Les avancées de la Chine dans le domaine de la sécurité et de la défense (2017)

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Une grande partie des analystes occidentaux ont régulièrement sous-estimé la vitesse à laquelle la Chine pouvait rattraper les grandes puissances occidentales ; cette sous-estimation a conduit, de façon répétée, à la surprise stratégique.

Les Etats-Unis, particulièrement préoccupés par la question, tentent d’en minimiser les effets. Depuis 2000, le Department of Defense (DoD) des Etats-Unis rend un rapport annuel au Congrès concernant les progrès stratégiques et les évolutions capacitaires de la République Populaire de Chine.

La cuvée 2017 du rapport confirme à nouveau que cette grande puissance asiatique se modernise à grands pas, et que ses progrès capacitaires sont cohérents avec ses objectifs stratégiques régionaux et internationaux. On note, au-delà d’éléments non prévus, les effets des restructurations de 2016 et des décisions gouvernementales de fin 2015, deux années particulièrement actives pour la People’s Liberation Army.

Etudier ce rapport permet à la fois de prendre la mesure de ces évolutions, en termes structurels, capacitaires et techniques, via une source bien informée, mais aussi de comprendre la posture stratégique des Etats-Unis face à cette montée de la Chine.

En effet, le rapport annuel du DoD n’est pas seulement un résumé détaillé des progrès de la puissance chinoise ; c’est également un ensemble de conseils adressés au législatif et à l’exécutif, qui permet d’envisager le futur des relations sino-américaines et américano-asiatiques, dans un contexte stratégique incertain et opaque.

Nous tenterons ici de résumer ce rapport, et d’en déduire les conséquences sur la politique étrangère des Etats-Unis.

I. Evolutions structurelles et doctrinales

Les évolutions dans la structures des forces armées sont essentielles pour comprendre la volonté stratégique de la Chine. Elles en disent beaucoup, à la fois sur la politique intérieure et la politique extérieure du pays.  Quant aux doctrines, elles guident et imprègnent les réformes capacitaires et s’adaptent à la posture stratégique : c’est la façon dont la Chine envisage l’utilisation de ses atouts politiques, économiques et militaires (stratégie) et l’emploi efficace de ses forces en combat (opératif et tactique)

Une grande partie des réformes structurelles ont commencé en 2016, et se sont poursuivies en 2017.

Xi Jinping concentre les pouvoirs régaliens, tout en réduisant l’opposition au sein du Parti, avec une vaste campagne anti-corruption. Celle-ci concerne également les forces armées, avec comme objectif de détruire des réseaux d’influence néfastes à l’efficacité de celles-ci. Cela crédibilise le pouvoir central et solidifie la chaîne de commandement.

Un nouvel organisme, le Joint Staff Department, a été créé, et est directement dirigé par la Commission d’Inspection Disciplinaire du Parti.

Les 15 départements et commissions des armées se rapportent directement au Joint Staff Department pour les problématiques administratives : le Commandement et le Contrôle (C2) en sortent renforcés, car les forces sont de plus en plus étroitement contrôlées par l’Etat.

Cette réforme, décidée en 2015 et lancée en 2016, est désormais pratiquement achevée.

Une nouvelle entité de commandement à l’échelle de l’ensemble des forces a été créée, le Joint Operation Command Center, qui met directement le commandement exécutif des forces sous l’égide du parti, et donc du président Xi Jinping.

La centralisation est donc largement entamée.

La structure des forces continue d’évoluer, même si l’essentiel des changements ont eu lieu en 2016.

