comporte aussi un volet psychologique et humanitaire. En raison du massacre de la population Igbo majoritairement chrétienne, qui s’élève entre un et deux millions de morts, le SDECE et Foccart vont stimuler l’envoi de journalistes sur place et diffuser dans le média la notion de « génocide ». Le Monde est le premier journal à employer ce terme, l’ORTF propage les images des populations civiles victimes de la guerre et Paris-Match, dans un numéro spécial, diffuse des photos choquantes montrant notamment des enfants et des femmes affamés. Ainsi, la population biafraise reçoit l’aide d’association caritatives chrétiennes comme Caritas ou l’Ordre de Malte. Le Vatican se fait porte-parole des chrétiens opprimés, le pape Paul VI ira même jusqu’à qualifier les évènements au Biafra de « guerre de Religion ».

L’échec du soutien au Biafra : le crépuscule de la « Françafrique » de Foccart ?

Durant cette crise africaine de la fin des années 1960, Jacques Foccart mobilisa tous ses moyens : contact permanent avec le chef de l’État, ballet diplomatique franco-africain, réseaux officiels et officieux sur place, mercenaires engagés dans les champs de bataille au Biafra et « propagande » humanitaire. Or, en octobre 1969, le sort du Biafra semblait être compromis, l’État sécessionniste enchainait défaite sur défaite et la politique officieuse de la France était sur le point d’être révélée. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, alimenté par le Foreign Office britannique, donnait des preuves au Quai d’Orsay de l’ingérence française des livraisons d’armes et de l’action des mercenaires du SDECE au Biafra. De plus, le départ de de Gaulle en 1969 offrit un nouvel élan aux Britanniques pour accroître leur offensive. Pompidou nouvellement élu fit le choix de ne pas poursuivre cette politique officieuse au Biafra qui capitula quelques mois plus tard. L’opération s’achevait donc sur un fiasco complet.

Dans cette affaire, il faut y voir l’échec de la coordination entre le Ministère des Affaires étrangères et le Secrétariat général pour les Affaires africaines et malgaches de l’Élysée dû à leur rivalité. Foccart considérait que les membres du Quai d’Orsay étaient inaptes à gérer les affaires africaines en raison de leurs a priori idéologiques. L’incohérence diplomatique de la France dans la gestion de cette crise africaine avait eu pour effet de prolonger le conflit armé, celui ci devait, au plus vite, se finir pour ne pas s’embourber dans un nouveau conflit larvé caractéristique de la Guerre froide.

III. La crise post-électorale ivoirienne : une ingérence de la France ?

Le second tour de l’élection présidentielle ivoirienne qui a eu lieu le 28 novembre 2010 et qui opposait le président sortant Laurent Gbagbo à l’ancien et unique Premier ministre du Président Félix Houphouët Boigny, Alassane Ouattara, a plongé la Côte d’Ivoire dans une crise post-électorale sans précédent. La suite nous la connaissons tous, le président sortant Laurent Gbagbo est arrêté dans sa résidence le 11 avril 2011.

Quel a été le rôle de la France ainsi que de sa force armée « Licorne » dans ces évènements qui ont attristé le peuple ivoirien ?

Un vote, deux présidents

À l’exception du débat télévisé entre les deux candidats, très courtois, le ton de la campagne de l’entre-deux tours se durcit et les incidents violents sont plus nombreux. Il faut noter le rôle de la force Licorne et de l’ONUCI en amont du vote. Un plan de déploiement de 18 000 hommes existait pour sécuriser le scrutin. D’après l’historien militaire Jean-Christophe Notion, « c’est Licorne qui oriente le choix de leur localisation et logistique ».

