Une semaine dans le monde :  la semaine du 22 février 2021

Une semaine dans le monde : la semaine du 22 février 2021

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 22 février 2021. L’article a été rédigé par Emma Josso.

France : participation du porte-avions Charles de Gaulle à l’exercice de l’Otan Dynamic Manta

Depuis lundi 22 février et jusqu’au 5 mars, le porte-avions Charles de Gaulle participe à l’exercice Dynamic Manta organisé par l’OTAN en Méditerranée centrale. Huit nations alliées se sont retrouvées au large des côtes siciliennes afin de participer à cet exercice annuel de lutte anti-sous-marine et anti-surface. C’est un retour pour la France, qui avait pris certaines distances avec les opérations maritimes de l’OTAN l’an passé à la suite d’un incident entre sa frégate Courbet et un navire turc.

Selon le commandant maritime allié de l’OTAN, le Vice Amiral Keith Blount, l’exercice est destiné à permettre aux participants « d’améliorer leur interopérabilité et leurs compétences en matière de guerre anti-sous-marine et anti-surface en tout sécurité ». Ce dernier a aussi expliqué le déroulement de l’exercice : « Chaque navire de surface aura la possibilité de mener diverses opérations de guerre sous-marine. Les sous-marins chasseront et seront chassés à tour de rôle, coordonnant étroitement leurs efforts avec les moyens aériens et de surface ».

L’exercice mobilise au total 5 sous-marins des forces navales grecques, italiennes, turques et américaines, 5 avions de patrouille maritime des forces françaises, grecques, italiennes, allemandes et américaines, ainsi que 5 navires de surface. De plus, le porte-avions Charles de Gaulle embarque un hélicoptère NH-90 Caiman NFH, qui a des capacités de lutte anti-sous-marine. L’Espagne et la Belgique participent aussi à l’exercice.

Pour le porte-avions français, l’exercice en Méditerranée centrale est une étape avant de rejoindre la Méditerranée orientale pour l’opération Chammal dans le cadre de la lutte anti-terroriste au Levant.

Tensions diplomatiques entre le Venezuela et l’Union Européenne

Ce mercredi 24 février, le Venezuela a demandé le départ sous 72 heures de l’ambassadrice de l’Union Européenne, Isabel Brilhante Pedrosa, de son pays. Cette décision survient deux jours après les sanctions individuelles imposées par l’UE envers 19 responsables et hauts fonctionnaires du régime de Nicolas Maduro, accusés d’avoir porté atteinte à la démocratie et l’État de droit au Venezuela. Ce qui porte à 55 en tout le nombre de responsables du gouvernement sanctionnés par l’UE. Ces sanctions comprennent une interdiction de voyager et un gel des avoirs sur le territoire de l’UE. Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Jorge Arraeza, avait dénoncé ces sanctions comme « illégales » et « inacceptables » tout en dénonçant une politique « interventionniste et arrogante ».

En retour, l’ambassadrice du Venezuela auprès de l’UE, Claudia Salerno Caldera, a été déclarée « persona non grata » selon une décision du Conseil européen. L’UE avait d’abord demandé aux autorités vénézuéliennes de revenir sur leur décision afin de ne pas « accentuer l’isolement du Venezuela » selon Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne. L’histoire se répète : en juillet 2020, Caracas avait déjà décidé l’expulsion de l’ambassadrice de l’UE en représailles à des sanctions avant de revenir sur sa décision. Cette même issue n’est pas encore exclue, cependant, mercredi soir, le président Maduro avait lancé à ses homologues européens « Ou vous rectifier ou il n’y aura, avec vous, plus jamais d’accord d’aucune sorte, ni aucun dialogue. ».

Arménie : le Premier ministre dénonce une tentative de coup d’État militaire

Jeudi 25 février, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a dénoncé une tentative de coup d’État militaire après que l’état-major ait soutenu la demande de l’opposition qui réclame sa démission. Ce soutien a pris la forme d’une « déclaration du siège générale des forces armées » signée par de nombreux officiers, ainsi que par le chef d’état-major de l’armée arménienne, le général Onik Gasparian. Cette crise politique fait suite à la défaite militaire arménienne face à l’Azerbaïdjan en automne 2020, qui a affaibli le chef du gouvernement et accentué la pression de l’opposition.

Suite à un appel du Premier ministre sur sa page Facebook ce même jour, 20 000 personnes auraient manifesté à ses côtés dans les rues d’Erevan, la capitale. Le chef du gouvernement a ensuite limogé le chef de l’état-major sur ce même réseau social.

Si le Premier ministre a jugé la situation « tendue » mais « gérable », l’opposition ne semble pas du même avis. Le principal parti d’opposition, Arménie Prospère, a appelé ses partisans à manifester eux aussi et a rappelé ses revendications envers l’homme d’État : « Nous appelons Nikol Pachinian à ne pas mener le pays vers la guerre civile et une effusion de sang. Pachinian a une dernière chance de partir sans qu’il n’y ait de troubles. ».

En réaction, la Russie s’est dite préoccupée par ces tensions politiques et a rappelé au calme dans l’ancienne République socialiste. La Turquie a quant-à-elle condamné ce que son chef de la diplomatie nomme une « tentative de putsch ».

Les États-Unis de Biden engagent des frappes en Syrie contre des milices pro-iraniennes

Ce jeudi 25 février, le président américain Joe Biden a autorisé des frappes en Syrie contre des intérêts iraniens, engageant la première opération militaire de son administration. Ces dernières ont visé des infrastructures utilisées par des milices pro-iraniennes suite à des récentes attaques visant les intérêts américains en Irak.

En effet, tandis que l’administration Biden relance les négociations avec l’Iran en vue de réintégrer l’accord sur le nucléaire dont les États-Unis se sont retirés en 2018, plusieurs attaques ont visé sa présence en Irak. Plus tôt en février, des tirs ont visé la base aérienne irakienne de Balad et une autre base militaire accueillant des troupes étrangères de la coalition. Puis, le 22 février, des roquettes sont tombées près de l’ambassade américaine à Bagdad.

En représailles, les bombardements américains visaient deux factions de l’organisation Hachd al-Chaabi, coalition paramilitaire armée par l’Iran. Ils ont détruit trois camions de munitions qui arrivaient d’Irak via un poste-frontière illégal, tuant au moins 22 miliciens pro-iraniens selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le porte-parole du ministère de la Défense américain, John Kirby, a expliqué l’objectif de cette opération militaire qualifiée de défensive et proportionnée : « L’opération envoie un message sans ambiguïté : le président Biden Protégera les forces américaines et celles de la coalition. »

Le gouvernement syrien a réagi vendredi, dénonçant une « agression américaine », son ministère des Affaires étrangères mettant en garde contre une escalade des tensions dans la région.

Emma Josso

Ancienne élève de la Sorbonne, j'étudie désormais les relations internationales à Sciences Po Strasbourg. Je suis intéressée par la politique étrangère américaine mais aussi par la géopolitique des pays en développement, particulièrement en Amérique latine et en Asie.

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