Une semaine dans le monde : la semaine du 17 mai 2021

Une semaine dans le monde : la semaine du 17 mai 2021

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 17 au 23 mai 2021. L’article a été rédigé par Clarisse Bruneton.

France : les entreprises Thales et Rheinmetall ont été chargées de la certification du futur centre d’entraînement dédié à la flotte franco-allemande d’avions de transport C-130J

Conscients du retard pris dans le développement des capacités tactiques de l’A400M, une commande fut passée auprès de l’industriel Lockheed-Martin par la France et l’Allemagne. Si la France s’est faite livrer les 4 appareils commandés, l’Allemagne devra attendre février 2022 pour recevoir le premier des six exemplaires commandés.

En parallèle, un escadron de transport franco-allemand basé à Evreux est en cours de création : nouveaux bâtiments, trois hangars de maintenance et une enveloppe de 50 millions d’euros destinée à  la formation et à la simulation. Le tout avant 2023.

Si en janvier 2021, CAE, le groupe canadien avait été engagé en tant que sous-traitant par Lockheed-Martin pour livrer un simulateur de missions C-130J et un entraîneur de fuselage C-130J, utilisé pour la formation des responsables du chargement, c’est bien les industriels français Thales et allemand Rheinmetall qui ont été chargés de la certification du centre d’entraînement dédié à la flotte franco-allemande. En effet, le personnel et les services nécessaires seront fournis par les deux industriels en vue de la certification prévue avant le 1er semestre 2024. Cette phase sera potentiellement suivie d’une phase d’exploitation, il s’agira alors de mettre à disposition tout le personnel d’encadrement nécessaire, des instructeurs qualifiés pour les équipages et le personnel au sol, ainsi que du personnel de maintenance pour tous les outils d’entraînement.

En outre, lundi 17 mai, la ministre française des Armées, Florence Parly, et ses homologues allemande Annegret Kramp-Karrenbauer et espagnole, Margarita Robles, ont annoncé la finalisation des discussions portant sur le contenu de la prochaine phase du programme NGWS/FCAS (Next Generation Weapon System / Future Combat Air System), qui doit aboutir d’ici 2027 au premier vol d’un démonstrateur de l’avion de combat de nouvelle génération. 

Pour parvenir à cet accord, les discussions se sont multipliées face aux enjeux industriels, retardant d’un an le projet. Finalement, c’est le français Dassault Aviation qui sera maître d’œuvre de l’avion de combat SCAF tandis que s’agissant du moteur Safran, Aircraft Engines a dû faire face à une forte concurrence.

États-Unis : Antony Blinken, secrétaire d’État américain et Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe se sont rencontrés pour la première fois à Reykjavik

C’est à Reykjavik que le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, et le ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov se sont rencontrés pour la première fois depuis l’élection de Joe Biden afin d’apaiser les vives tensions qui animent les deux pays.

Cette entrevue aux allures de répétition avant le possible sommet proposé en juin par Joe Biden avait pour objectif d’ouvrir la voie au dialogue. En effet, selon Serguei Lavrov, les Etats-Unis et la Russie « comprennent la nécessité de mettre fin au climat malsain qui s’est formé dans les relations entre Moscou et Washington ces dernières années », même si les deux hommes d’Etat sont conscients des nombreuses divergences qui les opposent.

Si plusieurs terrains d’entente ont été cités ; la lutte contre la pandémie, les dossiers nucléaires nord-coréen et iranien ou encore le climat, Washington reste préoccupé par le déploiement des troupes russes en Ukraine et la répression d’organisations de l’opposition selon un porte-parole du Département d’Etat dans un communiqué. Pour autant, Washington semble prêt à apaiser les tensions en décidant de ne pas sanctionner l’entreprise chargée de superviser le gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne ainsi que son directeur général Matthias Warnig, proche de Vladimir Poutine. Malgré ces réticences face au gazoduc, les Etats-Unis ont fait passer leurs relations avec leurs alliés européens et notamment allemands au premier plan, cela revient dès lors à laisser le champ libre au gazoduc.

