Comprendre les enjeux de sécurité dans la bande sahélo-saharienne : historique de la rébellion Touareg au Mali et au Niger

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En janvier 2013, après avoir infligé une lourde défaite aux forces armées maliennes (FAMA), une colonne de djihadistes entame une descente sur Bamako en passant par la ville verrou de Konna dans la région de Mopti, au centre du pays. Le président de transition de l’époque, Dioncounda Traoré – venu au pouvoir après le coup d’Etat du 22 mars 2012 fomenté par le capitaine Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré – demande l’aide de la France le 10 janvier 2013. C’est ainsi que dès le lendemain, le président François Hollande lance l’opération Serval. Cette opération avait pour objectif de soutenir les troupes maliennes cherchant à repousser une offensive des groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle de l’Azawad, la partie nord du pays. Les buts concrets sont d’arrêter l’avancée des djihadistes en direction de Bamako, de sécuriser la capitale du Mali et de permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale. Bien que l’opération Serval ait permis que la capitale Bamako ne soit pas envahie, des sanctuaires djihadistes ont émergé dans le Nord du pays. Par la suite, il y a eu une exportation de la menace vers de nouveaux fronts, comme c’est le cas au Niger dans la région de Tillabéry ou encore au Nord du Burkina Faso et plus récemment à l’Est. L’opération Serval est ensuite remplacée par l’opération Barkhane le 1er août 2014, opération qui est encore en cours actuellement. Cette opération vise à lutter contre le groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel, cela avec environ 5000 hommes sur une superficie d’environ 5 million de km2. A long terme, la Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) créée le 6 février 2017 devrait prendre le relais. Cette force composée des soldats du Mali, de la Mauritanie, du Niger, Tchad et du Burkina Faso comprend 5000 hommes divisés en sept bataillons sur trois fuseaux : le fuseau Ouest au niveau de la frontière entre la Mauritanie et le Mali, le fuseau centre entre le Mali, le Burkina et le Niger (la zone des trois frontières) et le fuseau Est entre le Niger et le Tchad. Le principal problème de cette force se situe au niveau de son financement. De nombreuses promesses de financement ont été faites lors de la conférence des bailleurs du 6 février 2018. A l’heure actuelle, seuls 10 à 15% des fonds promis ont été débloqués concrètement.

Aujourd’hui, les problématiques liées à la situation du nord Mali ainsi que celles de la région sahélienne dans son ensemble, ne peuvent être résolues sous un angle strictement militaire. Comme l’ambassadeur Jean-Marc Châtaigner, envoyé spécial pour le Sahel, a tendance à le dire, il faut prendre en compte quatre points spécifiques quand il s’agit d’appréhender les problématiques sahéliennes : Diplomatie-Défense-Développement-Droit (les 4D). Ces « 4D » doivent interagir les uns avec les autres.

Cependant, une approche est souvent mise de côté pour comprendre les enjeux sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne : l’approche historique couplée aux revendications Touareg.

C’est ainsi que nous nous posons la question de savoir quels sont les fondements historiques de la rébellion Touareg au Mali et au Niger ?

Touareg est le terme utilisé par les voyageurs médiévaux de langue arabe pour désigner les populations du Sahara central et des rives sahéliennes, caractérisées par certains traits saillants : l’usage de la langue berbère, le mode de vie nomade ou encore le port du voile chez les hommes.

Ce plan détaillé sera structuré en quatre périodes, celle des indépendances, la période des années 90 et 2000, la rébellion des années 2000 et enfin la période 2012-2013.


I/ 1960-1990 : les indépendances


  1. La révolte des Ifoghas au Mali

Les Ifoghas sont un ensemble de tribus touaregs maraboutiques nobles. Ils sont établis au Mali, dans la région de Kidal, dans les régions de Tombouctou/Gao mais également au Niger dans la région d’Agadez et au Burkina Faso dans l’Oudalan. Ce sont essentiellement des pasteurs nomades à cheval sur les 5 pays d’Afrique où il y a des Touaregs; ce qui en fait une des tribus les plus répartie au Sahel.