La stratégie de chaque camp va consister à revendiquer la victoire et à la faire entériner par les instances qu’il contrôle : la Commission Electorale Indépendante (CEI) pour Ouattara et le Conseil constitutionnel pour Gbagbo. Un véritable problème de consensus se posait au niveau de la CEI. En effet, cette dernière était composée de 18 membres de l’opposition contre seulement 2 membres du Front Populaire Ivoirien (Parti de Laurent Gbagbo) et 11 représentants des administrations nommés par le chef de l’Etat. Compte tenu des blocages liés au manque de consensus, la CEI ne pouvait transmettre en trois jours (délais imparti prévu par la constitution), le fruit de son travail au Conseil Constitutionnel. C’est ainsi que la France et le secrétaire général de l’ONU vont exercer de fortes pressions sur le président de la CEI Youssouf Bakayoko afin qu’il désigne malgré tout un vainqueur. D’après le journal Libération (parution du 03/12/10), le président Sarkozy lui aurait porté un communiqué de l’Elysée exigeant que « la volonté du peuple ivoirien » soit « pleinement respecte ». Faute de pouvoir le faire depuis le siège de l’ONUCI, comme le réclamait Paris, Youssouf Bakayoko se laisse convaincre de faire son annonce depuis le Golf Hôtel. C’est donc dans le QG de campagne d’un candidat (en l’occurrence Alassane Ouattara), que le 2 décembre 2010, devant des caméras occidentales, en l’absence des autres membres de la CEI mais en présence des ambassadeurs Français et Américains, Youssouf Bakayoko va proclamer Ouattara vainqueur avec 51,4% des voix et un taux de participation de 81%. Il sera ensuite exfiltré en France. Selon la loi, le Conseil constitutionnel a 7 jours pour vérifier les recours et annoncer le résultat du vote. Mais dès le 3 décembre, le président du Conseil Constitutionnel, Yao N’Dré, sur la base des contestations avancées par le camp Gbagbo, annule purement et simplement le vote dans les 7 départements du Nord, alors qu’il n’a selon la Constitution, que le pouvoir de valider ou d’annuler l’élection dans son entier.  Gbagbo est proclamé vainqueur avec 51,45% des voix pour un taux de participation de 71%.

Le levier diplomatique

La première étape de la stratégie française semble consister à asseoir la légitimité de Ouattara sur la scène internationale. Si ce dernier part incontestablement avec une longueur d’avance, Gbagbo compte néanmoins quelques soutiens parmi les pays africains, notamment l’Afrique du Sud, le Rwanda et l’Angola. La démarche de la France consisterait à jouer de son influence dans les institutions africaines, au sein de l’Union européenne et à l’ONU, pour ensuite se prévaloir de leurs prises de position et légitimer son action. « La position française se cale à 100% sur la position internationale, il n’y aura pas d’ingérence de la France dans la politique intérieure ivoirienne », assure ainsi le ministre délégué à la coopération Henri de Raincourt lors de son passage sur TV5 Monde le 16 décembre 2010. A ce moment, la Cédéao est présidée par le Nigéria. A l’approche des élections, le président Goodluck Jonathan cherche à se construire une stature internationale ; de plus conseillé par l’ambassadeur Jean-Michel Dumond, l’ambassadeur français à Abuja, le Nigéria va prendre la tête de l’offensive régionale contre Gbagbo et entraine avec lui toute la Cédéao.

Le 17 décembre 2010, au lendemain de la répression d’une marche pro-Ouattara à Abidjan, le président français donne 48 heures au président ivoirien pour quitter le pouvoir, faute de quoi lui et ses proches seront visés par des sanctions internationales. L’ultimatum français restera cependant sans effet. L’Afrique du Sud, soutient de la première heure du pouvoir Gbagbo va revenir sur sa position à l’occasion d’une visite officielle en France. Ce revirement de situation s’expliquerait par l’importance des négociations commerciales alors en cours entre les deux pays, et par la promesse de Sarkozy d’appuyer la création d’un sixième poste de membre permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Force est de constater aujourd’hui que les membres du conseil de sécurité demeurent au nombre de cinq.

