Une semaine dans le monde: semaine du 15 novembre 2021

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France: Lancement de trois satellites militaires «Ceres» français mardi 16 novembre  

Mardi 16 novembre, depuis la base de Kourou en Guyane, trois nouveaux satellites militaires ont été lancés. En orbite à 700 kilomètres au-dessus de la Terre, ces trois capteurs doivent contribuer au renseignement de la France en matière électromagnétique, c’est-à-dire repérer tout type de radar, quel que soient le lieu, la période et les conditions météorologiques. La France devient le premier État européen à pouvoir se servir du renseignement électromagnétique. Elle rejoint dans ce domaine les États-Unis, la Chine et la Russie notamment. 

Lancé en 2015 en particulier par la Direction Générale de l’Armement (DGA), ce programme sera opérationnel en 2022. Ces trois capteurs, chacun de la taille d’une boîte à chaussures, sont équipés de logiciels qui leur permettront de repérer les radars et de transmettre les informations obtenues à une base sur terre qui les analysera. L’objectif du ministère des Armées est notamment de repérer tous les radars liés aux missiles. La sécurité et la défense nationales dans le domaine de l’espace deviennent de plus en plus urgentes, comme l’a rappelé la ministre des Armées, Florence Parly, l’espace se militarise et il est devenu au fil du temps un des lieux de rivalités des grandes puissances militaires. Ce phénomène nous a été rappelé par le tir de missile par les Russes, le lundi 15 novembre, contre un de ses vieux satellites en orbite, ce qui a mis en danger les astronautes de la Station spatiale internationale (ISS). 

Sources :

https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/renseignement-d-origine-electromagnetique-avec-les-satellites-ceres-la-france-se-dote-d-un-systeme-unique-en-europe

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/17/trois-satellites-espions-francais-mis-en-orbite_6102418_3210.html

Arménie-Azebaïdjan: nouveaux combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan près de la région du Haut-Karabakh

Mardi 16 novembre, des combats opposant les armées d’Arménie et d’Azerbaïdjan ont causé la mort de sept militaires azerbaïdjanais et d’un militaire arménien, ainsi que des blessés et des prisonniers. Par la suite, l’Arménie a fait état de la perte de deux positions militaires. Elle a indiqué mercredi soir qu’à sa demande, avec le concours de la Russie, une trêve a été conclue avec l’Azerbaïdjan.

Ces combats interviennent dans le contexte d’un regain des tensions entre les deux pays autour du Haut-Karabakh. Pour rappel, cette région s’est détachée de l’Union soviétique en 1988 et a proclamé son indépendance en 1991, au prix d’une guerre causant 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Fin 2020, un conflit de 44 jours a de nouveau opposé l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et a pris fin par un cessez-le-feu négocié par le président russe Vladimir Poutine le 9 novembre 2020. A cette occasion, l’Arménie a dû céder à l’Azerbaïdjan plusieurs régions qui établissaient un glacis protecteur autour du Haut-Karabakh.

Depuis novembre 2020, des forces de maintien de la paix russes sont présentes dans le Haut-Karabakh. Dans le cadre de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective, organisation de défense réunissant différents pays du Caucase, l’Arménie a fait appel à son allié russe. Or, la Russie semble fournir une aide minimale à l’Arménie car elle n’a pas cherché à défendre les Arméniens constituant la population majoritaire du Haut-Karabakh.