Le 23 juin 1956, la France vote une loi-cadre qui balise la transmission rapide du Soudan français et des autres possessions françaises d’Afrique vers l’autonomie, puis l’indépendance. C’est le prélude de la naissance des Etats mauritaniens, maliens, nigériens et tchadiens dans l’espace sahélien. Cette loi-cadre va être mise en œuvre concrètement en 1957. C’est à partir de ce moment que les Touaregs vont mesurer la portée des changements que va engendrer cette loi. Au cours des années 1960, la communauté Touareg exprime au grand jour un sentiment d’inquiétude et un malaise. En effet, les Touaregs avaient accepté l’occupation française parce qu’elle faisait suite à une défaite militaire et qu’il est logique que le vainqueur impose sa loi. Mais ils ne comprenaient pas pourquoi les Français partaient puisqu’ils n’avaient pas été vaincus par les armes, ni par les Bambaras au Mali, ceux auxquels furent remis les clés de l’indépendance. L’incident qui met le feu aux poudres aura lieu le 14 mai 1963 à Boughessa, non loin de la frontière algérienne. A la suite d’une banale querelle entre deux goumiers (combattants recrutés parmis la population indigène) et deux notables Touaregs, ces derniers vont prendre leurs armes et attaquer les goumiers. Bamako va réagir de manière disproportionnée. Le père du Touareg qui va mener la rébellion de 1990 a été tué lors de cette première révolte. En 1987, La rébellion est décapitée. Son territoire est vidé de ses habitants et de son cheptel, puis est décrété zone interdite aux étrangers et placé sous administration militaire.

2) Niger : la soumission aux « Illégitimes » (nouveau pouvoir)

30 août 1960 : le départ des français est effectif. Grâce notamment à leur niveau d’instruction élevé, les ethnies Djerma et Haoussa vont s’emparer de l’appareil d’Etat. Parallèlement, les Touaregs accumulent du retard sur le plan économique. Cependant, dès 1969 vont apparaître les premières tensions. Le Colonel Kadhafi prend le pouvoir à Tripoli et entreprend d’exercer une influence grandissante au sein des minorités sahariennes, en particulier auprès des Touaregs du Niger. 2 ans plus tard, en 1971, va démarrer l’exploitation des gisements d’uranium dans la région d’Arlit où les réserves sont estimées au moins à 20 000 tonnes. Au début de l’année 1974, des négociations serrées vont opposer le gouvernement français aux autorités nigériennes sur la revalorisation des cours de l’uranium, ces dernières brandissant la menace de s’adresser à un autre client : la Libye. En Avril de la même année, quatre jours avant le terme des négociations franco-nigériennes, le président Diori Hamani est débarqué par le général Seïni Kountché qui s’empare du pouvoir. Ce dernier oppose une fin de non-recevoir au leader libyen et reconduit le contrat liant son pays et les autorités françaises. Cependant, l’incident de Tchin Tabaraden illustre la persistance de la question Touareg. Les 29 et 30 mai 1985, 14 hommes armés pénètrent dans cette sous-préfecture située sur l’axe Agadez/Tahoua dans le but de s’emparer des fonds détenus par le bureau de poste et une agence de l’Etat. Les autorités pointent du doigt le soutien du colonel Kadhafi. Le successeur de Kountché (mort en novembre 1987), le colonel Ali Saïbou va proclamer la réconciliation nationale. Il va même tenter une ouverture en direction des Touaregs, en proposant notamment une amnistie à tous les exilés. 800 Touaregs vont rentrer de la Libye entre décembre 1989 et janvier 1990. 18 000 réfugiés quittent l’Algérie pour gagner Tchin Tabaradène. Cependant, à l’oppression politique va succéder la crise économique. La question Touareg n’est donc toujours pas réglée.


