Une semaine dans le monde : semaine du 30 mai au 5 juin 2022

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France : entrée au service actif pour le sous-marin nucléaire d’attaque le « Suffren »

Vendredi 3 juin, à Brest, le « Suffren », premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français de nouvelle génération, est entré officiellement au service actif. 

Long de 99 mètres et pesant 5 300 tonnes, basé à Toulon, il est le premier du programme de 9 milliards d’euros « Barracuda » qui a pour objectif de développer d’ici 2030 six nouveaux SNA succédant aux sous-marins « Rubis » construits dans les années 1980. Le « Suffren », construit à Cherbourg par Naval Group et TechnicAtome, a été terminé en 2019 et a subi plusieurs essais, dont une traversée l’été dernier jusqu’à l’Équateur, pour vérifier ses capacités à naviguer dans des eaux chaudes et dans la durée. Son entrée en service actif a été retardée par une fuite au niveau de l’une de ses turbines et la pandémie de Covid 19. Le prochain SNA du programme « Barracuda » devrait être livré ces prochains mois.

Plus rapides, plus discrets et plus armés que les sous-marins de type « Rubis », ces sous-marins de nouvelle génération pourront en particulier faire sortir des nageurs de combat par un petit hangar amovible, ce qui permettra d’allier leurs actions à des opérations commandos. Le « Suffren » peut transpoter jusqu’à 20 missiles et torpilles et il est le premier sous-marin français à posséder des missiles de croisière. Ceux-ci sont capables de viser des infrastructures terrestres situées à 1000 kilomètres. Ces nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque peuvent aussi servir pour des opérations de renseignement et des démonstrations de puissance ou encore pour protéger le porte-avions « Charles-de-Gaulle ». C’est justement cette mission que le « Suffren » va effectuer après son entrée en service actif.

Ce type de sous-marin aurait dû être exporté en Australie l’année dernière mais ce pays a annulé le contrat au profit d’une alliance avec l’Aukus – États-Unis et Royaume-Uni.

Il permet donc de faire un bond dans la technologie sous-marine française, dans un contexte de montée des tensions en milieu marin, de revalorisation des sous-marins nucléaires par plusieurs puissances mondiales dont la Russie et de conflit russo-ukrainien

Sources :

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/03/le-suffren-premier-sous-marin-nucleaire-d-attaque-francais-de-nouvelle-generation-entre-au-service-actif_6128839_3210.html

https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/tout-savoir-sur-le-suffren-le-nouveau-sous-marin-nucleaire-francais-apte-au-service_AV-202206030241.html

Ukraine : deux Français tués cette semaine 

Un journaliste et un combattant, tous les deux Français, sont décédés à quelques jours d’intervalle dans l’est de l’Ukraine. 

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien, Oleg Nikolenko, a annoncé, lundi 30 mai, la mort d’un journaliste français qui couvrait le même jour la mission d’évacuation de civils de la zone de guerre près de Severodonetsk, et a condamné ce qu’il a qualifié de meurtre. Le président Macron a ensuite officialisé le décès et a dévoilé l’identité de la victime, Frédéric Leclerc-Imhoff, qui travaillait pour la chaîne BFM/TV depuis six ans. A bord d’un bus humanitaire, le journaliste a été touché par un éclat d’obus et son confrère a été légèrement blessé à la jambe tandis que la « fixeuse » qui les accompagnait en est sortie indemne. Le parquet national antiterroriste a annoncé l’ouverture d’une enquête, de la part de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), pour crimes de guerre. Il avait déjà ouvert depuis le début de la guerre au moins cinq enquêtes pour des faits visant des ressortissants français en Ukraine. Sept journalistes avaient déjà été tués et neuf autres blessés en Ukraine avant ce lundi 30 mai.

La deuxième victime française s’appelle Wilfried Blériot. Il était âgé de 32 ans, venait de Bayeux en Normandie et s’était engagé volontairement dans la Légion internationale, créée à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky au début du conflit. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé ce vendredi la mort d’un Français dans des combats en Ukraine. C’est la chaine de radio Europe 1, a donné le plus d’informations sur ce décès : elle a fait état le 2 juin d’un ressortissant français mortellement blessé le 1er juin dans des tirs d’artillerie dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays. La Légion internationale a publié une photo du combattant, en plus de photos de trois autres volontaires étrangers tués eux aussi. Selon Europe 1 qui a fait un entretien avec la mère de la victime, Wilfried Blériot s’était d’abord engagé dans l’accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne avant de rejoindre les combattants. 

Rappelons enfin que la nouvelle ministre française des Affaires étrangèrs, Catherine Colonna, se trouvait en Ukraine cette semaine.

