Une semaine dans le monde: semaine du 14 au 20 février

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Photo by <a href= »https://foter.co/a7/26c649″>aivars_k</a> on <a href= »https://foter.com/re9/1f1206″>Foter</a> Photo by aivars_k on Foter  Title : Baltic Sea

Suède : des avions de combat russes dans l’espace aérien suédois

Mercredi 2 mars, des avions de combat russes ont survolé brièvement l’île suédoise de Gotland, à l’est du pays en mer Baltique, selon l’état-major suédois. Ils seraient au nombre de quatre, dont deux chasseurs Su-27 « Flanker » et deux bombardiers tactiques Su-24 « Fencer ». Cet acte constitue une violation de l’espace aérien suédois selon les autorités nationales. Une patrouille de la force aérienne suédoise a intercepté les avions. Cet événement n’est pas le premier de ce type en Suède. Par exemple, en mars 2013, six avions russes ont simulé l’attaque de bases aériennes suédoises. 

Si ce survol du territoire suédois n’est pas anodin en pleine guerre entre la Russie et l’Ukraine, il prend toute son importance si l’on comprend la place stratégique de l’île de Gotland. Située au cœur de la mer Baltique, entre des pays appartenant ou non à des alliances différentes – OTAN, organisation du traité de sécurité collective, Union européenne  – et à portée de missiles, elle verrouille l’accès à Stockholm et aux pays du nord-ouest de l’Europe en cas d’attaque militaire venue de l’est. C’est pour cela qu’elle comptait 20 000 soldats pendant la guerre froide. Dans les années 1990 et 2000, elle a été progressivement démilitarisée. A la faveur de l’annexion de la Crimée en 2014 par la Russie, des débats ont été entamés sur la nécessité de remilitariser l’île. A partir de 2016, un bataillon de 300 soldats s’est installé sur l’île qui dispose d’une caserne, de champs de tirs navals et terrestres, de radars anti-missiles et d’une base aérienne. 

Cette remilitarisation relative de l’île de Gotland et surtout l’accord de coopération militaire de la Suède avec l’Ukraine en décembre dernier et l’annonce de l’envoi, dimanche 27 février, de 5 000 armes anti-char à l’Ukraine, ont encore plus tendu les relations entre la Suède et la Russie. Par ailleurs, ces pratiquent rompent avec la doctrine militaire de la Suède de ne pas exporter de matériel militaire. La dernière exportation de ce type date de l’invasion russe de la Finlande en 1939. De plus, la Russie s’oppose à une éventuelle entrée de la Suède dans l’OTAN, qui entraînerait celle de la Finlande et peut-être l’acheminement de matériel militaire de l’OTAN sur l’île de Gotland. Enfin, lors du survol de l’île par des avions russes mercredi dernier, des troupes suédoises et finlandaises s’entraînaient en mer Baltique. 

Sources :

http://www.opex360.com/2022/03/03/quatre-avions-de-combat-russes-ont-viole-lespace-aerien-suedois/

Comprendre la Suède en cartes [16] : Pourquoi et comment remilitariser Gotland ? (2016, 24 décembre). L’atome de discorde. https://geoposvea.hypotheses.org/512

Burkina Faso : la ville de Djibo toujours encerclée par des djihadistes

La ville de Djibo, capitale de la province du Soum dans le nord du Burkina Faso, est littéralement coupée du monde depuis le 17 février, date de l’arrivée de djihadistes à ses abords. Ces derniers ont d’abord demandé à la population de quitter le territoire. La ville est en effet menacée depuis 2016, année des premières attaques terroristes au Burkina Faso, La région est un foyer de djihadistes depuis plusieurs années. Selon plusieurs associations basées dans la capitale, Ouagadougou, une aide pour l’approvisionnement en eau et en nourriture n’a pas pu pour l’instant être apportée aux habitants de la ville. Or, les réserves d’eau sont rares et les prix sont à la hausse, selon leurs informations. En outre, de nombreux Burkinabés restent sans nouvelles de leurs proches vivant à Djibo et ceux originaires de cette ville ne peuvent pas la rejoindre.  

La situation est d’autant plus critique que le Burkina Faso vient de changer de gouvernement : le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à la suite d’un putsch le 24 janvier, a pris le pouvoir à la tête d’une junte. Il est président de la transition, pour trois ans, et doit régler d’ici-là le retour à un ordre constitutionnel. Officier de carrière, diplômé de l’École de Guerre de Paris, il s’est fixé des objectifs sécuritaires, « la reconquête du territoire » et le « retour de l’État et des populations déplacées ». Ce sont des priorités urgentes dans un pays où les attentats et les prises de villes par les djihadistes ont causé la fuite de plus de 1,5 millions de personnes. Outre Djibo, de nombreux territoires subissent un blocus depuis ces dernières semaines. Le président souhaite par exemple renforcer les volontaires civils pour la défense de la patrie (VDP) et créer un centre de déradicalisation. 

Cependant, malgré son programme, les inquiétudes par rapport à l’organisation des élections en 2025 et l’instauration d’un pouvoir non militaire restent vives. 

Sources :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/03/burkina-faso-apres-le-putsch-la-transition-au-defi-de-l-urgence-securitaire_6115988_3212.html

https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/journal-de-l-afrique/20220303-au-burkina-faso-la-ville-de-djibo-encercl%C3%A9e-par-les-jihadistes

Photo by <a href= »https://foter.co/a7/02db39″>arash_rk</a> on <a href= »https://foter.com/re9/1f1206″>Foter</a>Photo by arash_rk on Foter  Title : TEHRAN CITY OF LIGHTS (تهران شهر نورها)

Iran : bientôt un accord sur le nucléaire ?

