Une semaine dans le monde : semaine du 3 au 9 janvier 2022

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Mali : les forces « Wagner » progressent 

Les combattants du groupe Wagner progressent dans le centre du Mali, au nord de Bamako. Il s’agirait de militaires et/ou de paramilitaires russes. Partis de l’aéroport de Bamako, capitale du pays, ils auraient rejoint d’autres villes comme Tombouctou ou Mopti. Ils seraient venus en soutien aux forces armées maliennes (FAMa), bien que le gouvernement de la junte ne le confirme pas officiellement. L’armée malienne a seulement déclaré, le 5 janvier, l’arrivée de soldats russes à Tombouctou. Cependant, les mercenaires, ainsi que des instructeurs, seraient arrivés au compte-goutte depuis mi-décembre. Ils seraient entre 300 et 350 désormais. 

Le premier signal de leur présence dans le centre du pays date du 3 janvier, lors de la déflagration d’un engin explosif au passage d’un véhicule de l’armée malienne accompagnée d’éléments russes. Cette embuscade aurait été tendue par des djihadistes et un affrontement aurait ensuite eu lieu. La zone est très tendue, du fait des conflits entre les communautés peule et dogon dont profite la katiba Macina, proche du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), lui-même lié à Al-Qaida. 

Le groupe Wagner se heurte sur place aux objectifs de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Les hommes de l’opération Barkhane ne sont plus déployés dans cette zone qui, de plus, est abandonnée depuis plusieurs années par le pouvoir à des groupes d’autodéfense locaux. 

Source :

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/06/au-mali-les-mercenaires-wagner-progressent-au-centre-du-pays_6108476_3210.html

Le Japon signe un traité de défense avec l’Australie 

Le 7 janvier, le Japon a signé avec l’Australie un traité de coopération en matière de sécurité dans la zone Indo-Pacifique. Ce pacte est censé être le reflet « de nos valeurs communes, notre engagement en faveur de la démocratie et des droits de l’Homme, et nos intérêts communs dans un Indo-Pacifique libre, ouvert et résilient. », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien. 

Le Japon avait déjà signé un traité de coopération avec les États-Unis. Le 7 janvier, il a signé un accord prolongeant sa contribution financière pour la présence de forces américaines sur son territoire. Par ailleurs, l’Australie est membre de l’alliance AUKUS, avec le Royaume-Uni et les États-Unis. 

Le Japon et l’Australie se mobilisent dans un contexte de regain des tensions dans la zone indopacifique : nouvel essai d’engins hypersoniques le 5 janvier par la Corée du Nord, ambitions de la Chine en mer de Chine orientale. 

De son côté, le Japon a augmenté pour la dixième fois son budget militaire, qui est passé à 5400 milliards de yens, soit 41,7 milliards d’euros. Le ministère japonais de la Défense pourra ainsi financer notamment l’achat de douze avions de combat F-35 et un sous-marin supplémentaire.

Source : 

http://www.opex360.com/2022/01/07/face-a-la-chine-et-a-la-coree-du-nord-le-japon-renforce-ses-liens-militaires-avec-laustralie-et-les-etats-unis/

Kazakhstan : l’ancien chef de la sécurité arrêté dans un contexte de contestation populaire 

Depuis dimanche 2 janvier, le pays est marqué par des émeutes suite à l’augmentation du prix du gaz. Elles ont commencé en province, avant de s’étendre aux grandes villes et ont fait des morts à Almaty, capitale économique du Kazakhstan. 

L’ancien directeur du Comité national de sécurité, Karim Massimov, a été placé en détention jeudi pour  « haute trahison ». Suite aux émeutes, il avait été démis de ses fonctions auparavant. Il n’est cependant pas le seul à être inquiété : l’ancien président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir de 1989 à 2019, aurait une grande influence sur le chef de l’État actuel, Kassym-Jomart Tokaïev, qui a autorisé vendredi les forces de sécurité à « tirer pour tuer » pour prévenir toute rébellion. Nazarbaïev est donc la cible des manifestants. 

Le président russe Vladimir Poutine s’est quant à lui entretenu au téléphone avec son homologue kazakh. De plus, un contingent de soldats russe et d’autres pays alliés de Moscou est arrivé jeudi. Le Kazakhstan est en effet le plus grand pays et grâce à ses ressources en hydrocarbures la première économie d’Asie centrale. La Russie est son deuxième pays fournisseur après la Chine et son deuxième client après l’Union européenne. En 2021, le Kazakhstan a fait l’objet d’une résolution très critique du Parlement européen sur la situation des droits de l’Homme et le déroulement des élections législatives du 10 janvier de la même année. 

Selon les forces de l’ordre, plus de 6 000 personnes ont été arrêtées au cours des émeutes, 26 manifestants sont décédés et plus d’un millier blessés.

Sources:

https://www.lefigaro.fr/international/emeutes-au-kazakhstan-l-ancien-chef-de-la-securite-arrete-pour-trahison-20220108

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/kazakhstan/presentation-du-kazakhstan/

Futur siège du contre-espionnage militaire français 

Le 6 janvier, Florence Parly, ministre des Armées, a posé la première pierre du futur siège du contre-espionnage militaire français. La Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense (DRSD), dirigée par le général Éric Bucquet est le service de renseignement du ministère des Armées. Ses trois domaines d’intervention sont la contre-ingérence des forces, la contre-ingérence économique et la contre-ingérence cyber. 

La DRSD a mis en place des chantiers pour faire face aux nouveaux défis posés par la cybersécurité et les nouvelles technologies. Parmi eux, une solution logicielle totalement française, SIRCID, destinée à stocker et exploiter les renseignements, ou encore la mise à jour de son logiciel SOPHIA. Les effectifs de la DRSD ont été augmentés, ainsi que son budget. 

C’est pourquoi la DRSD se dote d’un nouveau bâtiment. Ouvert dès 2024, pouvant accueillir 646 places, il concentrera les services opérationnels et experts. Il répondra au besoin de circulation fluide de l’information entre les différents services.

Cela intervient, selon la ministre des Armées, dans un contexte de guerre économique et de croissance de l’ingérence des puissances étrangères. La DRSD a donc besoin de se doter particulièrement de moyens pour la contre-ingérence économique. 

Source :

https://www.defense.gouv.fr/salle-de-presse/discours/discours-de-florence-parly/discours-de-florence-parly-a-la-direction-du-renseignement-et-de-la-securite-de-la-defense-drsd-le-jeudi-6-janvier-2022

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