Une semaine dans le monde: semaine du 29 novembre 2021

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L’Ouganda et la République démocratique du Congo ont effectué des frappes depuis l’Ouganda contre les ADF.

Mardi 30 novembre, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC) ont annoncé des opérations militaires lancées par l’Ouganda contre des positions rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Les ADF étaient à l’origine des groupes armés ougandais soulevés contre le régime du président Yoweri Museveni. Le groupement le plus important, composé de musulmans est actif depuis 1995 en RDC ainsi que dans l’est de l’Ouganda. Il passe pour le groupe armé le plus meurtrier dans la région. Depuis 2019, il organise des attentats qui sont revendiqués par l’État islamique. Trois d’entre eux ont d’ailleurs eu lieu en octobre et en novembre en Ouganda. 

C’est dans ce contexte que l’Ouganda et la RDC ont opéré des tirs d’artillerie et des frappes aériennes contre des positions des ADF. Des soldats ougandais seraient même entrés en RDC, selon des témoignages venus du Nord Kivu, région frontalière de l’Ouganda, mais non confirmés par les deux gouvernements. Les provinces frontalières ougandaises et congolaises sont les principales concernées par ces opérations militaires.

La situation est délicate car l’entrée de soldats étrangers en RDC doit être limitée à la seule coopération bilatérale de lutte contre les ADF et doit donc être limitée par le parlement congolais. D’autant que les Congolais considèrent les Ougandais et les Rwandais comme responsables de la dégradation de la situation dans l’est du pays.

Depuis 30 ans, les actions des ADF ont fait des milliers de victimes des deux côtés. 

Source:

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/30/kinshasa-et-kampala-annoncent-des-frappes-depuis-l-ouganda-contre-les-adf_6104192_3212.html

Une plainte déposée contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

Une plainte a été déposée vendredi 3 décembre, avec constitution de parties civiles, par l’avocat Joseph Breham, au tribunal judiciaire de Paris, contre les princes héritiers d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, les chefs d’état-major des deux pays, plusieurs responsables yéménites, la PDG de la First Abu Dhabi Bank et le djihadiste français Peter Cherif. Les chefs d’accusation sont nombreux : crimes de guerre, torture, disparitions forcées, financement du terrorisme, participation à une association de malfaiteurs à caractère terroriste. 

Le lien entre ces personnes est la guerre au Yémen qui dure depuis 2015. A l’époque, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ainsi qu’une coalition, ont lancé une guerre pour rendre le pouvoir au président Mansour Hadi, renversé par des rebelles houthistes issus d’une branche du chiisme. La coalition a fini par mettre en place un blocus. Le conflit a déjà fait des centaines de milliers de victimes.

La plainte rapporte deux bombardements ayant délibérément visé des civils, lors d’un mariage en 2015 et lors de funérailles en 2016, ayant causé en tout la mort d’environ 190 personnes et plusieurs centaines de blessés. Elle a été déposée au nom de huit citoyens yéménites et de l’ONG Legal Center for Rights and Development.

L’avocat Joseph Breham a accompagné en juin dernier deux journalistes français au Yémen pour le tournage d’un documentaire en zone rebelle.

Il s’agit d’une actualité délicate, alors même que le président Macron est en visite dans plusieurs pays du Golfe et que les Émirats ont commandé quatre-vingt avions Rafale à la France.

Source:

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/03/une-plainte-en-france-vise-les-dirigeants-des-emirats-arabes-unis-et-de-l-arabie-saoudite_6104581_3210.html

Opération Barkhane : première sortie pour les blindés Griffon 

Pendant douze jours, trois compagnies du 3e Régiment d’Infanterie de Marine, envoyées en Groupement tactique désert (GTD), ont sécurisé 1 000 kilomètres d’axe logistique entre Tombouctou et Gao au Mali, pour protéger une base militaire située près de Gao. Trente-deux véhicules blindés multi-rôles Griffon ont été déployés pour la première fois en opération extérieure pour projeter ces régiments. Ils permettent de se déplacer plus rapidement hors des pistes et confèrent donc une plus grande mobilité aux régiments. Testés à Abidjan en 2020, dans des conditions climatiques très similaires à celles du Sahel, ces blindés ont prouvé leur efficacité en se couplant à un système d’information du programme SCORPION. Ce Système d’information du combat – Scorpion (SIC – S) dispose en effet d’une cartographie partagée qui permet de suivre les différents obstacles repérés par les blindés, ainsi que les ordres du commandement. Ce système, par conséquent, a permis de contrôler précisément la zone très vaste de cette opération.   

Les innovations militaires et la supériorité matérielle sont essentielles dans cette région où les groupes armés terroristes sont nombreux.  L’opération Barkhane, conduite par les armées françaises et lancée en 2014, a pour mission au Sahel de lutter contre les groupes armés terroristes, d’accompagner et de renforcer les forces armées du G5 et d’organiser des actions civilo-militaires et des aides médicales à la population. Le 10 juin 2021, le président Macron a annoncé la fin de cette opération au profit d’une force de soutien militaire pour les pays de la région.

Sources:

http://www.opex360.com/2021/12/03/barkhane-premier-engagement-majeur-pour-le-blinde-griffon-associe-au-systeme-dinformation-scorpion/

https://www.defense.gouv.fr/operations/afrique/bande-sahelo-saharienne/operation-barkhane/dossier-de-reference/operation-barkhane

Tensions diplomatiques entre la France et le Royaume-Uni : la France tente de renouer le contact

Persistante depuis plusieurs semaines, la tension est montée d’un cran jeudi 24 novembre entre Paris et Londres suite au naufrage de vingt-sept migrants dans la Manche. Depuis, les deux pays voisins semblent dans l’impasse et se rejettent la responsabilité de ce drame. Suite à une lettre du premier ministre britannique Boris Johnson, destinée à l’Élysée et publiée sur Twitter, qui demandait à la France de récupérer « tous les migrants ayant traversé illégalement la Manche », son homologue français Jean Castex a envoyé mercredi 1er décembre à Londres un courrier proposant différentes solutions. 

Il a rejeté d’abord la proposition du premier ministre britannique de faire venir en renfort des patrouilles anglaises sur les côtes françaises, en faisant valoir le risque que cela comporte pour la souveraineté de la France. Il a ensuite déploré que la France prenne une grande part de responsabilité dans cette crise migratoire et a demandé à Londres de trouver des solutions de son côté. En effet, depuis le Brexit, la Grande-Bretagne ne suit plus le règlement de Dublin qui prévoit une répartition des demandes d’asile entre les États-membres de l’Union Européenne. De plus, la France aurait enregistré plus de 100 000 demandes d’asile en 2021, alors que 20 000 migrants seraient parvenus en Angleterre dans des petites embarcations. Jean Castex a également exprimé son opposition à ce que le Royaume-Uni refoule des migrants en mer.

Au ministère de l’Intérieur en France, une ébauche d’accord entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne pour régler cette crise migratoire a été rédigée depuis un mois. Cependant, ce règlement ne sera pas en vigueur avant deux ans au moins. 

Source:

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/02/migrants-dans-la-manche-rebond-epistolaire-entre-paris-et-londres_6104519_3210.html

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