Depuis quelques mois, des négociations s’effectuent sur le nucléaire iranien à Vienne en Autriche. Il s’agit de sauver l’accord de 2015 conclu entre l’Iran d’une part, et l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis d’autre part, qui est censé empêcher l’Iran de développer sa propre arme atomique. En échange de la suppression des sanctions économiques en 2015, l’Iran s’était engagé à limiter strictement son programme nucléaire. Pour aboutir à cet accord, les pays négociaient depuis l’année 2003. Or, celui-ci a été finalement rejeté en 2018 par les États-Unis qui ont rétabli leurs sanctions contre l’Iran. Par conséquent, l’Iran s’est affranchi de certaines limitations de son programme nucléaire. 

Cependant, en janvier 2021, pour sortir de l’impasse, un accord a été trouvé entre les différents États, hormis les États-Unis, et l’Iran pour maintenir une surveillance des activités nucléaires de Téhéran, notamment des inspections. Pendant ce temps, les négociations entre les signataires de l’accord de 2015 reprenaient. En septembre dernier, un nouvel accord sur la continuité de la surveillance internationale du programme nucléaire iranien a été signé par l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique. Cependant, les pourparlers diplomatiques de l’automne et de l’hiver 2021 ont été souvent tendues. Par exemple, l’Iran a affirmé fin décembre avoir lancé dans l’espace une fusée transportant trois appareils de recherche spatiale. 

Vendredi 4 mars, la responsable de la délégation britannique, Stephanie Al-Qaq, a annoncé qu’un accord est proche et que les diplomates allemands, britanniques et français rentrent dans leurs pays respectifs pour des consultations. 

Sources :

https://www.rtbf.be/article/nucleaire-iranien-les-diplomates-europeens-rentrent-pour-consultations-un-accord-proche-selon-londres-10948284

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/12/le-directeur-general-de-l-aiea-a-teheran-pour-relancer-les-discussions-sur-le-nucleaire-iranien_6094381_3210.html

Ukraine : crise humanitaire et guerre de l’information

En Ukraine, après plus d’une semaine de combats, au moins des centaines de morts et des milliers de blessés sont à dénombrer. Environ 1,3 millions de personnes, parmi une population de 37 millions d’habitants dans les territoires contrôlés par Kiev avant l’invasion, ont trouvé refuge dans d’autres pays d’Europe, dont beaucoup en Pologne et en Roumanie. Des civils et l’armée ukrainienne résistent et ont pu ralentir l’avancée des Russes. Cependant, les bombardements ont détruit entièrement de nombreuses communes et augmenté le nombre de décès. En plus d’un conflit, on assiste donc à une crise humanitaire qui nécessite l’évacuation des villes assiégées. Ainsi, ce dimanche, il est question d’évacuer la population de Marioupol, port important du sud-est de l’Ukraine assiégé par les Russes, qui permettrait aux forces russes de Crimée et à celles occupant le Donbass de se rejoindre. Le cessez-le-feu nécessaire à ce couloir humanitaire n’aurait pas été respecté samedi par les soldats russes, sous le prétexte de la présence de nationalistes ukrainiens dans la ville. Il est par conséquent impossible de savoir si la population ukrainienne va pouvoir être préservée des violences si elle accepte de quitter les villes. C’est principalement aux frontières de l’Ukraine avec la Pologne et la Roumanie que s’organise l’accueil et le secours aux réfugiés, aussi bien par les autorités civiles que par des particuliers et des associations venues de différents pays d’Europe. 

L’incertitude aussi semble régner parmi les États-membres de l’OTAN : pour l’instant, ils refusent d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine et d’envoyer des troupes directement sur le front russo-ukrainien. C’est pourtant encore vers l’Otan que le président ukrainien Volodymyr Zelensky se tourne pour obtenir une réaction armée rapide contre la Russie. Samedi, il a d’ailleurs dénoncé, selon lui, une absence de réaction de la part des pays occidentaux et réclamé à nouveau une action européenne immédiate. 

Deux moments particulièrement marquants de la semaine ont été l’incendie, vendredi, touchant une centrale nucléaire, et la loi russe décidant de couper Facebook et les médias indépendants en Russie. Premièrement, vendredi matin, l’incendie touchant des infrastructures de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, à Zaporijia dans le sud-est de l’Ukraine, a été finalement maîtrisé. Aucun réacteur n’a été touché.  Deuxièmement, la Russie a adopté vendredi 4 mars une loi réprimant les informations jugées mensongères sur l’armée russe. Elle peut entraîner des sanctions comme des peines de prison pour quinze ans. Le Kremlin a également bloqué Facebook en Russie. Il existe donc peut-être la double menace d’une guerre nucléaire et d’une guerre de l’information. 

Une troisième session de pourparlers avec la Russie aura lieu ce lundi, selon un membre de la délégation ukrainienne. Des responsables politiques comme Erdogan ou Bennet, premier ministre israélien, souhaitent négocier directement avec le président Poutine pour mettre fin au conflit. 

Quelque soit l’issue de ce conflit, il est certain que l’Ukraine est désormais un pays à reconstruire. 

Sources :

https://www.lalibre.be/international/europe/2022/03/05/guerre-en-ukraine-le-port-strategique-de-marioupol-sous-blocus-par-les-forces-russes-direct-YUQRUUGO5ZGHRGH6IX24WBZUDM/

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-la-centrale-nucleaire-de-zaporijia-ciblee_4992746.html

https://www.ladepeche.fr/2022/03/05/guerre-en-ukraine-la-russie-declare-la-guerre-aux-medias-etrangers-et-aux-reseaux-sociaux-10150658.php

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