Le levier économique

Parallèlement aux pressions diplomatiques, il semblerait que la France a engagé une bataille sur le terrain économique pour précipiter la chute de Gbagbo. Celle-ci passe par des sanctions individuelles dirigées contre le président ivoirien et ses proches, mais surtout par des mesures visant à rendre le pays ingouvernable. Après l’échec de l’ultimatum lancé par Sarkozy, Gbagbo figure parmi les 19 personnalités ivoiriennes sanctionnées par l’Union européenne, liste étendue dix jours plus tard à 59 autres noms. Ces sanctions vont viser également des entités stratégiques pour l’économie ivoirienne telle que les ports autonomes d’Abidjan et de San Pedro. Elles ont donc pour conséquence d’instituer un embargo de fait sur la Côte d’Ivoire, et dont les ivoiriens vont gravement souffrir, notamment du fait de la pénurie de médicaments. Il semblerait ainsi que la population ne soit pas un « dégât collatéral » involontaire, mais bien la cible d’une stratégie qui consiste, comme en Irak à partir de 1991, à susciter une colère populaire qui se retourne contre le régime en place.

D’autres mesures vont être adoptées et semblent avoir pour objectif « d’étrangler financièrement » le gouvernement ivoirien et là encore, pousser à la sédition les fonctionnaires et surtout les militaires qu’il ne pourrait plus payer. Le 22 décembre 2010, à l’issue d’un entretien avec Sarkozy, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, annonce le gel des crédits, à commencer par un prêt de 824 millions de dollars que la Côte d’Ivoire devait toucher en janvier 2011. De plus, il semblerait que la France aurait multiplié les pressions pour que ne soient reconnus que les représentants de Ouattara au sein de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En effet, ces pressions vont se confirmer le 23 décembre 2010, lorsque le journal Le Monde (parution du 27/12/10) affirme que Gbagbo se serait vu interdit d’utiliser les comptes de la Côte d’Ivoire par lesquels transitent notamment les réserves de change. Cependant, contrairement aux prévisions de Bercy qui tablait sur une asphyxie du régime en deux à trois mois, celui-ci parvient toujours à payer ses fonctionnaires et son armée.

L’assaut militaire

Comme en Libye, la France va s’appuyer sur une notion introduite dans les textes onusiens en 2005 et qui concerne la « responsabilité de protéger », laquelle va être déclinée en droit d’ingérence à géométrie variable et sous couvert de protéger les populations civiles. Deux évènements majeurs vont permettre à la France de mobiliser l’opinion internationale et ainsi d’obtenir une résolution du conseil de sécurité qui servira de couverture juridique à son intervention militaire. Le premier événement interviendra le 3 mars 2011, des tirs à l’arme lourde font plusieurs victimes parmi une marche des femmes pro-Ouattara. Les images font le tour du monde et suscitent une émotion internationale. Quelques jours plus tard, le 17 mars, un bombardement au mortier sur un marché du quartier d’Abobo, provoque une trentaine de morts. Ces deux évènements vont permettre à la France de présenter une résolution conjointe avec le Nigéria (résolution 1975) qui sera votée à l’unanimité le 30 mars 2011. Le texte « rappelle qu’il a autorisé l’ONUCI à utiliser tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de la tâche qui lui incombe de protéger les civils menacés d’actes de violence physique imminente ». La presse s’abstient de relever ce qui crève les yeux : si la France veut priver le camp Gbagbo de son armement, c’est pour permettre la victoire des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui sont aux portes de la capitale. Notons que les FRCI sont créés le 17 mars 2011 par décret de Ouattara. L’ancien ambassadeur Jean-Marc Simon va confirmer dans ses mémoires qu’il s’agit d’un « acronyme que j’avais réfléchi et que je m’étais permis de suggérer à Alassane Ouattara ».