Depuis 2015/2016, les grandes entités qui constituent la People’s Liberation Army (PLA) sont les suivantes ;

  • People’s Liberation Army Ground Force , composante terrestre, aéroterrestre et amphibie
  • People’s Liberation Army Navy, composante navale, aéronavale et amphibie
  • People’s Liberation Army Air Force, composante aérienne
  • People’s Liberation Army Rocket Force, composante balistique (modifiée depuis la réforme)
  • People’s Liberation Army Strategic Support Force, composante C4I (Command, control, communication, computer, intelligence), EW (Electronic Warfare)  spatiale et informationnelle (créée durant la réforme)

On peut rajouter deux services paramilitaires liés à la Ground Force, la People’s Liberation Army Military Police (force de gendarmerie et de police) et la People’s Liberation Army Militia (milice qui fait office de force de réserve pour la Ground Force, et qui possède une composante maritime).

Enfin, il existe une troisième force paramilitaire, celle-ci liée à la Navy, la Chinese Coast Guard.

La grande nouveauté des réformes structurelles est la modification du maillage territorial des forces armées par la création des Theater Commands.

Ainsi, depuis Février 2016, les unités des cinq branches des armées sont regroupées sous les mêmes commandements régionaux dits « de théâtre » (Ouest, Nord, Centre, Est, Sud).
Ces theater commands permettent de centraliser les actions des unités de toutes les branches.

On ne peut aborder les réformes structurelles de la PLA sans évoquer les remaniements des personnels : la Chine comptait réduire sa force de 300 000 soldats, principalement parmi le personnel non-combattant, d’ici fin 2017. Nous n’avons cependant pas d’information concernant l’atteinte de cet objectif à ce jour.

L’Etat a également augmenté l’importance relative de la PLAN et de la PLAAF, avec comme objectif affiché d’être capable à terme de se projeter plus loin, plus longtemps, ce qui semble coïncider avec ses revendications en Asie et ses nouvelles doctrines (voir plus bas).

Il semble important de souligner deux nouvelles structures, qui prennent part à cette modernisation des forces.

D’abord,  l’Overseas Operations Office, opérationnelle depuis 2016, est désormais responsable des déploiement non-combattants à l’étranger (exercices multilatéraux, aide humanitaire…) et semble responsable des fonctions de commandement et de contrôle associées.

Ensuite, le Joint Logistics Support Force (JLSF), qui centralise les besoins logistiques de toutes les branches de la PLA, et qui dispose comme celles-ci de bases dans chacun des cinq nouveaux théâtres. La JLSF est directement en contact avec le Parti Communiste Chinois.

La doctrine générale de la PLA évolue elle aussi : elle met désormais l’emphase sur la projection de forces, l’interdiction (A2/AD, Anti-Access/Area Denial) maritime et aérienne loin des côtes, et la conduite d’opérations lointaines en général. La Popular Liberation Army compte bien disposer des structures et des moyens techniques et humains nécessaires à cela : d’où les remaniements de personnels en faveur de la PLAAF et la PLAN, et les programmes d’armement achevés ou en développement (voire plus bas). La Chine veut se projeter, d’abord dans sa sphère d’intérêts régionale, puis de plus en plus loin.

La création de la PLASSF (Popular Liberation Army Strategic Support Force) répond aux besoins C4I eux-aussi compris dans cette nouvelle doctrine, qui a décelé l’importance des domaines cyber et spatiaux dans la guerre moderne.

II. Exercices et entraînements

La Chine a participé à de nombreux exercices internationaux (RIMPAC, FIREPOWER) bilatéraux (Exercices de contre-terrorisme, navals, aériens avec la Russie) ou seule (Bohai Sea Live Ammunition exercise en Décembre 2017, multitude d’exercices en Mer de Chine, et entraînements interarmes et interarmées d’échelles multiples sous commandement de théâtre ou national).

Les exercices interarmées montrent que les capacités, notamment amphibies, sont en progression.


Il est à noter que certains de ces exercices se sont déroulés près de zones de tensions, revendiquées par Taiwan, le Vietnam (îles Paracel), le Japon (îles Senkaku/Dyaou) ou la Corée du Sud. La Chine a d’ailleurs accusé certains de ces pays d’interférer dans ses exercices.

L’Overseas Operations Office est capable de planifier et encadrer des actions loin du territoire souverain, par des échanges et des envois de personnels à l’étranger, y compris aux Etats-Unis, lors de visites d’infrastructures ou de programmes d’échange.

