Israël : situation toujours tendue à Jérusalem
Suite à des heurts avec les forces de sécurité israéliennes qui ont fait 150 blessés palestiniens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem le 15 avril, la situation s’est à nouveau dégradée entre les Israéliens et les Palestiniens. Chaque nuit, de jeunes Palestiniens se barricadent dans l’une des mosquées de l’esplanade, celle d’Al-Aqsa. Ils essayent de riposter face aux Forces de sécurité par des jets de pierres.
Il faut dire que l’esplanade des Mosquées est un lieu essentiel pour les Palestiniens car c’est un lieu saint pour les musulmans, qui abrite deux mosquées. La Jordanie est gardienne des lieux. Les Juifs ont le droit d’y accéder à certaines heures mais c’est un lieu sacré aussi pour eux. Or, cette année est particulière car les Pâques juive et chrétienne ainsi que le Ramadan coïncident.
De nombreux dirigeants du monde entier ont condamné la violence de la police le 15 avril, notamment des pays du Moyen-Orient.
La mobilisation de Palestiniens sur ces lieux se fait en réaction à l’attitude de Juifs religieux qui, selon différents récits, y viennent prier ostensiblement et en groupes. Selon ces Palestiniens, cela brise le statu quo en vigueur sur les lieux saints. De plus, un tir de roquette a été effectué depuis la bande de Gaza en direction de Jérusalem mardi dernier.
Ces faits s’inscrivent dans un contexte de fragilisation du gouvernement israélien. En outre, des attaques terroristes dans le pays ont causé la mort de quatorze personnes entre le 22 mars et le 7 avril.
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Ukraine : de nouvelles armes envoyées par la France
C’est Emmanuel Macron, vendredi, qui l’a précisé, lors d’un entretien au quotidien « Ouest-France » : l’armée française envoie des missiles antichars Milan et des canons Caesar en Ukraine, pour assister Kiev dans sa résistance grâce aux armes lourdes. Des Milan ont déjà été livrés, tandis que les Caesar devraient arriver en Ukraine d’ici la fin du mois, avec des dizaines de milliers d’obus. On ignore la quantité d’armes envoyées. Ce samedi, une quarantaine de soldats ukrainiens sont arrivés en France pour s’entraîner au maniement de ces canons de 155 mm, d’une portée de 40 kilomètres. Emmanuel Macron veut continuer sur la voie de l’assistance militaire à l’Ukraine, alors que la France a donné pour 100 millions d’euros de matériel militaire, selon la ministre des Armées Florence Parly. Dans un communiqué daté du 13 avril, cette dernière a décrit des « moyens de protection, des équipements optroniques [utilisant à la fois l’optique et l’électronique], des armements et des munitions, des systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ». Cette annonce faisait suite à un entretien avec son homologue ukrainien Oleksiy Reznikov.
Ces 100 millions d’euros s’ajoutent aux 500 millions d’euros débloqués ce jeudi par l’Union Européenne. La France n’est cependant pas la puissance qui aide le plus l’Ukraine financièrement et matériellement : elle est loin derrière les États-Unis qui ont débloqué ce jeudi 800 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire. En revanche, le chancelier allemand Olaf Scholz est critiqué pour refuser d’envoyer des armes. Pour l’instant, l’Allemagne a livré des armes antichars, antiaériennes, des munitions et des véhicules.
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Mali : l’armée française accuse le groupe Wagner de lui livrer une guerre de l’information
Entre mercredi et jeudi dernier, un compte Twitter malien, soupçonné d’appartenir à un membre du groupe de mercenaires russes Wagner, a diffusé deux tweets et une vidéo lui permettant d’accuser les militaires français de l’opération Barkhane d’exactions. En effet, le premier tweet évoquait un « crime contre les Maliens par le Français » tandis que le deuxième, une photo à l’appui, montrait une scène macabre en l’imputant aux forces de « Barkhane ». Enfin, une vidéo à été postée jeudi en fin d’après-midi.