Russie : avant le Conseil de l’Arctique, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe défend les activités militaires russes dans l’Arctique

En 2009, consciente de l’enjeu que représente l’Arctique, la Russie a publié sa stratégie pour le Grand Nord mettant l’accent sur un renforcement de ses capacités militaires : la remise en état de bases abandonnées depuis la fin de l’Union soviétique, l’installation de moyens d’interdiction et de déni d’accès, la création d’unités spécialisées et l’organisation fréquente d’exercices.

C’est justement l’augmentation des activités militaires qui inquiète, en 15 ans, le nombre de bases militaires a doublé. De même, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe déclarait que l’Arctique était « leurs terres et leur territoire », une chasse gardée financière, la moitié du budget de l’Etat venant des champs pétroliers et gaziers de la région. En effet, selon Alexandre Thaite, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, « l’avenir de l’équilibre financier de la Russie est bien l’Arctique ».

De son côté, Washington s’inquiète. En prenant le contrôle de la région, la Russie pourrait instaurer un droit de passage aux navires de commerce tentés par la route du grand nord. C’est pourquoi, le général Terrence O’Shaughnessy, à la tête du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord considère qu’il faut « prendre des mesures actives pour assurer notre capacité à détecter et contrecarrer les menaces potentielles dans cette région ».

A quelques jours d’une réunion du Conseil de l’Arctique, Sergueï Lavrov se défendait en déclarant que le développement de l’activité militaire en Russie répond « à la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime ». Attaqué, le ministre des Affaires étrangères russe a retourné le sujet en pointant du doigt à son tour l’augmentation des activités militaires de certains pays comme la Norvège, « quand l’Otan essaye de justifier son offensive dans l’Arctique, ce n’est pas la même situation et nous avons des questions pour nos voisins, comme la Norvège, qui essayent de justifier la venue de l’Alliance en Arctique ».

Des agissements qui vont à l’encontre de la déclaration d’Ottawa qui énonce que le Conseil de l’Arctique a vocation à « favoriser la coopération, la coordination et l’interaction entre les États de l’Arctique ».

Israël : après 11 jours de conflit, Israël et le Hamas ont accepté un cessez-le-feu à Gaza

Vendredi 2h00, heure locale, est entré en vigueur un cessez-le-feu sans préconditions après 11 jours d’affrontement entre Israël et le Hamas à Gaza. Pour veiller au respect du cessez-le-feu, l’Egypte a envoyé deux délégations, à Tel Aviv et dans les Territoires palestiniens.

Sans vainqueur, le conflit a pris fin après que le cabinet de sécurité israélien ait accepté les recommandations d’Aviv Kochavi, le chef d’état-major et du renseignement. Les raisons sont simples ; l’armée a épuisé sa réserve de cibles, 12 morts étaient déjà déplorés tandis que le ministère de la santé dénombrait plus de 230 victimes et 58 000 déplacés. En effet, le 10 mai, le Hamas avait lancé les hostilités en tirant des salves de roquettes vers Israël comme signe de solidarité avec les centaines de Palestiniens blessés lors d’affrontements sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem avec la police israélienne. En réponse, Israël a lancé une opération militaire dont l’objectif était de réduire les capacités militaires du Hamas en multipliant les frappes aériennes contre le territoire. De leur côté, le Hamas et le Jihad ont lancé plus de 4300 roquettes vers Israël qui dispose d’un bouclier antimissile permettant d’intercepter 90% des projectiles. Au total, les affrontements ont fait plus de 230 morts côté palestinien alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres avait appelé jeudi à ce que les affrontements cessent immédiatement.

L’annonce du cessez-le-feu a entraîné des réactions internationales à la chaîne. Tandis qu’Anthony Bliken, chef de la diplomatie américaine, s’est félicité de l’accord Israël-Hamas, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova considère que le cessez-le-feu est « un pas important mais encore insuffisant » et encourage une reprise des négociations politiques directes entre Israéliens et Palestiniens. De son côté, le mouvement libanais chiite Hezbollah, soutien traditionnel du Hamas « félicite le peuple palestinien héroïque et sa vaillance résistance pour la victoire historique remportée (..) contre l’ennemi sioniste ».

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