L’héritage gaullien

L’héritage gaullien

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Il y a 50 ans, le 9 novembre 1970, le « plus illustre des Français » perdit la vie. Si Charles de Gaulle s’est « toujours fait une certaine idée de la France », il n’a jamais douté depuis son enfance de son patriotisme, de sa vocation d’officier et de sa réussite dans l’armée. Le président de Gaulle marqua la France depuis son époque jusqu’à nos jours par le droit de vote accordé aux femmes, la Vème République et d’innombrables réformes. « L’artiste de Gaulle » légua à la France un monument méconnu et malheureusement inachevé, les mémoires. Mais que reste-t-il du Général de Gaulle ? Aujourd’hui, le dernier connétable de France reste présent en notre époque par au moins deux biais.

I/ Les compagnons de la Libération

L’Histoire a poussé ce militaire d’alors cinquante ans à désobéir et à rompre avec ce qui faisait sa vie depuis trente-deux années pour poursuivre son idéal : la grandeur de la France. Pour retrouver cette grandeur, l’Homme du 18 juin n’était pas seul. Il a reconnu 1 038 personnes comme étant ses compagnons. Ces hommes et ces femmes aux origines plurielles constituent ce que l’ambassadeur Emié appela « le dernier ordre de chevalerie de France ». Refusant la défaite, la honte et la collaboration, ils se sont levés pour dire « non ». Par leur engagement aux côtés du Général ils ont rendu son honneur à la France. Les compagnons ont été de toutes les batailles arrêtant tantôt Rommel à Bir Hakeim pour permettre la victoire décisive d’El Alamein, tantôt l’aviation nazie sur le front russe. Bien évidemment, ils ont contribué à la Libération de la France depuis les combats de Normandie jusqu’à faire flotter le drapeau français sur la cathédrale de Strasbourg concrétisant ainsi le serment de Koufra. Ce sont encore des compagnons qui ont signé les armistices et pris la demeure alpine d’Hitler à Berchtesgaden.

Les compagnons sont des héros anonymes ayant fait primer l’honneur et l’intérêt de la France  parfois au prix de leur vie. Un quart des compagnons le furent à titre posthume mais tous ont des mérites extraordinaires. Il ne suffisait pas de rallier Londres ou de rejoindre la résistance pour devenir compagnon, il fallait aller « au-delà du possible » pour l’intérêt de tous.

Même s’ils ne sont plus que deux à vivre, l’esprit compagnon « ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». C’est la mission des unités décorées de l’Ordre ou de la fourragère de celui-ci mais bien au-delà, c’est le rôle de tout Français d’honorer et de faire sien cet esprit fait d’abnégation, d’honneur et d’altruisme. Chacun peut en se rendant sur le site de l’Ordre découvrir ces héros et leur parcours, les braises d’hier et les souffles nouveaux feront le brasier ardent de la France de demain.

II/ L’indépendance de la France

Le Général de Gaulle n’imagine pas la France autrement qu’indépendante. Il se battra pendant toute la Deuxième Guerre mondiale pour cela. Il pensait déjà qu’ « un homme peut avoir des amis, une nation jamais », cette phrase, de nombreux chefs d’Etats en feront les frais. Cette idée d’indépendance qu’il façonne dès la France libre se concrétisa sous la Vème République grâce à un système militaire et de renseignement complets permettant au Président d’avoir un avis par ses propres moyens et d’assurer la protection de la France. L’esprit d’indépendance du Général inspire depuis lors ses successeurs à la tête de l’Etat comme Jacques Chirac le démontra en refusant la deuxième guerre du Golfe.

Le Général de Gaulle ne fit pas qu’assurer la protection de la France, il la dota d’une « assurance-vie », la protégeant de toute agression étatique. Il lui offrit l’arme atomique.

Quand le Général de Gaulle sort de la hiérarchie militaire pour entrer dans l’Histoire, il rompt avec 32 années, une vie, de militaire. Cette rupture, il y consent pour l’idée qu’il se fait de la France et l’indépendance de celle-ci. L’œuvre du Général ne s’achève pourtant pas à la Libération mais des années plus tard. Charles de Gaulle devenu président donnera un nouvel élan au programme nucléaire militaire et l’achèvera. C’est en 1966 en assistant à un essai nucléaire que le Général de Gaulle empreint de mélancolie verra une œuvre de 26 années s’achever dans la lumière éclatante d’une explosion. 26 années après avoir pris en main le destin de la France alors à genoux il lui a rendu sa puissance et son indépendance.

La France grâce au Général de Gaulle est depuis lors « libre dans l’honneur et l’indépendance ».

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