Une semaine dans le monde : la semaine du 26 avril 2021

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 5 avril 2021. L’article a été rédigé par Emma Josso. 

Annonce d’un tir réussi de missile balistique M51 par la Direction générale de l’armement

Ce mercredi 28 avril, le ministère des Armées a annoncé le succès d’un essai de tir d’un missile balistique M51 (sans charge). Ce dernier a été lancé depuis la base de la Direction générale de l’armement – Essais de missiles (DGA-EM) située à proximité de Biscarosse dans les Landes. La DGA-EM avait émis un avertissement de navigation sur quatre zones et le missile est retombé dans l’une d’elles, dans l’Atlantique nord, à l’écart de toute côte. 

Moins de deux heures après l’essai, Florence Parly a rendu compte de sa « grande satisfaction ». L’essai balistique s’inscrit dans la stratégie de dissuasion nucléaire française et son succès revêt des enjeux importants en termes d’innovation technologique dans ce secteur. Le dernier essai d’un missile M51 à partir de cette base remontait à 2015. Le modèle du missile récemment lancé serait probablement le M51.3, qui a une portée plus longue et une meilleure capacité de défense anti-missile que ses prédécesseurs, et qui devrait être mis en service au profit de la Force océanique stratégique dès 2025. 

Affrontements meurtriers autour de la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan 

Jeudi 28 avril, la frontière séparant le Kirghizistan et le Tadjikistan a été le théâtre d’affrontements entre leurs forces armées. Dans la même journée, un accord cessez-le-feu a été annoncé par le Kirghizistan à la suite de négociations entre les ministres des affaires étrangères des deux pays. Le calme est donc revenu progressivement dans la journée de vendredi. Cependant, 31 morts ont été dénombrés par les autorités du Kirghizistan, dont des civils, et 11 500 habitants de la province kirghize de Batken ont été évacués tandis que l’état d’urgence a été déclaré dans certains villages. Cette province comprend deux enclaves tadjikes. C’est dans l’une d’elles, celle de Voroukh, que les affrontements ont eu lieu.  

Cette enclave a été créée sous le régime de Staline quand les deux pays étaient encore des Républiques soviétiques. Cependant les frontières qui l’entourent sont contestées entre les deux voisins depuis la chute de l’URSS. Cette semaine, les postes-frontières ont notamment été des cibles dans les combats : un poste kirghize a été incendié et un poste tadjik a été pris en représailles. Les tensions territoriales autour de cette province sont régulières et relèvent également d’enjeux liés à l’accès à l’eau dans un espace marqué par la pauvreté. L’échange de tirs s’est produit autour d’un site de distribution d’eau le long de la rivière Isfara. 

Deuxième fois en un laps de temps assez court que des frontières font l’objet de tensions dans son espace d’influence, la Russie s’est posée en garante de la région en annonçant qu’elle « suivait la situation » et en proposant son aide pour apaiser les tensions. L’Ouzbékistan voisin a aussi proposé sa médiation. 

Soutien émirati à la force Barkhane avec l’envoi d’aide humanitaire par avion 

Le 25 avril, les Émirats arabes unis ont débuté leurs vols militaires à destination du Sahel en soutien à l’opération française Barkhane. Le pays a annoncé vouloir soutenir la lutte internationale contre les groupes djihadistes dans cette région dans une déclaration conjointe à la France. Le première opération effectuée dimanche dernier a ainsi été menée avec une coopération entre le commandant émirati des opérations conjointes au ministère de la défense et l’ambassadeur de France aux Émirats. Le pays du Golfe est un allié de la France qui y dispose de trois installations permanentes importantes pour les opérations menées au Sahel.   

Les opérations aériennes émiraties au Sahel n’ont pas vocation à frapper des positions djihadistes mais à apporter de l’aide humanitaire aux civils touchés par la crise sécuritaire. L’aide apportée par les Émirats arabes unis s’explique aussi en grande partie par les équilibres géopolitiques des pays du Golfe, et notamment par sa rivalité avec le Qatar. En effet, ce dernier investit massivement dans la lutte contre les groupes armés terroristes et apporte son soutien à la Tunisie et la Libye. Les Émirats cherchent donc également à rattraper leur retard dans la région et à se forger de futures alliances en soutenant financièrement le Sénégal et la Mauritanie par exemple. 

Nouvelles sanctions russes contre des dirigeants de l’Union européenne 

L’affaire Navalny continue à dégrader un peu plus les relations entre la Russie et l’Union européenne. Vendredi 30 avril, la Russie a annoncé avoir décidé d’interdire l’entrée sur son sol à huit hauts responsables européens. Parmi eux figurent David Maria Sassoli, président du Parlement européen ou encore Vera Jourova, vice présidente de la Commission européenne. Les nouvelles sanctions interviennent tandis que des expulsions de diplomates des deux côtés se multiplient. 

Ces sanctions ont été prises en représailles à celles qui avaient été décrétées par Bruxelles en mars, elles-mêmes en réponse à des violations des droits de l’homme mais aussi tournées contre certains acteurs de la répression politique qui a notamment visé Navalny. De nouvelles tensions apparaissent tandis que Navalny est en prison depuis janvier et vient de mettre un terme à sa grève de la faim. Parmi les personnalités visées par les nouvelles sanctions russes se trouvent aussi des acteurs impliqués dans l’identification de l’empoisonnement de l’opposant politique. C’est par exemple le cas d’Asa Scott, responsable d’un laboratoire suédois spécialisé dans les substances hautement toxiques ou encore Jacques Maire, rapporteur spécial sur l’empoisonnement de Navalny à l’Assemblée parlementaire au Conseil de l’Europe. 

Emma Josso

Ancienne élève de la Sorbonne, j'étudie désormais les relations internationales à Sciences Po Strasbourg. Je suis intéressée par la politique étrangère américaine mais aussi par la géopolitique des pays en développement, particulièrement en Amérique latine et en Asie.

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