III. Evolutions capacitaires

Ce qui surprend souvent les observateurs est la rapidité et le rythme auquel la Chine comble son retard sur les Etats-Unis en matière capacitaire.

L’Etat communique désormais de plus en plus sur ses moyens, bien que cette communication soit ciblée et malgré tout limitée.

Certaines avancées, sans être surprenantes, représentent malgré tout des bonds capacitaires, comme la mise en service du premier croiseur (destroyer) de classe Renhai (Type-055) lancé le 28 Juin 2017 par la PLAN.

Toutefois, il ne faudra pas oublier qu’une grande partie du matériel utilisé par Pékin reste russe ou soviétique (missiles, radars, propulsion, communication…), mais le pays se dote rapidement de matériel moderne et indigène en remplacement ou en complément de ses anciens équipements. L’obsolescence semble être de moins en moins une réalité, même s’il reste difficile d’évaluer l’efficacité réelle de ce matériel en dehors des dires des médias officiels. Le DoD semble cependant préoccupé par ces évolutions.

Un inventaire détaillé des arsenaux et forces armées se trouve en annexe.

IV. Orientation stratégique chinoise et réaction américaine

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’orientation stratégique américaine a gagné en opacité, ce qui est un vecteur d’incertitude.

Après une première dialectique agressive, durant la campagne électorale et dans les premiers temps de son mandat, le président a signé des accords commerciaux avec la République Populaire.

Mais la ligne politique de l’exécutif reste instable et imprévisible.

D’où l’intérêt de comprendre l’analyse faite de la stratégie chinoise par le DoD, et le comportement politique proposé en réaction.

La Chine a plusieurs objectifs ;

  • Etablir et consolider le pouvoir du parti
  • Maintenir la stabilité politique à l’intérieur du pays
  • Soutenir la croissance économique
  • Défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine
  • Sécuriser le statut de grande puissance mondiale, et sa place prééminente dans la région
  • Sécuriser ses intérêts à l’étranger.

Sa doctrine militaire en temps de guerre est la « défense proactive ».

L’idée est que, en cas d’attaque, les forces chinoises doivent pouvoir neutraliser les moyens utilisés pour préparer cette attaque ou cette attaque elle-même. Dans cette situation, la stratégie consiste à prendre l’initiative dans le tempo opératif tout en trouvant des moyens pour désenclencher la crise politiquement.

La Chine veut appuyer ses revendications en Asie du Sud-Est (Iles Spratly, Iles Paracel et Iles Senkaku…) et éloigner un conflit potentiel de ses côtes. La solidification de sa présence dans et au-dessus des « mers lointaines » (ouverture d’une base à Djibouti ) a pour but de faire jouer à la Chine un plus grand rôle à l’international, en lui dotant d’une présence et de certaines capacités militaires lointaines.

Son outil militaire s’adapte, comme nous l’avons vu, en développant les capacités de projection, ses possibilités A2/AD à longue portée.

La Chine est capable d’utiliser l’ensemble des moyens à sa disposition pour sécuriser ses objectifs, tant que ceux-ci n’atteignent pas le seuil de provocation auquel les Etats-Unis ou leurs alliés se sentiraient assez menacés pour entrer en guerre.

Mais son manque de transparence concernant ses moyens militaires et ses actions de provocation et de revendications inquiètent les autres pays de la région.


On peut prévoir que les Etats-Unis vont renforcer leur présence dans le Pacifique, tout en rassurant leurs alliés (Japon, Corée, Indonésie, Taiwan…) via des exercices multilatéraux. Mais, étant donné que tous ses alliés se réarment eux-mêmes, et bordent parfois le nationalisme, les Etats-Unis auront également intérêt à modérer leurs élans.