II/ 1990-2000 : les rébellions Touareg au grand jour


  1. Niger

Le 7 mai 1990, un groupe de Touaregs s’en prend à la prison et à la gendarmerie de Tchin Tabaraden. La localité accueille une partie des 18 000 Touaregs réfugiés d’Algérie et de Libye. En novembre 1991, quelques jours après la création officielle du Front de Libération de l’Aïr et de l’Azawagh (FLAA), le poste administratif d’In Gall va être attaqué. Impossible de porter leurs revendications dans le débat public malgré l’introduction du multipartisme, il s’en suit une série d’attaques contre les convois et les patrouilles de forces armées.

L’opération la plus spectaculaire aura lieu le 9 janvier 1993. Menée par un commando de 80 combattants, la localité d’Abala située à moins de 200 kilomètres au nord de Niamey va être attaquée. Bilan de l’attaque : 9 morts dont trois gardes républicains et 6 civils.

Dès mars 1992, face au risque qui pèse sur leur approvisionnement en uranium, les services français sont à l’œuvre comme facilitateurs, chargés de réunir le gouvernement et la rébellion. En mars 1993, les rebelles retranchés dans l’Aïr et le Ténéré décrètent une trêve en signe de bonne volonté. La Signature des premiers accords de Ouagadougou par la Coordination de la Résistance Armé (CRA) aura lieu en octobre 1994. La CRA émerge après la fracture que va subir le FLAA.  La CRA rassemble trois groupes : le groupe Ténéré (les Ifoghas), le groupe Aïr (les Kel Aïr) et le groupe Azawagh. Les accords définitifs de Ouagadougou seront finalement signés en avril 1995 par l’Organisation de la Résistance Armée (ORA). Organisation fondée par les leaders historiques (Agh Boula). L’accord prévoit un nouveau découpage territorial, le désarmement des combattants et la création d’unités militaires à statut particulier. En 1998, le Lieutenant-colonel Maïnassara Ibrahim prend les rênes du pouvoir et rétablit la paix et la sécurité au Niger. Point d’orgue du processus de paix à Agadès en 2000 avec un feu de joie où un millier de kalachnikovs sont brûlées.

2) Mali

Prétextant vouloir libérer quelques Touaregs emprisonnés, les hommes de Lyad Agh Ghali, l’un des chefs de l’Azawad, attaquent la ville de Ménaka le 28 juin 1990. Le but réel de l’attaque est de s’emparer de 4×4 appartenant à des ONG et du stock d’armes et de munitions entreposées à la gendarmerie. Dès le lendemain de l’attaque, le pouvoir place la région de Gao en état d’urgence, impose un couvre-feu et l’interdit aux voyageurs. L’armée empoisonne les puits, attaque les campements à la mitrailleuse et abat systématiquement le bétail. Cette fois cependant, l’affrontement se déroule au vu et au su de la communauté internationale.

Petit à petit, l’isolement guette le pouvoir à Bamako qui se cherche de nouveaux alliés régionaux. Le président Moussa Traoré suscite la tenue d’une conférence entre les quatre chefs d’Etat concernés par la rébellion Touareg. Il n’en sort rien de concret.

La signature des accords de Tamanrasset le 6 janvier 1991, marque la fin de la première phase de la rébellion armée. A défaut de donner satisfaction aux Touaregs sur le fond, les accords consacrent le cessez-le-feu et l’octroi d’un statut particulier au nord. En revanche, les revendications sécessionnistes sont écartées. Le 26 mars 1991, sur fond de grève générale, Moussa Traoré est arrêté par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT), qui prend la tête du gouvernement de transition et pilote la gestion des accords de Tamanrasset. La signature du Pacte National le 11 avril 1992, marque quant à elle la fin de la seconde étape du conflit. Ce pacte confirme l’abandon par les rebelles de toute revendication sécessionniste au profit d’un véritable statut particulier pour les territoires du nord. Mais encore une fois, le Pacte National ne sera jamais vraiment appliqué. Pour preuve, en avril 1994, ce dernier va exacerber les rancunes entre les populations du Nord (Touaregs, Arabes, Maures) et du sud (Songhaï, Bambaras, Peulhs). Commence ainsi un véritable affrontement interethnique. Mais en fin d’année, face au risque d’embrasement généralisé du pays, les chefs locaux signent une série d’accords de paix qui contribuent à apaiser les tensions. Ce processus est baptisé « rencontres intercommunautaires ». A l’instar de ce qui s’est passé au Niger, une cérémonie de la Flamme de la paix va être organisée à Tombouctou le 26 mars 1996 sous l’égide du Président de la République élu en juin 1992, Alpha Oumar Konaré.


