Une semaine dans le monde : la semaine du 15 mars 2021

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 15 mars 2021. L’article a été rédigé par Jeanne El Arafi.

La guerre civile en Syrie entre dans sa onzième année

En mars 2011, le régime de Bachar al-Assad réprime violemment les manifestations pro-démocratiques qui ont lieu dans le contexte du Printemps arabe et qui se sont alors transformées en rébellion armée. Le camp pro-gouvernemental est d’abord confronté à l’Armée syrienne libre et aux autres entités politico-militaires qui forment une coalition. Le conflit s’internationalise déjà par le soutien financier, logistique et humain apporté par de multiples acteurs étrangers à l’un ou l’autre des camps. En 2012, le YPG, branche armée du PKK, parti travailliste kurde, entre dans le conflit. Enfin, en 2014, la formation puis la progression de l’État islamique en territoire syrien bouleverse le rapport des forces en présence. 

Le bilan de ce conflit complexe à analyser est bien funeste : 388 652 morts, dont quelque 117 000 civils, 200 000 personnes portées disparues. Le HCR (Haut Conseil aux Réfugiés) compte plus de 6,7 millions de déplacés internes et 6,6 millions de réfugiés dont 5,5 millions dans les pays voisins. Ces chiffres ne semblent pas ralentir les entités belligérantes : des frappes turques ont touchées la ville stratégique de Ain Issa (nord de la Syrie) tenue par les forces kurdes. Ces frappes sont les premières depuis la “Source de Paix”, accord négocié entre Washington et Ankara en octobre 2019, soit depuis 17 mois.

Le succès de l’exercice militaire français Rhéa

La Méditerranée, et particulièrement sa partie orientale, représente pour le président Emmanuel Macron une région stratégique pour la défense française et européenne. L’exercice inédit « Rhéa », en hommage au personnage mythologique, mené le 13 mars en Crète, a permis aux troupes françaises d’affirmer leur présence et même de démontrer leur force dans cette région aux tensions multiples.

Le but de cet exercice était de réussir à appréhender un individu, et plus précisément un terroriste, dont la présence aurait été signalée par les services de renseignement. Le dispositif interarmées déployé avec succès démontre la capacité des forces françaises à intervenir à plus de 2 000 km de leurs côtes.

Un premier « clash diplomatique » entre Joe Biden et Vladimir Poutine

Lors d’une interview donnée à la chaîne de télévision américaine ABC, le président Joe Biden a qualifié son homologue russe de “tueur”, ce que Vladimir Poutine a perçu comme une “insulte”, répondant que “c’est celui qui le dit qui l’est”. Au-delà de l’étonnement tout relatif provoqué par un tel échange entre les chefs d’État de deux grandes puissances, ces mots ont conduit au rappel de l’ambassadeur russe à Washington “pour consultations”. 

Ce premier échange entre Joe Biden et Vladimir Poutine semble indiquer la nouvelle direction de la relation entre les États-Unis et la Russie. Le président Biden nouvellement en poste entend rompre avec la politique d’entente, sinon d’ignorance, menée par Donald Trump les quatre années précédentes.

Un réseau néo-nazi découvert dans les rangs de l’armée française

Mediapart a publié le 16 mars une enquête journalistique révélant que des soldats français se revendiquent de l’idéologie néo-nazie dans les rangs de l’armée française. Les preuves accumulées dans ce rapport proviennent en grande partie des informations partagées par les soldats eux-mêmes sur les réseaux sociaux, rappelant le mésusage que d’autres soldats avaient déjà pu en faire et qui avait permis à Mediapart, en décembre 2020, de retracer leurs déplacements et de localiser certaines bases militaires.

Les soldats concernés ont pu être repérés grâce à la diffusion de photos ou de vidéos dans lesquelles, par exemple, ils portent allégeance à l’idéologie nazie. Il a aussi été révélé que ces soldats communiquent les uns avec les autres : s’ils ne constituent pas une filiale à proprement parler qui mènerait des actions politiques, il ne s’agit pas de cas isolés. Plus de cinquante soldats, issus de la Légion étrangère mais aussi d’autres corps des armées françaises, ont été identifiés par le journal d’investigation mais ne disposant pas de moyens étatiques, cette liste ne saurait être exhaustive, commentent les journalistes. Si le ministère des armées a déclaré que “ces éléments (étaient) très graves”, ils sont même contraires à la loi puisque l’article 7 de la loi du 13 juillet 1972 stipule que “les opinions ou croyances, philosophiques, religieuses ou politiques sont libres” mais qu’”elles ne peuvent cependant être exprimées qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire” – article que les soldats impliqués n’appliquent pas, en témoignent les images contenues dans l’enquête.

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