Il faudra faire preuve de finesse politique pour ne pas froisser un partenaire majeur, sans le laisser trop solidifier sa présence loin dans l’Asie-Pacifique, ce qui contre-balancerait la puissance américaine. Les Etats-Unis restent la première puissance militaire en Asie, et la plus capable à l’heure actuelle.

Rapport dont cet article rend compte :  https://www.defense.gov/Portals/1/Documents/pubs/2017_China_Military_Power_Report.PDF?ver=2017-06-06-141328-770

 

Par Clément Bailleul

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ANNEXES – Liste des armements dont dispose la Chine et organisation de l’armée chinoise

 

  • PLAGF (Popular Liberation Army Ground Force)

 

Malgré la réduction progressive de son format, la composante terrestre de la PLA reste l’armée aux effectifs les plus larges au monde. Le gouvernement tente de renforcer l’importance relative de la PLAN et de la PLAAF : cependant, la PLAGF reste le cœur des forces armées chinoises.

L’heure est à la mise en réseau au niveau de la division et de la brigade de capacités C4I avancées, avec du partage de données en temps réel.
La mécanisation de l’infanterie progresse, quitte à réduire le format, et la Chine dispose désormais de bataillons interarmes.

Chaque théâtre se voit subordonné deux brigades indépendantes et trois armées ; au sein de ces armées, les divisions restent majoritaires pour la plupart des capacités, mais les brigades ont tendance à se multiplier au détriment des divisions. Plus rapide à déployer, plus fluides dans la conduite des opérations, elles sont également plus adaptées au combat interarmes.

Au sein des armées, on trouve systématiquement une brigade d’aviation à voilure tournante, composée majoritairement de quatre régiments à quatre bataillons (Trois d’hélicoptères, un de drones de reconnaissance).

La modernisation des forces est entamée : les MBT (Main battle tank) de Type-099 continuent d’être livrés, ainsi que les IFV des familles ZBD (ZBD-05, ZBD-2000…) et APC de la famille du Type-90. Les howitzer (Artillerie à partir de 122 mm) de la série des PLZ remplacent peu à peu les anciennes pièces, pour les calibres 122 et 155.

Pour ce qui est des hélicoptères de combat, la Chine communique peu sur l’avancée des livraisons des Z-10 (Attaque) et Z-19 (Attaque légère/Reconnaissance).

L’armée chinoises dispose de brigades et de divisions amphibies, mécanisées et blindées.

Elle entretient également des capacités de franchissement, de génie, de combat en montagne et de forces spéciales.

Ces capacités grandissent avec le temps : on remarque d’ailleurs que les unités spécialisées reçoivent en priorité le nouveau matériel.

  • PLAN (People Liberation Army Navy)

La marine chinoise a longtemps concentré ses efforts capacitaires sur la défense des « mers proches » (ce qui comprend à la fois les côtes du territoire chinois et la première chaîne d’îles).

A l’heure actuelle, sa doctrine l’amène à se tourner vers les « mers lointaines » (au-delà de la première chaîne d’île).

La modernisation a largement progressé entre 2015 et 2017, avec l’entrée en service des nouvelles unités.

Grandes unités de surface océanes

Le 28 Juin 2017, la Chine lançait son premier croiseur de classe Renhai (Type-055). Les experts avaient prévu une entrée en service plus tardive, au plus tôt en 2018 (confère le rapport 2016 au Congrès).

Ce navire, censé concurrencer les destroyers de classe Arleigh Burke de l’US Navy, tient en fait plus des croiseurs de classe Ticonderaga américains, tant par sa longueur, son tonnage, que par la taille de sa salve.

 

Les destroyers de classe Luyang-II/ Lanzhou (Type-052C) et Luyang-III/Kunming (Type-052D) continuent d’être produits, et remplacent graduellement les unités plus anciennes (Destroyers de classe Luda).

Les Luyang-III/Kunming sont les premiers navires chinois à disposer de VLS (vertical Launch system) multi rôles, emportant ainsi des missile HQ-9 antiaériens, YJ-18 antinavires, des missiles anti-sous-marins, et peut être même des missiles de croisière de frappe à la terre. Les Luyang-II sont dotés de VLS dédiés à la lutte antiaérienne, avec des HQ-9.