III/ les rébellions des années 2000


  1. Mali

Le 23 mai 2006, les postes de la gendarmerie et de la police de Kidal et de Ménaka sont attaqués. L’attaque est menée par des anciens rebelles Touaregs qui avaient été réintégrés au sein de l’armée malienne à la fin de l’année 1996 mais qui ont déserté, se plaignant d’être écartés des promotions aux profits d’officiers appartenant aux ethnies majoritaires. Deux mois plus tard, le 4 juillet 2006, seront signés les Accords d’Alger entre ATT (qui a retenu ses troupes à la différence de ses prédécesseurs en 1963 et en 1990) et l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC), qui est la structure politique créée par les rebelles.

En mars 2007, les mutins se rendent à Kidal où ils déposent une partie de leur armement.

Cependant, contrairement à ce que prévoient les accords d’Alger, des unités de l’armée maliennes réinvestissent plusieurs chefs-lieux de la région nord du pays en avril 2007.

C’est le prétexte qu’attendait Aibrahim Agh Bahanga pour attaquer le poste de Tin Zawaten. Il était opposé aux Accords d’Alger et avait fondé l’Alliance des Touaregs du Nord-Mali pour le changement (ATNMC). Les affrontements vont s’intensifier en début d’année 2008 après l’assassinat d’un officier Touareg de la garde nationale à Kidal, où la population craint une nouvelle attaque. En février 2009, 600 combattants de l’Alliance décident de cesser les attaques et sont accueillis à Kidal par les autorités maliennes et l’ambassadeur algérien en qualité de médiateur.

2) Niger

Les rebelles maliens et nigériens annoncent la création de l’Alliance-Touareg-Niger-Mali (ATNM) où se retrouvent le Malien Ibrahim Bahanga et le Nigérien Aghali Alambo. Dans la nuit du 7 au 8 février 2008, le poste d’Iferouane, au nord d’Agadès est attaqué. L’opération est revendiquée par le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Comme au Mali, il s’agit d’anciens officiers qui ont déserté les rangs de l’armée, exaspérés par la lenteur avec laquelle sont appliquées les mesures prévues par les accords de paix. Le 20 avril 2008, les rebelles brisent un interdit en s’en prenant pour la première fois dans l’histoire de leur mouvement à un site de prospection d’Areva et à des intérêts étrangers.  Ils vont aller plus loin en menant un raid contre les installations d’Arlit le 22 juin 2008 et vont enlever 5 personnes dont 4 employés d’Areva, qu’ils vont cependant relâcher 3 jours plus tard. Des pourparlers entre le gouvernement et les rebelles à Syrte en Libye sous l’égide de Kadhafi, vont débuter en avril 2009. Affaiblis par l’offensive des Forces Armées Nigérianes (FAN) et les dissensions internes, les hommes du MNJ acceptent de déposer les armes. En retour, le président Tandja décrète l’amnistie et lève l’état d’urgence au nord. Mais en février 2010, un coup d’Etat militaire renverse le président Tandja. Pour dialoguer avec son successeur, les rebelles constituent l’Alliance de Coopération pour la Paix (ACP).


IV/ De la guerre Touareg à la guerre islamiste : 2012-2013


Si les forces armées nigériennes se sont réappropriées la région d’Agadès et l’Air, leurs homologues maliens abandonnent progressivement l’Azawad aux mains de milices locales. Constituées sur des bases familiales, tribales ou religieuses, ces milices exercent leur autorité sur les convois de marchandises qui transitent par cette région frontalière de l’Algérie et du Niger. Au cours de la dernière décennie, cette zone pivot est devenue stratégique pour les trafiquants de drogue. Cette évolution a engendré des phénomènes de concurrence entre les différents groupes locaux qui s’enrichissent très vite grâce à ce trafic. L’arrivée de la drogue s’est également accompagnée d’une accélération de la circulation des armes, facteur d’une déstabilisation des équilibres précaires de la zone.