Une fois la résolution 1975 de l’ONU votée, les choses s’accélèrent. Le 31 mars, les militaires français se déploient et prennent le contrôle du quartier de Treichville et d’une partie de la Zone 4 d’Abidjan. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu et les troupes de Ouattara vont subir plusieurs revers. Devant leur incapacité à prendre l’ascendant militaire, la France décide alors de passer à l’action. Le 3 avril, hors de tout mandat international, la force Licorne prend le contrôle de l’aéroport à l’ONU sous couvert de permettre l’évacuation de ses troupes. Cependant la France constate que la résolution 1975 est insuffisante pour justifier le déclenchement d’une offensive militaire. Les autorités françaises vont chercher une couverture juridique plus importante, ce qu’ils finiront par obtenir. En effet, toujours l’historien militaire Jean-Christophe Notin, le 4 avril, Sarkozy reçoit de Ban Ki-Moon un courrier lui enjoignant de « prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’usage d’armes lourdes contre la population civile ». C’est ainsi que les hélicoptères français vont bombarder la ville pendant plusieurs heures. D’après les déclarations du porte-parole de Licorne, ces actions « visent à neutraliser des armes lourdes positionnées dans des casernes et des détachements de véhicules blindés équipés de canons et de lance-roquettes ». Cependant d’autres armes ne risquant pas de viser les civils tels que des moyens anti-aériens vont être également détruit. Cette notion « d’armes » va être tellement élargie que même les antennes de la Radiotélévision Ivoirienne (RTI) vont être visées. Selon Jean-Christophe Notin, un autre événement en plus des deux précédents énoncés, va entrainer une hausse d’intensité dans l’offensive française, il s’agit du bombardement du Golf Hôtel, QG du camp Ouattara, le 7 avril 2011. En effet, l’hôtel va essuyer quelques tirs de mortiers. C’est ainsi que Notin va affirmer « cet acte hors de toute raison fournit à la communauté internationale le prétexte idéal pour le faire taire (Gbagbo) définitivement ». Une offensive des FRCI d’introduire la résidence de Gbagbo va échouer dans la nuit du 10 au 11 avril. Selon l’Ambassadeur de France, « après une nuit de bombardements, Gbagbo allait surgir sur les écrans télé pour dénoncer un coup d’Etat de la France, il fallait agir vite ». C’est ainsi que la France va prendre la décision d’encadrer les FRCI jusqu’à la résidence présidentielle. Officiellement, la mission des chars français consistait uniquement à protéger la résidence de France. Mais d’après le journal Libération, « en réalité, ils dressent un cordon étanche dans le secteur de la résidence de Gbagbo. Une fois sur place, les officiers de liaison français n’ont plus qu’à donner le feu vert aux hommes de Ouattara ». Et le Colonel Hintzy de rajouter « plusieurs obus sont tirés contre la porte et les murs de la résidence de Gbagbo et les forces pro-Ouattara se regroupent, dépassent nos unités et s’emparent de l’objectif ». La journaliste Leslie Varenne affirme quant à elle que ce sont les militaires du GIGN qui auraient pénétré à l’intérieur de la résidence bien avant l’arrivée des FRCI, en remettant en service l’ancien tunnel reliant à l’ambassade de France. La suite est connue : les images filmées de l’arrestation de Gbagbo et de sa femme vont faire le tour du monde.

Article co-rédigé par Louise LE GATT (Guinée), Ronan CORCORAN (Biafra) et Yannick HOUPHOUËT-KOUABLAN (Côte d’Ivoire).

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[1]. Jean-François Bayart, « Aider moins pour aider mieux », Politique internationale, n° 56, 1992, p. 141.

Louise Le Gatt

Louise Le Gatt est la rédactrice en chef du blog de l’Antenne International Security and Defense pour l’année 2018-2019. Étudiante en Master Droit international à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et diplômée de licences de droit et d’économie, elle est passionnée par les relations internationales, d’histoire et d’économie. C’est donc tout naturellement qu’elle fait partie de l’équipe de Sorbonne ONU dédiée aux problématiques des conflits armés et des processus de paix, afin d’apporter son regard à la fois économique et juridique, toujours pragmatique, sur ces thèmes complexes.

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