En 2017, la construction des frégates de classe Jiangkai II (Type-054a) est quasiment achevée : 25 sont en service sur 27 prévues.

Petites unités et combat littoral

La production des corvettes anti-navires Jiangdao se poursuit, avec un objectif de 60 unités à terme, en comptant une nouvelle variante dédiée à la lutte anti-sous-marine.

A l’heure actuelle, la PLAN dispose au moins de 60 patrouilleurs/catamarans de classe Houbei. Ces navires semblent particulièrement adaptés aux opérations dans les « mers-proches ».

Sous-Marins

La Chine se concentre en priorité sur la construction et la livraison de sous marins capables d’embarquer des missiles de croisière antinavires : les classes Song (Type-039, propulsion diesel), Yuan (Type-039A, propulsion diesel-électrique), et Shang (Type-093/093A, propulsion nucléaire).

Mais les sous-marins lanceurs d’engins thermonucléaires (SSBN) sont également en dotation croissante (classe Jin, Type-094, propulsion nucléaire). On ne sait actuellement si la construction du futur SSBN (Type-096) a commencé.

Capacités Aéronavales

L’essentiel de l’aviation navale (People’s Liberation Army Naval Air Force, PLANAF) est basé à terre ; mais l’aviation embarquée profite également des progrès généraux.

Le 26 Avril 2017, le premier porte-avion Type-001A était lancé : c’est le premier porte avion construit en Chine.

Le Liaoning, qui lui a servi de modèle, est en service et opérationnel ; il a servi à la PLAN pour développer ses compétences aéronavales en attendant le premier Type-001A.

Les J-15 chinois, version navale du J-11, continuent d’être livrés pour constituer les groupes aériens embarqués de ces navires.

Ce sont d’abord des avions de supériorité aérienne : cela cantonne, pour l’instant, les groupes aéronavals à des missions d’interdiction aérienne loin des côtes et de défense de la flotte.

La Chine a engagé le remplacement de ses hélicoptères de lutte anti-sousmarine (remplacer les Z-9 par des Z-15).

La PLANAF utilise, à terre, un nombre important d’avions de supériorité aérienne J-11, de bombardiers stratégiques H-6, d’intercepteurs/bombardiers/antiradars JH-7, et de multi rôles J-10 (dont la version la plus moderne, le J-10C, continu d’être livrée). Elle dispose de versions modifiées des Q-5 Fantan, capable d’embarquer des armes antinavires.

De même, ses bombardiers H-6 sont des H-6G, modifiés pour l’attaque à la mer à longue portée.

Elle est donc responsable, plus que la PLAAF, des capacités air-mer.

Capacités amphibies

Si l’armée de Terre (PLAGF) a ses propres capacités amphibies, la PLAN dispose d’une branche spécialisée dans l’assaut amphibie, le People’s Liberation Army Marines Corps.

Le  PLA Marines Corps dispose de deux brigades de 12 000 hommes.

En 2017, une troisième brigade a commencé à être formée après le transfert de la 77th Motorized  Infantry Brigade de la PLAGF au Marines Corps.

Ce sont des brigades mécanisées d’assaut amphibies, chacune étant composée comme suit ;

  • 1 régiment blindé (avec un bataillon de chars légers Type-63A et deux bataillons de Véhicules de combat d’Infanterie Type-05)
  • 2 bataillons de marines
  • 1 bataillon d’howitzer PLZ-07
  • 1 bataillons de génie/NRBC
  • 1 bataillon de transmission
  • 1 bataillon de maintenance

La PLAN continue de produire et mettre en service des  LPD (Landing Platform Dock) de classe Yuzhao (Type-071). Ces navires de débarquement sont parfaitement adaptés aux projections de force loin des côtes. Ils peuvent embarquer un bataillon de marines et 20 véhicules blindés, et les débarquer sur les nouveaux aéroglisseurs de classe Yuyi.

La Chine  dispose également de LST (Landing Ship Tank) de classe Yuting et Yuting II pour débarquer des blindés ou une compagnie de marines.

La Navy se tourne clairement vers l’offensive, et est capable de se déployer plus loin de ses côtes.

Missilerie

  • Antinavire

Les nouveaux missiles antinavires YJ-18A équipent les derniers destroyers et croiseurs, et dépassent les 500km de portée ; ils sont installés dans leurs VLS (vertical launch system) et font théoriquement des Luyang-III/Kunming et Renhai les plus efficaces des vecteurs ASCM de la flotte (Anti Ship Cruise Missile).

En comparaison, les Exocet MM-40 embarqués sur les destroyers et frégates françaises atteignent les 180 km et les Harpoon AGM-84 des navires américains 280 km.

Les plus anciens YJ-62 (222km de portée) équipent les destroyers Luyang II et les frégates Jiangkai-II,

et sont tirés depuis des lanceurs latéraux.

Les plus anciens destroyers Luda (Type-051) et frégates Jiangwei-II (Type-053H3) encore en service sont équipés des plus vétustes YJ-83 (120km de portée) ; ce missile équipe également les frégates Jiangkai-I (Type-054) et les corvettes JIangdao (Type-056).

Enfin, le YJ-82 est le missile antinavire qui équipe les sous-marins des classes Song, Yuan et Shang (40km de portées) : mais ils est censé être remplacé par le YJ-18.

  • Antiaérienne

En terme antiaériens, les HQ-9 (125 km de portée) équipent les Luyang-II , Luyang-III et Renhai.

Ils font de ces navires de redoutables plateformes d’interdiction antiaériennes et d’escorte antiaérienne. Ils restent inférieurs aux SM-2 ( 240 km de portée) et SM-3 (700km)

emportés sur les destroyers Arleigh Burke et croiseurs Ticonderaga de la marine américaine.

Les HQ-16 (40km) équipent les Jiangkai-II, et les HQ-7 (8 à 15km) les Jiangkai-I et Luda.

Ils sont inférieurs aux Evolved Sea Sparrow (ESSM) à moyenne/courte portée (50km) de l’US Navy.

Enfin, les HQ-10 (9 km de portée) sont les missiles courte/ très courte portée de la marine chinoise, et équipent les corvettes de Type-056 et le porte-avion Liaoning.

La missilerie chinoise reste donc en général inférieure à sa rivale américaine, mais est en constante progression.

  • PLAAF (People’s Liberation Army Air Force)

Le DoD s’inquiète également du rythme de progression de la PLAAF, en termes technologiques notamment.

Cela concerne les aéronefs (évaluation des combattants de 5eme génération furtifs J-20 et JF-31).

En Mars 2017, le J-20 est entré en service dans la PLAAF : il a été déclaré opérationnel en Septembre.

Il fait de la Chine le deuxième pays au monde avec les Etats-Unis à disposer d’un aéronef de cinquième génération furtif.

Mais cela concerne, de manière plus générale, les capacités.

La PLAAF développe ses capacités de projection.

Elle dispose d’un Airborne Corps (force aéromobile) qui est depuis Avril 2017 composée de neuf brigades de parachutistes, dont des forces spéciales.

Sa capacité de projection s’étend, avec des IL-76 longue portée de transport lourd et des Y-8 et Y-7 de transport moyenne portée de moyenne capacité.

La PLAAF a reçu ses premiers Y-20 de transport stratégique, et ceux-ci sont en cours d’évaluation.

Avec ses IL-78 Midas, elle peut ravitailler en vol ses forces et étendre ainsi leur rayon d’action.

Ses capacités C4I sont également en progression, mais restent en retard sur les forces occidentales. La Chine dispose d’AWACS A-50 Mainstay, ainsi que de Y-8 et Y-7 modifiés.

La chasse dispose d’un éventail varié de machines, dont un large nombre de de jets de la famille des Su-27 Flanker (Su-30, Su-35, J-11, d’origine russe ou indigène). Ces vecteurs sont très manœuvrables, avec un rapport poids/poussée impressionnant, et servis par des missiles et des capteurs de plus en plus performants.

Les capacités d’attaque au sol s’enrichissent de munitions guidées de plus en plus nombreuses, même si la PLAAF utilise toujours des bombes lisses et des roquettes. Les vecteurs d’attaque au sol privilégiés sont les Q-5 Fantan.

Malgré tout, la PLAAF utilise toujours des machines vétustes, comme les J-7 et J-8 datant de l’époque soviétique. Le remplacement s’accélère cependant.

  • PLARF (People’s Liberation Army Rocket Force)

Si les ICBM Nord-Coréens mobilisent régulièrement l’attention des médias généralistes et de l’opinion publique, les progrès chinois sont rarement abordés.

La Rocket Force comporte à la fois les ICBM,MRBM, SRBM (Missiles balistiques intercontinentaux,  moyenne portée et courte portée) et les missiles de croisière longue portée d’attaque à la mer et à la terre, que leur charge utile soit nucléaire ou conventionnelle.

La Chine communique souvent sur les vecteurs de sa dissuasion, car cela fait parti de sa stratégie déclaratoire.  Mais la communication gouvernementale a eu tendance à sous-évaluer ou exagérer, notamment, la portée de ses vecteurs.

Il n’empêche que la PLARF dispose d’un éventail varié de missiles balistiques et de croisière très longue portée.

Capacités de frappe conventionnelle

Parmi les vecteurs destinés à des charges conventionnelles, on trouve les SRBM CSS-6 et CSS-7 (600 km).

Les DF-21 comprennent deux versions, C et D ; la première est une version d’attaque à la terre, l’autre d’attaque à la mer (ASBM). Leur portée avoisine les 2000 km.

Les DF-21D a été conçu pour frapper des groupes aéronavals, ce qui est pour le DoD une menace à peine voilée contre ses Nimitz et leur escorte dans le Pacifique occidental.

Pour ce qui est des missiles de croisière, ASCM et LACM doivent être embarqués sur les bombardiers H-6 dans leurs diverses versions pour maximiser leur portée.

Ces armements sont capables de protéger les mers chinoises et de frapper les bases terrestres et navales américaines en Corée et au Japon.

Capacités de frappe nucléaire

La Chine est capable de frapper n’importe quel endroit du monde avec ses CSS-4 mod 2 et 3 ; les mod 3 sont équipés de plusieurs têtes à système de rentrée indépendants (MIRV).

Ce missile est tiré depuis des silos.

Le CSS-10, avec une portée plus courte (11 200km pour le CSS-10 mod 2) est transportable sur véhicule terrestre. Il reste capable de toucher la majorité du territoire des Etats-Unis et l’Europe, et les bases de Guam et Pearl Harbor.

Les CSS-3 sont des missiles à plus courte portée : ils peuvent toucher le Japon.

  • People’s Liberation Army Strategic Support Force (PLASSF)

Il est difficile de délimiter les capacités cyber de la Chine.

Les Etats-Unis, et probablement les puissances européennes, ont été victimes de cyberattaques chinoises, qui ont visés des données industrielles, économiques et militaires.

Il est évident que ce type d’attaque risque d’augmenter dans le futur proche.

Ces capacités servent largement au renseignement stratégique chinois.

La PLASSF a continué l’envoi de satellites de communication.

Elle dispose de deux laboratoires orbitaux (Tiangong 1 et 2) et a commencé la construction de la Station Spatiale Internationale Chinoise.

Le rapport évalue que la Chine a « très probablement » continué le développement de ses missiles antisatellites.

Elle travaille également sur des armes à énergie dirigée.


Les nouveaux orbiteurs Long March (LM)- 5 et LM-7 facilitent les lancements de satellites de communications et de missions habitées ou non.

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