Une semaine dans le monde – La semaine du 30 novembre 2020

Une semaine dans le monde – La semaine du 30 novembre 2020

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 30 novembre. L’article a été rédigé par Inès Evrain, Camille Guiard et Marie Sauzot.


Décès de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing

Valéry Giscard d’Estaing s’est éteint ce mercredi 2 décembre 2020 à l’âge de 94 ans. Alors qu’il était le plus ancien président de la République française encore en vie, il laisse derrière lui l’image d’un homme d’Etat ayant profondément modernisé la société pendant son mandat, de 1974 à 1981.

Particulièrement actif et engagé vis-à-vis d’une vision dynamique de l’Europe, dans laquelle la France doit être intégrée, on se souviendra de son premier G5 et de la place de sa politique dans la construction européenne moderne. Défenseur du multilatéralisme en Europe, il sera initiateur du G5, devenu G7 aujourd’hui, et s’engage pour un renouveau des institutions européennes modernes. Il décide d’institutionnaliser les réunions entre chefs d’Etat et de gouvernements de l’Europe, qui jusque là étaient informelles et ponctuelles. Sous son mandat, on décide de l’élection au suffrage universel direct au Parlement européen.
Nous avons assisté au dernier sommet européen, et nous avons participé au premier Conseil européen (déclare-t-il à l’issue de la rencontre). C’est également sous son mandat qu’est décidée l’élection au suffrage universel direct du Parlement européen : en 1979 ont lieu les premières élections européennes, remportées par l’UDF (le parti du président), qui portent Simone Veil à la présidence de l’institution.

Un autre évènement qui marquera sa mandature sera sa visite officielle en Algérie en 1975, la première de la part d’un chef de l’Etat français depuis l’indépendance de l’Algérie une dizaine d’années plus tôt. Le président prendra en compte dans sa relation avec l’Algérie les stigmates qu’a pu laisser la guerre entre les deux pays. En Afrique, la France jouera également un rôle dans la guerre du Sahara occidental, conflit s’étalant de 1975 à 1991. Au Zaïre Valéry Giscard d’Estaing devra mener une politique étrangère difficile en pleine Guerre froide. En mai 1978, Valéry Giscard d’Estaing déclenchera l’opération « Léopard » en envoyant des troupes parachutistes du 2e REP à Kolwezi pour libérer 3 000 Européens pris en otage par des rebelles au gouvernement zaïrois. L’envoi de parachutistes sur un sol contrôlé par des rebelles est jugé périlleux. Les otages sont finalement libérés, les rebelles défaits, et les parachutistes français quittent le Zaïre le 15 juin 1978.

Valéry Giscard d’Estaing reçoit la croix de guerre 1939-45. Après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, il participe à la libération de Paris à l’âge de 18 ans, faisant partie du service d’ordre chargé de la protection du représentant civil du Général de Gaulle en zone encore occupée, Alexandre Parodi. S’engageant dans la 1ère armée française, il sera promu brigadier en 1945, avant de reprendre le cours de ses études à la fin de la guerre.

Sources : https://www.touteleurope.eu/actualite/valery-giscard-d-estaing-reveur-d-europe.html
2) Mort de Valéry Giscard d’Estaing : une pluie d’hommages de la classe politique – Le Point


Le satellite Falcon Eye enfin mis en orbite

22h33, pas de tir de Sinnamary en Guyane. Après une mission de 58 minutes et 45 secondes, le satellite Falcon Eye s’est enfin envolé à bord d’une fusée Soyouz. Repoussée par deux fois en 48 heures, cette opération vise à remplacer le précédent satellite Falcon Eye détruit en juillet 2019.

Pesant 1190 kg au lancement, ce satellite doit répondre aux besoins des forces armées des Emirats arabes unis, qui bénéficiera ainsi d’une capacité d’observation « sans précédent » de la Terre. Créé par un consortium mené par Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space (qui a fourni les instruments d’optiques et la chaîne d’images), ce satellite est, selon Jean-Marc Nasr, directeur des activités spatiales chez Airbus, un pas important dans la « coopération entre les Emirats arabes unis et la France ».