Après la fin de la quatrième guerre Touareg, l’Etat malien abandonne l’Azawad, sous-traitant la sécurité de la région à des milices Imghad qui sombrent dans les trafics. En 2012, les Touaregs déclenchent une cinquième guerre, non plus pour demander une meilleure répartition des richesses nationales, mais pour obtenir l’indépendance de l’Azawad. Ils se font doubler par les islamistes, ce qui provoque l’intervention française et l’opération Serval.

  1. Zone de non-droit au Nord-Mali

Au trafic de drogue, s’ajoute la traite des humains, dont les plaques tournantes en direction des côtes de l’Afrique du nord sont Gao et Tin Tawazaten.

2) Djihad en territoires Touaregs

3) Partition du Nord-Mali

Ainsi, comme nous venons de le voir, pour mieux comprendre et analyser la situation sécuritaire dans la région sahélienne, il est indispensable, voire primordial, d’intégrer dans les grilles de lecture les rébellions Touaregs qui ont débuté depuis les indépendances.

Aujourd’hui, le Sahel semble devenir un « piège » pour l’armée française, notamment au Mali. Cinq ans après le lancement de l’opération Serval, la forte augmentation des actions armées ainsi que leur extension dans la partie centrale du Mali ne doivent pas faire perdre de vue qu’avec les faibles moyens dont ils disposent, les hommes de Barkhane ont tout de même réussi à perturber les mouvements terroristes, limiter leur liberté d’action et surtout rendre  le plus hermétique possible la frontière entre la Libye et le Niger, évitant ainsi une nouvelle vague de djihadistes sahéliens à partir de la Libye. Cependant, le sahel reste un vaste territoire à contrôler. A supposer que les forces françaises arrivent à contrôler cet espace, d’autres territoires seront plus difficiles d’accès, c’est le cas de l’Algérie, ou encore de la Libye, d’où pourraient être lancées des actions terroristes.

Un élément positif apparaît de plus en plus, celui des limites de l’ennemi djihadiste. Cet islam qu’il prône et qui se veut universel n’a en effet pas réussi à ce jour à transcender les ethnies. Tout au contraire puisque, face à l’échec de son projet universaliste, il s’est vu contraint de prendre appui sur elles. Par le passé, les djihads régionaux furent portés par une ethnie, en l’occurrence les Peuls dont le mouvement s’est répandu très rapidement. Aujourd’hui, la situation est différente car tout mouvement révolutionnaire de grande ampleur est freiné par l’existence des frontières, même quand elles sont théoriques. La question qui se pose désormais est de savoir si l’addition des revendications ethniques que soutiennent les islamistes, peut déboucher sur la fédération d’un califat trans-ethnique et donc sur un vaste mouvement islamiste régional de type djihadiste. Les exemples de la Libye et du Nigéria semblent indiquer le contraire. Quant au Mali, le phénomène djihadiste y a débouché sur la parcellisation du pays.

C’est donc au milieu de cette situation complexe qu’opèrent les forces françaises, avec un risque majeur qui est de les voir prises au piège de conflits qui leurs sont étrangers.

Bibliographie

  • Samuel Laurent, SAHELISTAN, Seuil, 2013
  • Boilley Pierre, Les Touaregs Kel Adagh, Khartala, 1999
  • Deycard Frédéric, Les rébellions Touarègues du Niger : combattants, mobilisation et culture politique, thèse de doctorat, 2012.
  • Grégoire Emmanuel, Touaregs du Niger, Karthala, 2010.
  • Peduzzi Jean-Luc, Physionomie et enjeux des trafics dans la bande saharo-sahélienne, IFRI, 2010.
  • Genries Thierry, la rébellion touarègue, les Touaregs acteurs ou instruments de leur rébellion ? Editions CID, 2008
  • Le Monde
  • L’Afrique réelle (N°100- Avril 2018 : l’impasse malienne)
  • Revault D’Allonnes David, Les guerres du président, Editions Seuil, 2015

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