Une semaine dans le monde : la semaine du 1er Novembre 2021

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Soudan: Le 25 octobre, le général soudanais Abdel Fattah al-Burhane déclare avoir dissous les institutions du pays dans l’optique d’une transition vers un État civil d’ici 2023

Le 25 octobre, l’armée soudanaise a arrêté et détenu plusieurs dirigeants du pays dont le Premier ministre Abdallah Hamdok. Si ce dernier a été libéré au bout de deux jours, « sous étroite surveillance » selon son bureau, le lieu de détention de plusieurs autres ministres reste inconnu. C’est à la télévision soudanaise que les citoyens et la communauté internationale ont pris connaissance du coup d’Etat. Apparaissait à l’écran le général Abdel Fattah al-Burhane, prônant la constitution d’un nouveau gouvernement constitué de « personnes compétentes » dans l’optique d’une transition vers un État civil d’ici 2023. 

Le peuple soudanais a exprimé son opposition dans les rues. Les manifestations ont violemment été réprimées par les militaires : ont été décomptés 11 morts et des centaines de blessés. Pour autant, la désobéissance civile ne désemplit pas. L’état des choses se justifie par un gouvernement déjà fragile et scindé par les différentes forces politiques. Depuis l’éviction du président Omar el-Béchir en 2019, le Soudan tentait difficilement de mettre en place un processus de transition vers un régime démocratique.

Le 28 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution venant s’inscrire dans la lignée des suspensions d’aides financières internationales. Il quémande notamment le rétablissement d’un « gouvernement de transition dirigé par des civils » et dénonce les multiples arrestations ainsi que la dissolution des institutions du pays.

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Source: https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/02/coup-d-etat-au-soudan-le-premier-ministre-dechu-reclame-la-restauration-de-son-gouvernement_6100657_3212.html

France : entre adoucissement et apparition de nouvelles tensions à propos de la « crise des sous-marins » lors du G20.

Mi-Septembre, l’annonce de l’alliance « Ankus » entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la zone Indo-Pacifique avait eu pour conséquence l’annulation par l’Australie d’un contrat de vente de douze sous-marins s’élevant à 55 milliards d’euros, signé en 2016. Remonté, Emmanuel Macron n’a pas caché son mécontentement en rappelant l’ambassadeur de France aux Etats-Unis et a attendu le 22 septembre pour s’entretenir avec son homologue américain. 

Un mois plus tard, lors du G20 qui se tenait à Rome le week-end du 30-31 Octobre 2021, les présidents ont affiché leur réconciliation, Joe Biden avouant que les Etats-Unis avaient été maladroits avec la France, une position qui se veut conciliante et qui s’explique par la nécessité du président américain de consolider ces alliances européennes. Attendu au tournant par la France au sujet du projet de défense européenne commune, le soutien de Joe Biden a été exprimé implicitement lors d’un entretien avec Mario Draghi, chef du gouvernement italien, pendant lequel ils ont affirmé « l’utilité de développer une Europe de la défense ». Pour autant, interrogé par un journaliste australien le 31 octobre 2021, sur la possibilité d’un mensonge du 1er ministre australien dans l’affaire des sous-marins, Emmanuel Macron a affirmé que celui-ci lui avait menti sur le contrat. Si les deux chefs de gouvernement s’étaient entretenus ensemble jeudi 28 octobre il semble que la rupture du contrat ait rompu la confiance entre les deux pays.

Source: Crise des sous-marins : Emmanuel Macron « sait » que le Premier ministre australien lui a menti (francetvinfo.fr)

Hongrie: L’utilisation du logiciel Pegasus reconnue par le gouvernement Orbán et l’ajout du NSO Group sur la liste noire des Etats-Unis 

Ce jeudi 4 novembre, M. Kosa, un député du parti majoritaire hongrois, le Fidesz, a reconnu l’utilisation du logiciel espion Pegasus par le ministère de l’intérieur. « Je n’y vois rien de répréhensible » a déclaré le député. Sador Pinter, le ministre de l’intérieur, a argué que l’utilisation du logiciel Pegasus avait été limitée par un cadre légal ainsi que soumise à la permission d’un juge ou du ministre de la justice. La déclaration du député intervient alors que la Hongrie avait jusque-là constamment nié avoir acheté le logiciel, bien qu’un consortium de journalistes eût rassemblé les preuves du contraire. 

NSO Group, la firme israélienne fabriquant le logiciel Pegasus, a été ajoutée à la liste noire des entreprises prohibées par le département du Commerce des Etats-Unis. Tel-Aviv a dénoncé une telle décision, énonçant que la charge éthique du groupe NSO est rigoureusement « basée sur les valeurs américaines ». Les Etats-Unis, eux, restent inquiets de la menace à la sécurité nationale que constituerait le logiciel. 

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Source: https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/espionnage-en-hongrie-le-gouvernement-orban-admet-avoir-utilise-le-logiciel-pegasus

Algérie : le 3 novembre, la présidence algérienne a affirmé que 3 ressortissants avaient été assassinés dans un bombardement attribué au Maroc.

Le 3 novembre dernier, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle APS, la présidence algérienne a annoncé la mort de « 3 de ses ressortissants dans un bombardement de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla » entre la Mauritanie et l’Algérie. De même, l’Algérie affirme que plusieurs facteurs permettent de désigner les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme coupable de ce bombardement. 

Pour autant, le Maroc nie toute implication tandis que l’armée mauritanienne, dans un communiqué, a démenti l’existence de cette attaque sur son territoire. 

Cette accusation de bombardement intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays après que l’Algérie ait rompu les relations diplomatiques en août 2021. La source de la cristallisation du conflit ? la normalisation des rapports diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Inquiet par la situation, le conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution portant sur le prolongement d’un an de la mission Minurso dans la région. Cependant, l’Algérie est opposée à une reprise des négociations sous forme de tables rondes et affirme que la résolution est partiale. 

Fin octobre, l’Algérie a décidé de ne pas reconduire le contrat de gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne, contrat qui existait depuis 1996 et qui permettait à l’Algérie d’expédier presque 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel chaque année à l’Espagne et au Portugal. Désormais, le gaz sera livré par le gazoduc sous-marin Medgaz et sous forme de gaz naturel liquéfié livré par la voie maritime.

Source: Sahara occidental: trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc – Le Point

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