Une semaine dans le monde: semaine du 10 janvier 2022

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Russie : les Etats-Unis accusent la Russie de créer un prétexte pour envahir l’Ukraine 

Vendredi 14 janvier, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a affirmé que des groupes d’agents russes ont été envoyés en Ukraine pour mener des actes de sabotage contre les séparatistes prorusses, en se faisant passer pour des Ukrainiens. En effet, le renseignement américain aurait récolté des informations laissant présager le lancement de ces opérations de sabotage entre mi-janvier et mi-février. Ce n’est pas sans rappeler la stratégie adoptée par la Russie en 2014 avant l’invasion de la Crimée. 

Si ces allégations ne peuvent pour l’heure être confirmées, le CNN explique qu’elles font écho à un communiqué publié le 14 janvier par le ministère ukrainien de la Défense, assurant que les services secrets russes préparaient des provocations contre les forces russes, avec l’objectif d’en faire porter la responsabilité à l’Ukraine. En réponse, la Russie a démenti les allégations. 

Ces accusations interviennent dans un contexte d’échec des discussions sur la crise ukrainienne entre la Russie et les pays Occidentaux. En effet, le 10 janvier, les vice-ministres des affaires étrangères américain et russe ont renoué le dialogue à Genève même si leurs positions sont pour le moment inconciliables. Moscou demande à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de revenir sur l’engagement pris lors du sommet de Bucarest en 2008, permettant à la Géorgie et à l’Ukraine de devenir membres de l’OTAN.  La Russie souhaite que ce renoncement intervienne lors du sommet de l’OTAN en juin à Madrid, ce que les Etats-Unis refusent depuis de nombreuses semaines. 

Si à l’issue de cette réunion, rien n’a été négocié entre les diplomates, les Etats-Unis n’excluent pas d’imposer de nouvelles sanctions financières pour faire pression sur la Russie tandis que la crainte que la Russie instrumentalise la menace ukrainienne pour obtenir des concessions de l’Ouest grandit. 

Sources : 

Washington accuse Moscou de créer un prétexte pour envahir l’Ukraine (courrierinternational.com)

A Genève, Washington et Moscou parviennent à se parler mais se heurtent toujours à la question de l’élargissement de l’OTAN (lemonde.fr)

Afghanistan : le président tadjik, Emomali Rakhmon propose de créer une ceinture sécuritaire autour de l’Afghanistan

Mardi 11 janvier, le président du Tadjikistan, Emomali Rakhmon a proposé de créer une « ceinture sécuritaire autour de l’Afghanistan » à l’occasion d’une session extraordinaire de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Cette organisation politico-militaire réunit la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. 

Cette proposition intervient après que les émeutes au Kazakhstan aient été contrôlées par les forces de l’OTSC dirigées par la Russie. Le président tadjik s’inquiète de la situation à la frontière afghane, les renseignements tadjiks rapportent que dans les provinces du nord-est de l’Afghanistan, plus de 40 camps entraînent 6000 terroristes. La menace est donc réelle et incite les pays frontaliers à renforcer leur coopération pour assurer la sécurité dans la région. 

De même, des milliers de prisonniers ont été relâchés et ont rejoint les radicaux après l’arrivée des talibans au pouvoir fin août 2021 et le départ des militaires américains. Un historien militaire russe, Iouri Knoutov affirme que les combattants de l’Etat islamique ont trouvé refuge dans le nord de l’Afghanistan et ont déclaré la guerre aux talibans. De quoi craindre une percée de la menace terroriste. 

Source : 

Après leur intervention au Kazakhstan, d’autres projets pour les “casques bleus” de l’OTSC (courrierinternational.com)

Ukraine : plusieurs institutions gouvernementales ont été visé par une cyberattaque 

Dans la nuit du 13 au 14 janvier, plusieurs sites gouvernementaux ukrainiens ont été la cible d’une cyberattaque non revendiquée. Le porte-parole de la diplomatie ukrainienne a assuré que des techniciens travaillent pour rétablir les systèmes informatiques et qu’une enquête a été ouverte par la police. De leur côté, les services de renseignement ukrainiens ont affirmé que si des messages provocateurs ont été affichés sur les pages d’accueil de ces sites comme « Ukrainiens, prenez peur et préparez-vous au pire. Toutes vos données personnelles ont été téléchargées sur le Web » sur la page d’accueil du ministère des affaires étrangères, « aucune fuite de données personnelles n’a eu lieu ». 

L’Union européenne n’a pas tardé à affirmer son soutien à l’Ukraine à travers son chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrel, qui a annoncé avoir convoqué une réunion d’urgence du comité politique et de sécurité de l’Union européenne. 

Si les problèmes de sécurité étaient connus, le système OctoberCMS étant obsolète, l’origine de cette attaque demeure inconnue alors que les doutes se tournent vers la Russie. En effet, cette cyberattaque intervient dans un contexte de tensions entre l’Ukraine et la Russie et certains experts font l’hypothèse que toute manœuvre militaire russe serait précédée d’opérations numériques. Ce n’est pas la première fois que la Russie est accusée de mener des attaques informatiques puisque le réseau d’électricité en 2015 et des infrastructures en 2017 avaient déjà fait l’objet de cyberattaques. 

Cette attaque intervient dans un contexte de multiplication des cyberattaques puisque les forces armées polonaises ont été victimes d’une fuite massive de données sur du matériel de haute sécurité. 

Sources : 

Les institutions ukrainiennes visées par une cyberattaque d’envergure (courrierinternational.com)

Ukraine : une cyberattaque contre des sites gouvernementaux n’a provoqué « aucune fuite de données personnelles », selon Kiev (lemonde.fr)

Corée du Nord : nouvel essai de missiles de courte portée 

Samedi 15 janvier, l’agence de presse officielle de Pyongyang, KCNA a annoncé que la Corée du Nord avait lancé deux missiles de courte portée depuis un train le 14 janvier, en direction de l’est de la péninsule coréenne. 

Il s’agit du 3ème essai d’armement depuis le début d’année 2022, après les tests de missiles présentés comme hypersoniques, le 5 janvier et le 11 janvier, supervisé à l’occasion par Kim Jong-un. Ces lancements interviennent après la décision des Etats-Unis d’imposer de nouvelles sanctions financières contre 5 ressortissants nord-coréens. Vendredi, la Corée du Nord, en réaction, annonçait ne jamais renoncer à son droit à l’autodéfense. 

Les réactions internationales ne se sont pas faites attendre. Si le Conseil de sécurité sud-coréen a « vivement regretté » ce test, jugé néfaste pour la stabilité de la péninsule coréenne, le ministre de la défense japonais Nobuo Kishi, pour sa part, a affirmé que les projections étaient tombées dans la zone économique exclusive du Japon. 

La Corée du Nord, après les sanctions annoncées par les Etats-Unis, mercredi 12 janvier, les a accusés d’envenimer de manière intentionnelle la situation. Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain a appelé Pyongyang à négocier avec les Etats-Unis après avoir affirmé que la poursuite des essais « profondément déstabilisante, dangereuse et contraire à toute une série de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Le dialogue demeure donc rompu depuis 2019. 

Sources : 

La Corée du Nord confirme avoir procédé à un nouvel essai de missiles (lemonde.fr)

La Corée du Nord procède à son 3ème essai de missiles de l’année – Le Point

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