Source :

https://www.france24.com/fr/europe/20211117-haut-karabakh-sept-soldats-azerba%C3%AFdjanais-tu%C3%A9s-mardi-dans-les-combats-contre-l-arm%C3%A9nie

Soudan : journée la plus meurtrière depuis le coup d’État

Mercredi 17 novembre, quinze personnes ont été tuées et des centaines blessées à Khartoum, capitale du Soudan, et dans sa banlieue nord, Bahri. Ces personnes auraient été tuées ou blessées par balles par les forces de l’ordre, alors qu’elles érigeaient des barricades dans le cadre de leur lutte contre le nouveau régime. Cette journée s’inscrit dans le contexte de la répression, par la junte militaire, de manifestations pacifiques, depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Bourhane le 25 octobre. Le 11 novembre, la junte a mis en place un conseil de souveraineté, composé de militaires et d’anciens chefs rebelles. Déjà sous Omar al-Bachir, le prédécesseur du général, des manifestations pacifiques étaient organisées pour protester contre les atteintes aux droits de l’homme. Les responsables des actes de répression sont d’autant plus difficiles à identifier qu’il s’agit aussi bien de policiers que de civils engagés au sein d’une milice. 

Après les affrontements de mercredi, la situation était toujours chaotique : d’après des témoignages d’habitants et de médecins sur place, le principal hôpital est saturé, tandis que les personnels soignants sont très souvent empêchés par les forces de l’ordre de faire leur travail. Jeudi, un quartier de la ville de Bahri a de nouveau été encerclé, et les habitants ont dû se retrancher derrière les barricades et dans les habitations.

Les condamnations de la part de l’Union européenne et de l’ONU d’une part, et du comité central des Forces pour la liberté et le changement, d’autre part, de la coalition qui gouvernait avec l’ancien gouvernement avant le 25 octobre, semblent pour l’instant ne pas avoir d’effet sur la politique du nouveau régime.

Source:

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/19/au-soudan-la-ville-de-bahri-pleure-ses-martyrs_6102765_3212.html

Biélorussie-Pologne : Minsk annonce que les campements de migrants le long de la frontière avec la Pologne ont été évacués.

Jeudi 18 novembre, deux jours après l’arrestation d’une centaine de migrants par les gardes-frontières polonais, la Biélorussie a annoncé avoir évacué les campements situés sur la frontière polonaise. Mille migrants avaient déjà été conduits dans un hangar dans lequel, d’après les autorités biélorusses, ils ont reçu des repas chauds, des vêtements et des produits de première nécessité. Les 800 autres ont rejoint ce logement provisoire, situé dans une zone boisée non loin de Bruzgi où ont eu lieu les arrestations d’une centaine de migrants. 

Le président russe, Alexandre Loukachenko, s’est entretenu deux fois cette semaine avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Selon la présidence biélorusse, la Biélorussie se serait engagée à assurer le rapatriement de 5000 migrants, tandis que la chancelière allemande aurait évoqué la solution d’un « corridor humanitaire » permettant de rapatrier chez eux les 2000 autres vers l’Allemagne ; de plus, des pourparlers avec l’UE seraient en cours pour résoudre la crise migratoire. Ces affirmations ont été démenties par Berlin et la Commission européenne, qui parlent plutôt de « discussions techniques » avec Minsk, concernant le rapatriement des migrants, et de l’urgence d’un accès pour l’aide humanitaire à la frontière polonaise.   

Les pays du G7 accusent la Biélorussie d’avoir orchestré depuis cet été l’arrivée massive de migrants du Moyen-Orient à la frontière polonaise, afin de déstabiliser l’UE qui a pris des sanctions contre Minsk en 2020 après la répression brutale d’opposants. En Biélorussie ainsi qu’en Russie, des vidéos de migrants arrêtés par les forces de l’ordre polonaises ont été diffusées. Le ministère polonais de la Défense parle quant à lui de la tentative de migrants de franchir la frontière comme d’une ”attaque” de la part de la Biélorussie. La crise migratoire concerne aussi les autres pays voisins de la Biélorussie, la Lettonie et la Lituanie.

Sources:

https://www.courrierinternational.com/depeche/une-centaine-de-migrants-arretes-dans-la-nuit-par-la-pologne-le-g7-condamne-minsk.afp.com.20211118.doc.9rv8b7.xml

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/18/la-pologne-arrete-une-centaine-de-migrants-a-la-frontiere-avec-la-bielorussie_6102521_3210.html

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