Sources :

https://www.france24.com/fr/europe/20220603-ukraine-paris-annonce-la-mort-d-un-fran%C3%A7ais-dans-des-combats

https://www.francebleu.fr/infos/international/guerre-en-ukraine-le-francais-tue-dans-les-combats-etait-originaire-de-bayeux-1654422625

https://www.huffingtonpost.fr/entry/frederic-leclerc-imhoff-journaliste-francais-tue-en-ukraine_fr_6294c77de4b0415d4d886779

Afrique de l’ouest : échec du sixième sommet des dirigeants de la Cédéao

Le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) s’est achevé samedi 4 juin sans nouvelle décision concernant les sanctions à l’encontre du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso. Les dirigeants, réunis au Ghana à Accra, ne se sont pas entendus sur un maintien, une suppression ou un allègement des sanctions contre ces pays et un nouveau sommet est donc prévu le 3 juillet. Depuis 2020, la Cédéao multiplie les sanctions, négociations et pressions à l’encontre du Mali, de la Guinée et du burkina Faso dirigés par des juntes militaires qui ne cessent de repousser la fin du délai de transition vers un régime politique civil. En 2020, en effet, le colonel Assimi Goïta avait pris le pouvoir au Mali, le colonel Mamady Doumbouya en Guinée et le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au Burkina Faso. Le 9 janvier 2022, la Cédéao a pris des sanctions contre la Mali : celui-ci, qui s’était engagé initialement à céder la place à des autorités civiles au bout de 18 mois en février 2022, a envisagé cinq années supplémentaires. La Cédéao a répondu par la fermeture du frontière du pays et l’arrêt des échanges commerciaux et financiers, hormis les produits de première nécessité. Elle a indiqué que les sanctions seraient levées une fois que le Mali présenterait un délai de 16 mois au maximum. Le Burkina Faso et la Guinées sont pourtant seulement suspendus des organes de la Cédéao. Le colonel Doumbouya, qui dirige la Guinée, s’est donné un délai de 39 mois, là encore impensable pour la Cédéao, tandis qu’au Burkina Faso les atatques djihadistes se succèdent et la situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante. 

Sources :

https://www.france24.com/fr/afrique/20220604-sommet-de-la-c%C3%A9d%C3%A9ao-sur-les-sanctions-contre-les-putschistes-d-afrique-de-l-ouest

https://information.tv5monde.com/afrique/mali-la-cedeao-maintient-les-sanctions-garde-la-porte-ouverte-leur-levee-459338

Russie : mort d’un des suspects dans l’assassinat d’un ancien espion russe en 2006

Dmitri Kovtoun, l’une des personnes suspectées d’avoir assassiné l’ancien espion russe Alexandre Litvinenko, est mort à Moscou des suites du Covid19, selon le député de la Douma Andreï Lougovoï le 4 juin. Avec Lougovoï, il était le principal suspect dans l’assassinat d’Alexandre Litvinenko en 2006 à Londres. Ce dernier était un ancien espion du KGB et du service fédéral de sécurité (FSB) de la Fédération de Russie qui avait été renvoyé à la suite de révélations sur les services secrets russes. Il avait obtenu l’asile à Londres et continuait à dénoncer le renseignement russe comme corrompu. Décédé le 23 novembre 2006, il aurait été empoisonné au polonium-210. Cette substance radioactive a été retrouvée dans l’hôtel où il avait pris le thé quelques jours avant avec Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoun. Ces deux derniers sont amis depuis l’enfance et sont tous les deux diplômés de l’École supérieure de commandement militaire du Soviet suprême, l’un en 1986, l’autre en 1987. Lougovoï a commencé sa carrière dans un régiment assurant la protection des hauts dignitaires du parti, puis est devenu après la chute de l’URSS le numéro deux de la sécurité du Premier ministre Egor Gaïdar. Il dirige ensuite le service de sécurité d’une chaîne de télévision avant de se lancer dans les affaires. En 2007, il est élu député de la Douma. Kovtoun a servi en Allemagne de l’est puis a enchaîné plusieurs métiers là-bas après 1992. Les deux hommes se retrouvent au début des années 2000 et montent plusieurs affaires avant de se rendre à Londres. Là-bas, ils rebncontrent Litvinenko plusieurs fois avant sa mort. 

En septembre 2021, la CEDH a jugé la Russie responsable de l’assassinat de Litvinenko et orienté ses soupçons sur Kovtoun et Lougovoï qui auraient agi, selon elle, en tant qu’agents de l’État russe. La Russie a nié tout lien avec l’affaire. Le décès de Dmitri Kovtoun, quant à lui, a été confirmé par l’agence de presse russe TASS.

Sources :

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/04/russie-dmitri-kovtoun-suspect-cle-dans-l-assassinat-d-alexandre-litvinenko-est-mort_6128973_3210.html

https://www.lepoint.fr/monde/qui-sont-les-deux-russes-accuses-du-meurtre-de-litvinenko-21-01-2016-2011711_24.php

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