Une semaine dans le monde : semaine du 2 au 8 mai 2022

Reading Time: 5 minutes

Ukraine : l’usine d’Azovstal, dernière poche de résistance à Marioupol face aux Russes 

Le vice premier ministre ukrainien, Iryna Verechtchouk, a annoncé, samedi 7 mai, que tous les enfants, les femmes et les personnes âgées ont été évacués de l’usine Azovstal à Marioupol. Selon le président Volodymyr Zelensky, ils seraient au nombre de 300. Plusieurs centaines de civils avaient en effet trouvé refuge dans cette usine qui constitue actuellement la dernière poche de résistance des Ukrainiens à Marioupol face aux Russes. Depuis presque deux mois et demi, ce lieu est défendu par des soldats face aux bombardements et attaques de l’armée russe et les assiégés manquent d’eau, de nourriture et de soin, selon le ministère ukrainien de la Défense. L’ONU et le Comité International de la Croix Rouge (CICR) coordonnent les opérations d’évacuation depuis plusieurs semaines et les différentes tentatives ont été infructueuses jusqu’à début mai. Mercredi, la Russie a annoncé un cessez-le-feu de trois jours pour permettre l’évacuation des civils mais selon l’état-major ukrainien, elle n’a pas respecté ses engagements ces derniers jours. 

Le président ukrainien a lancé samedi soir la préparation de la deuxième phase de l’évacuation, à savoir celle des blessés et du personnel médical, et à terme les militaires. Il a confié cette mission à Médecins sans frontières. L’avenir de Marioupol se joue peut-être en ce moment, alors que la Russie commémore le 9 mai le 77e anniversaire de la victoire de l’Union Soviétique sur l’Allemagne nazie. A cette occasion, selon de nombreux spécialistes, le président russe Vladimir Poutine pourrait mettre en place une propagande de grande envergure en déclarant officiellement la guerre à l’Ukraine ou en prenant complètement le contrôle de Marioupol par exemple. 

Les commémorations du 8 mai 1945 ont été ensanglantées en Ukraine, notamment par des frappes autour de Donetsk, et le bombardement d’une école dans l’est du pays. En outre, des aérodromes à l’Ouest et des équipements militaires fournis par les Occidentaux dans le Nord-Est ont été visés. La contre-offensive ukrainienne à Kharkiv, deuxième ville du pays, se poursuit avec la prise de plusieurs positions russes.

Sources :

https://www.rtbf.be/article/lukraine-au-menu-dun-g7-avec-zelensky-les-defenseurs-de-marioupol-sur-le-fil-10988961

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/05/08/les-derniers-civils-evacues-d-azovstal-emmanuel-macron-reinvesti-un-parti-nationaliste-gagne-en-irlande-du-nord-les-5-infos-a-retenir-du-week-end_6125239_4355770.html

Russie : L’Union Européenne prête à un embargo sur le pétrole russe. 

Photo by cold_penguin1952 on Foter

La Commission européenne a adopté dans la nuit de mardi à mercredi un sixième paquet de sanctions vis-à-vis de la Russie, visant notamment un embargo sur le pétrole brut et les produits raffinés importés de Russie. Les ambassadeurs de l’UE, réunis à Bruxelles ce dimanche, ont cependant échoué sur la question de la mise en place de cet embargo : bien qu’il doive être effectif d’ici la fin de cette année, cela sera impossible pour la Hongrie et la Slovaquie, très dépendantes du pétrole russe et pas reliées aux pipelines européens. Alors que l’Union Européenne est dépendante à 26 %, la Hongrie l’est à 65 % et la Slovaquie à 96 %. L’objectif des discussions à Bruxelles pour ce début de semaine est de trouver une solution pour ces deux États-membres, notamment les connecter à la Croatie pour recevoir du pétrole. Il faut donc s’assurer que cette mesure éventuelle est bien faisable sur le plan technique et économique. En effet, l’Union prendrait en charge cette transition, en plus de tous les autres coûts demandés par cet embargo. Les discussions portent aussi sur la date limite pour la Hongrie et la Slovaquie, forcément différente de celle des autres Etats membres.

