Ce Jour Dans l’Histoire – La signature du Traité « New Start » , le 8 avril 2010

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Le média Reuters révèle qu’à la suite de son investiture en 2017, le président américain Donald Trump a émis ses réserves quant au Traité New Start, ou Nouveau Départ. Dans un appel téléphonique passé entre la Maison Blanche et le Kremlin, le chef d’Etat aurait affirmé que ce traité avantageait la Russie, étant le fruit de négociations peu habilement menées par l’administration Obama. Face à de telles déclarations, le Parlement russe s’est offusqué et a écarté catégoriquement la dénonciation d’un tel traité, qui, à leurs dires, ébranlerait considérablement l’architecture de sécurité internationale en ce qui concerne les armes nucléaires.

Histoire

Le traité New Start fait suite au traité « StART » (Strategic Arms Reduction Treaty, c’est-à-dire Traité de réduction des armes stratégiques). Signé en juillet 1991 par le président des États-Unis, George Bush, et celui de l’Union soviétique (URSS), Mikhaïl Gorbatchev, le traité Start I marquait la volonté de ces deux pays de réduire le nombre de leurs armes nucléaires. Entré en vigueur le 5 décembre 1994 – donc après le démembrement de l’URSS – , il expire 15 ans plus tard, le 5 décembre 2009. Des négociations sont entreprises avant cette date afin de conclure une autre entente, adaptée à la nouvelle réalité. Elles s’avèrent longues et ardues, mais aboutissent finalement le 8 avril 2010.

Il faut ici spécifier la différence entre les armes « tactiques » et les armes « stratégiques ». Ces dernières, qui sont l’objet du traité, sont des armes de destruction massive, missiles disposant d’une tête explosive nucléaire en première ligne. Elles sont donc utilisées en dernier recours, selon les doctrines militaires, lorsque les moyens conventionnels de lutte ont été épuisés. Ces armes ne font pas la distinction entre civils et militaires, de là l’extrême danger de leur utilisation. Au contraire, les armes « tactiques » sont utilisées dans le combat au corps-à-corps. Ce sont des armes « traditionnelles » (fusils, canons) mais dont les munitions contiennent une charge nucléaire. Cela suppose une capacité de miniaturisation de ladite charge nucléaire, technologie très avancée.

Dispositions

Détenteurs d’environ 90 % de toutes les armes nucléaires, les États-Unis et la Russie s’entendent pour réduire leur nombre d’ogives nucléaires opérationnelles d’environ le tiers, pour le porter à 1550 d’ici 7 ans. Le traité  New Start, que les présidents Obama et Medvedev signent à Prague,  en République tchèque, prévoit également la réduction du nombre de missiles et de lanceurs, ainsi qu’une amélioration des mécanismes de vérification. Les nouvelles limites en termes de possession de matériel militaire non-conventionnel s’élèvent à :

  • 700 missiles balistiques intercontinentaux déployés, c’est-à-dire prêts à être utilisés (ICBMs), missiles balistiques propulsés lancés depuis un sous-marin (SLBMs), et bombardiers équipés pour des armements nucléaires ;
  • 1,550 têtes de missiles nucléaires sur l’ensemble des appareils sus-cités ;
  • 800 lanceurs d’ICBM, SLBM et armements nucléaires sur bombardiers, en capacité d’utilisation immédiate ou non.

Le traité prévoit également un total de dix-huit enquêtes de vérifications desdits armements afin de s’assurer que les dispositions du traité sont bien suivies par les deux puissances. A ce jour, une seule vérification de ce type a été effectuée sur le sol américain, contre quatre dans la Fédération russe.

Enfin, le traité est valable pour une durée de dix ans à compter de la date de ratification, c’est-à-dire en 2011. Aussi, New Start est effectif jusqu’en 2021. On notera finalement que la durée de validité de ce traité peut être étendue d’une durée inférieure ou égale à cinq ans.

Bibliographie

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=1076

https://en.wikipedia.org/wiki/New_START

https://www.state.gov/t/avc/newstart/

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