L’opération Chammal constitue le volet français de l’opération internationale Inherent Resolve – OIR – qui soutient les forces irakiennes en Irak et en Syrie contre Daech et les conseille afin de les rendre autonomes sur leur territoire. Lancée le 19 septembre 2019, l’opération Chammal, constituée de 600 soldats, s’intègre au sein d’une coalition internationale de plus de 76 États et de 5 organisations. Ses soldats sont déployés au sein des différents états-majors de la coalition. Les autorités de la Coalition sont notamment des généraux des armées américaine, britannique et française. C’est le général de brigade aérienne Vincent Coste qui représente la France. Début décembre 2021, l’engagement des troupes coalisées au sol a pris fin, pour aider à une autonomie complète des forces irakiennes de sécurité.
Composition de l’OIR
Du côté opérationnel, les coalisés soutiennent l’armée irakienne dans ses frappes contre Daech, en déployant en permanence des soldats à terre, sur mer et dans les airs. Sont également fournis, de manière non permanente, des avions et des canons. Pour la formation et le conseil aux forces de sécurité irakiennes, plusieurs Task Forces ont été engagées afin d’appuyer le commandement irakien dans la formation militaire et la planification d’opérations. Ces deux formes d’engagement auprès des FSI constituent pour l’opération CHAMMAL un pilier « appui » et un pilier « conseil ».
Quel est le rôle de la France dans cette opération internationale ?
Dans les opérations aériennes, la France a déployé 11 avions Rafale depuis 2020 sur la base aérienne projetée (BAP) au Levant. Ils servent aux frappes aériennes et aux missions de surveillance, de renseignement et de planification militaire. Également, des aéronefs sont utilisés pour le commandement et le ravitaillement. 10% des opérations aériennes de la coalition ont été effectuées par des avions français.
Le 8 septembre 2015, à la demande du président de la République, l’opération CHAMMAL est étendue à la Syrie, pour venir en appui aux forces démocratiques syriennes afin de frapper les centres où Daech organise ses attaques. Les différentes attaques terroristes de 2015 et 2016 motivent l’engagement déjà conséquent de la France contre Daech au Levant. Dans le domaine maritime, une frégate française opère depuis l’est de la Méditerranée ou le golfe Arabo-Persique. Sont également mobilisés le porte-avions Charles-de-Gaulle et le groupement aéronaval (GAN).
C’est avec la Task Force Wagram, composée du groupement tactique d’artillerie français, que la France a pu participer activement au soutien des forces irakiennes. Elle s’est illustrée, au côté des forces irakiennes et américaines, à la bataille de Mossoul notamment en 2016-2017. En Syrie, les artilleurs participent aux batailles autour des dernières forteresses de Daech, Hajin et Baghouz.
En ce qui concerne le pilier « conseil », deux phases ont été importantes : la formation des forces irakiennes, puis celle au niveau du commandement irakien. La France y a participé en employant deux Task forces (TF) : les TF Narvik et Monsabert.
La TF Narvik a pris part à la formation de l’unité de contre-terrorisme irakienne de l’Iraki counter terrorism service (ICTS). Ces soldats irakiens ont bénéficié d’une formation adaptée aux besoins de la lutte contre Daech et au terrain, dont la lutte contre les engins explosifs et les combats en ville. La TF Narvik s’est engagée sur plusieurs mandats. Chacun durait quatre mois et formait entre 300 et 1300 soldats. Des instructeurs irakiens ont également été formés pour prendre la relève de la TF Narwik. Celle-ci a formé en tout 13 800 soldats irakiens. Elle a été dissoute le 20 janvier 2020.
La TF Monsabert a eu pour objectif de former des cadres, ceux de la 6e division d’infanterie irakienne ainsi que ceux de l’école d’artillerie irakienne. Elle les a formés avant tout pour le renseignement, les combats d’infanterie ou encore les transmissions. Elle a été dissoute en mars 2020.
L’armée française, en faisant partie intégrante de cette coalition internationale, a ainsi pu démontrer la nécessité d’une formation adaptée à un type de guerre nouveau, la lutte contre le terrorisme international.
Sources: