Rubrique culturelle : trois architectures militaires françaises

Reading Time: 3 minutes

Dans notre toute première rubrique culturelle chez ISD, nous vous proposons de revenir sur les particularités architecturales de trois bâtisses militaires françaises.


Caserne Monge et caserne des Célestins : une architecture monastique

Les deux casernes Monge et des Célestins ont en commun d’abriter en leur sein une unité de la Garde républicaine. Mais elles ont également un autre points commun : elles sont toutes deux d’anciennes bâtisses religieuses, transformées pour l’une au 18ème, l’autre au 19ème siècle.

La caserne Monge, ancienne caserne Mouffetard, était autrefois un couvent, celui des « religieuses hospitalières de Notre-Dame de la Miséricorde », ancien hôpital parisien. La communauté religieuse fut supprimée après la révolution de 1789. Malgré la démolition, l’architecture monastique continue d’imprégner les lieux, notamment dans la conception des grands plans de la caserne, et de la disposition des bâtiments de manière géométrique, donnant tous sur la cour de la caserne. L’architecte Hubert Rohault de Fleury a conçu les plans de la nouvelle caserne, anciennement Mouffetard, devenue Monge ; on doit à cet architecte la conception d’autres lieux militaires parisiens, comme la caserne des sapeurs-pompiers rue de la Paix, et de la caser Tournon dans le 6ème arrondissement.


L’ordre des Célestins quitta les locaux de l’actuelle caserne après avoir été dissout, avant la révolution française, qui laissa quelques années les lieux inoccupés. La première présence militaire sur place peut être réencensée en 1791, lorsque des gardes nationaux, remplaçant l guet du roi s’y installent. Puis une légion de gendarmes d’élite, gardes des consuls, pris place dans les locaux dès 1802. Les travaux de regroupement des deux corps de la caserne furent achevés en 1895, conservant l’ancienne église abbatiale et les derniers éléments du cloitres, qui furent ensuite détruit avant 1901. Plus récemment dans l’Histoire, cette caserne en plein cœur de Paris, fut touchée par l’attaque d’un raid allemand, durant la première guerre mondiale.

Petite anecdote : le magnifique toit du manège « Battesti » de la Garde républicaine dans la caserne des Célestins a été conçu par Gustave Eiffel en même temps que la Tour Eiffel, avant l’exposition universelle de 1889. Le toit fut exposé puis placé au dessus du manège pour protéger cavaliers et chevaux de la pluie !


L’hôtel national des Invalides : le souvenir d’un faste monarchique

L’hôtel des Invalides est un projet ancien, entrepris sous le règne de Louis XIV. Le monarque a eu le choix entre différents projets architecturaux concurrents, de casernes militaires, mais c’est celui de l’architecte Libéral Bruant, architecte de l’hôpital de la Salpêtrière, qui retiendra son attention. Son projet est celui d’une bâtisse des plus imposantes, agrémentée d’une cour royale et d’une église. Cet hôtel des Invalides comprend à l’origine une manufacture de confection d’uniformes, ainsi qu’un hospice et un hôpital militaire. Cet édifice, tel une « ville dans la ville », est érigé avant le quartier parisien qui l’entourera par la suite. Il est destiné à des actions de charité envers les vétérans notamment, ayant tout perdu après des batailles par exemple. Les bâtiments principaux, tout en longueur quadrillent la cour royale, le tout reposant sur la pleine de Grenelle, espace de 13 hectares. La grande esplanade s’ouvrant côté façade, conduit directement aux berges de la Seine. Les avenues entourant le site convergent en un point central : la chapelle des Invalides, reconnaissable entre mille avec son gigantesque dôme doré, constituent aujourd’hui les principales avenues du 7ème arrondissement parisiens. Le plan de la chapelle s’approche de la « perfection géométrique », avec pour plan une croix grecque dont les branches s’inscrivent dans un carré presque parfait. La coupole de l’intérieur, dôme de l’extérieur, constitue l’édifice parisien le plus haut de la ville, avant l’existence de la Tour Eiffel en 1889.

Aujourd’hui l’hôtel national des Invalides, un temps renommé « l’hôtel national des militaires invalides » par la Constituante, après la révolution française, est le musée de l’Armée.  

 



Laisser un commentaire

Fermer le menu