L’armée française a jugé que la junte malienne, via le groupe Wagner, lui livre une « guerre des perceptions », selon les mots du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard. Elle est en train de se retirer du Mali alors que le président Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération « Barkhane ». Ainsi, elle a transféré aux Forces armées Maliennes la base de Gossi. Pour riposter à cette guerre de l’information, l’armée française a diffusé, à travers différents médias, une vidéo montrant onze hommes en uniforme militaire autour de corps, dont certains creusent le sable et enterrent une dizaine de dépouilles. Selon elle, les onze hommes sont des mercenaires du groupe Wagner, la scène a été filmée à 4 km de la base de Gossi et l’objectif de cette vidéo était d’accuser l’armée française, en plein retrait de l’opération « Barkhane », de commettre des exactions. Or, l’armée française a quitté Gossi deux jours auparavant. On y voit une personne qui filme la scène, tout porte à croire d’après les éléments que celle-ci a réalisé la vidéo que le compte Twitter a diffusée. Toujours selon l’armée française, les corps pourraient être ceux de civils tués par Wagner le 19 avril dernier à Hombori, à 70 kilomètres au sud de Gossi, suite à la mort d’un mercenaire après l’explosion de son véhicule sur une mine.
Ce n’est pas la première fois que les militaires de « Barkhane » sont accusés d’exactions, aussi l’armée souhaitait prévenir de nouvelles accusations.
Depuis le début de l’année, 450 civils auraient été tués par les soldats maliens et leurs aides russes dans le centre du Mali, d’après l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). L’attaque la plus meurtrière remonte à la fin du mois de mars, à Moura, village dans la région de Mopti : plus de 380 personnes ont été tuées dans cette opération qui a permis, selon l’armée malienne, de neutraliser « 203 combattants des groupes armés terroristes ».
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Afghanistan : série d’attentats à la bombe
Photo by The Advocacy Project on Foter
Bilan lourd en Afghanistan après une série d’attentats à la bombe cette semaine. Jeudi, le groupe État Islamique (EI) a revendiqué deux explosions dans le nord du pays, l’une contre une mosquée chiite à Mazar-e-Charif et l’autre à Kunduz, contre un véhicule transportant des mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane. Les deux attaques ont causé la mort de vingt personnes et ont blessé des dizaines. Or, un nouvel attentat a été perpétré le lendemain lors de la prière du vendredi et a tué au moins trente-trois fidèles dans une mosquée d’Emam Saheb. D’autres attaques ont touché le pays pendant ce printemps.
Depuis le retour des Talibans au pouvoir en août dernier, le nombre d’attentats à la bombe a diminué mais les djihadistes et l’EI organisent des attaques contre des civils jugés hérétiques par eux. La mosquée à Emam Saheb est fréquentée par des soufis que les djihadistes accusent de polythéisme, plus grand péché dans l’islam. De manière générale, l’EI cible les Afghans chiites, issus de la communauté hazara qui représentent 10 à 20 % de la population afghane.
Reconnu officiellement en 2015, l’État islamique Province du Khorasan (l’ISKP) est une province de l’EI. Il a été fondé par des anciens talibans pakistanais et afghans. Il est implanté durablement dans les deux régions orientales de Nangahrar et de Kunar. Des cellules ont été créées dans le reste de l’Afghanistan, notamment une à Kaboul. L’ISKP est à l’origine de nombreux attentats très meurtriers ces dernières années, par exemple en mai 2020 contre une maternité d’un quartier à majorité chiite de la capitale afghane. Bien que sunnites, les talibans et les djihadistes ont des divergences théologiques et sont concurrents pour incarner le jihad. L’ISKP n’a pu étendre son territoire en s’heurtant aux talibans. Si certains groupes djihadistes ont félicité les talibans après leur entrée dans Kaboul en août 2021, l’EI au contraire ne l’a pas fait. Les attaques terroristes ont été multipliées : à la mi-août 2021 on comptait en 216 depuis le 1er janvier, contre 34 en 2020 sur la même période.
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