De son côté, le G7, réuni en visioconférence ce dimanche, s’est engagé « à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe ». Toute la difficulté réside en effet dans cette formule : interdire ou supprimer, au cœur d’une crise où les principes se heurtent aux réalités économiques des différents pays et à la question de la faisabilité de telle ou telle décision. Le pétrole fait donc partie de ces questions brûlantes qui agitent les organisations internationales dans leur fonctionnement.

Sources :

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/russie-l-ue-prepare-un-embargo-petrolier-avec-des-derogations-20220503

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-le-g7-souhaite-arreter-toute-importation-de-petrole-russe_5127136.html

Rwanda : ouverture du procès d’un ancien préfet pour implication dans le génocide de 1994.

Original : Unknown Vector:  Zscout370, Public domain, via Wikimedia Commons

A Paris, aujourd’hui, s’ouvre le procès de Laurent Bucyibaruta, ancien préfet de Gikongoro, région du sud-ouest du Rwanda. Il est accusé de génocide, complicité de génocide et de complicité de crimes contre l’humanité. Il s’est réfugié en France à partir de 1997.

L’ancien haut-fonctionnaire est présumé avoir participé, dans l’exercice de ses fonctions, au génocide des Tutsi et des Hutu modérés en 1994. Selon l’accusation, il a organisé ou participé à des réunions de planification des massacres. Dans la région de Gikongoro, après l’attentat contre le président hutu Juvenal Habyarimana le 6 avril 1994, des massacres ont eu lieu dans les paroisses et écoles où des Tutsi et Hutu modérés avaient trouvé refuge. Le 21 avril, Laurent Bucyibaruta aurait également activement participé à la tuerie de l’école technique de Murambi dans laquelle des dizaines de milliers de Tutsi ont été tués à la machette, à la grenade et au fusil. Le massacre s’est poursuivi dans deux paroisses voisines. L’ancien préfet est accusé également de l’exécution d’environ 90 élèves tutsi dans l’école Marie Merci de Kibeho le 7 mai 1994, ainsi que de prisonniers tutsi, dont trois prêtres, à la prison de Gikongoro.  

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) s’est saisi de l’affaire en 2007 avant de la confier à la juridiction française. Laurent Bucyibaruta comparaît pour deux mois devant la cour d’assises de Paris, dont le pôle crimes contre l’humanité compte une trentaine de procédures liées au génocide au Rwanda. 

Le génocide a tué entre 800 000 et un million de personnes au printemps 1994. 

Sources :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/08/rwanda-laurent-bucyibaruta-un-ancien-prefet-accuse-de-genocide-devant-la-cour-d-assises-de-paris_6125215_3212.html

https://www.lanouvellerepublique.fr/france-monde/genocide-des-tutsi-au-rwanda-le-proces-d-un-ancien-prefet-s-ouvre-a-paris

Philippines : attaques survenues lors des élections

Les élections générales au Philippines se déroulent dans un climat de peur après deux attaques survenues le 8 et le 9 mai. La première, à la grenade, a blessé neuf personnes à l’extérieur d’un bureau de vote sur l’île de Mindanao, dans le sud du pays, quelques heures avant le début des élections. Le lendemain, une fusillade a tué trois agents de sécurité et blessé un quatrième dans un autre bureau de vote sur la même île.

L’île de Mindanao abrite de nombreux groupes armés, aussi bien communistes qu’islamistes. Ces attaques étaient en fait des affrontements entre des bandes défendant des candidats rivaux. Plus de 60 000 membres des forces de l’ordre étaient déjà en alerte ce dimanche en vue des élections. Depuis janvier, 16 « incidents liés aux élections » ont été enregistrés aux Philippines, ce qui est relativement faible par rapport aux 133 incidents lors des élections présidentielles de 2016. Les élections constituent toujours une période instable aux Philippines, d’autant que le port d’armes est autorisé. Son interdiction en période électorale n’a pas suffi. 

Ces élections vont désigner les futurs président, vice-président, députés, la moitié des sénateurs les 81 gouverneurs de province et d’autres élus locaux. L’un des candidats est Ferdinand Marcos Junior, fils de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos.

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/aux-philippines-trois-agents-de-securite-tues-dans-l-attaque-d-un-bureau-de-vote_5126995.html

https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/2022/05/08/philippines-armee-et-police-massivement-deployees-a-la-veille-des-elections-MY4J2CSX5REL3PZB7UPFN62CDA/

Laisser un commentaire

Fermer le menu