Les satellites Falcon Eye sont des satellites de reconnaissance militaire optique, le plus souvent utilisés dans les domaines militaires ou de renseignement. Grâce à un système optique très précis, ils permettent de collecter des informations sur les installations civiles et militaires d’autre pays, de jour comme de nuit. La France est particulièrement avancée dans ce type de technologie, expliquant le recours des Emirats arabes unis aux services de Thales et d’Airbus Defence and Space. Le contrat signé en 2013 entre Abu Dhabi et Thales Alenia Space pour la production de ces deux satellites s’élevait à 700 millions d’euros.

Sources : Le satellite FalconEye des Émirats arabes unis lancé avec succès (decryptageo.fr)
Le satellite émirien Falcon Eye 2 sur orbite (air-cosmos.com)
Satellites d’observation : «La France a la meilleure technologie» (lefigaro.fr)


Ministère des Armées : création d’une Agence du numérique de défense

Le ministère des Armées poursuit sa modernisation, lancée en 2018. Début 2021, un nouveau dispositif viendra en effet rejoindre le giron hiérarchique de la Direction Générale de l’Armement (DGA) : l’Agence du numérique de défense, annoncée le 2 décembre, sera chargée de conduire des « projets numériques complexes ou à forts enjeux », et ce pour l’ensemble du ministère.

Par cette création, Florence Parly entend simplifier l’arsenal numérique possédé par son ministère. En effet, ce sont quelques « 1500 systèmes d’informations et de communications » qui participent aux opérations militaires, et l’Agence du numérique de défense aura pour but d’assurer une meilleure efficacité opérationnelle, en veillant à la « cohérence technique et à  l’optimisation des moyens des projets qui lui sont confiés ». Elle pourra également avoir un « rôle de conseil ».

L’agence sera dirigée par un conseil d’orientation et de gestion. Les états-majors, directions et services du ministère des Armées, considérés comme les « clients » internes de cette agence seront ainsi intégrés au conseil.

Sources : https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/florence-parly-annonce-la-creation-de-l-agence-du-numerique-de-defense
https://www.cio-online.com/actualites/lire-le-ministere-des-armees-cree-l-agence-du-numerique-de-defense-pour-mener-ses-projets-12748.html


Huawei négocie avec Washington la libération de Meng Wanzhou, fille du fondateur de l’entreprise télécom et directrice financière

Meng Wanzhou est arrêtée fin 2018 à l’aéroport de Vancouver, suite à la demande des Etats-Unis qui l’accusent d’avoir menti sur les liens supposés entre Huawei et l’Iran. Depuis, Meng Wanzhou vit au Canada où elle est en liberté surveillée. Les Etats-Unis ont fait une demande d’extradition. Si le Canada acceptait, cela pourrait faciliter la libération de deux Canadiens détenus en Chine depuis deux ans”, d’après le Wall Street Journal. Tout ce que demandent les Etats-Unis, c’est que Meng Wanzhou reconnaissent qu’elle n’a pas respecté les sanctions financières américaines mises en place contre l’Iran. Les parties espèrent trouver un accord d’ici la fin du mandat de Donald Trump en janvier 2021.

Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine continuent sur fond de guerre économique. Donald Trump a notamment accusé Huawei de faire de l’espionnage au profit de l’Empire du Milieu. Les sanctions économiques sont, pour l’administration Trump, de véritables mesures de sécurité nationale. Le président américain a imposé de nombreuses interdictions aux entreprises américaines, comme “l’interdiction de vendre à Huawei des puces élaborées à partir d’une technologie américaine” cet été. Les tensions sino-américaines ont notamment eu des retombées sur d’autres technologies chinoises, comme les réseaux sociaux TikTok et WeChat.

Sources : https://www.courrierinternational.com/article/guerre-commerciale-les-etats-unis-durcissent-les-regles-contre-huawei
https://reveil.courrierinternational.com/#/edition/1998038/article/1998122


L’antenne International Security and Defense rappelle que les propos tenus dans cet article n’engagent que leurs auteurs.

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