Deux semaines dans le monde : les semaines du 12 et du 19 avril 2021

Deux semaines dans le monde : les semaines du 12 et du 19 avril 2021

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L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes des deux semaines du 12 et du 19 avril 2021. La semaine dernière ayant été entièrement dédiée aux Objectifs du développement durable, nous avons souhaité inclure cette semaine les événements importants qui se sont passés durant les quinze derniers jours. L’article a été rédigé par Raphaelle Loyau.

Après une semaine d’affrontements meurtriers au Pakistan, le débat au parlement sur l’expulsion de l’ambassadeur français reporté

Depuis que le président français Emmanuel Macron a défendu la liberté d’expression et le droit à la caricature lors de l’hommage à l’enseignant Samuel Paty en octobre dernier, le parti extrémiste Tehreek-e-Labbaik (TLP) est à l’origine d’une vaste vague de manifestations anti-France au Pakistan. En effet, dans le deuxième pays musulman le plus peuplé qu’est le Pakistan, le blapshème est une question sensible pouvant entraîner lynchages et assassinats. Les mots d’Emmanuel Macron ont donc provoqué un regain du sentiment anti-français au Pakistan, et malgré une tentative de ce dernier d’apaiser les tensions, d’autres incidents ont éclaté, ternissant un peu plus l’entente entre les deux pays. Le premier ministre pakistanais Imran Khan avait notamment accusé le président français d’ “attaquer l’islam” et annoncé un boycottage des produits français à l’automne 2020 pour mettre fin à la première série de manifestations anti-France provoquées par le parti islamiste radical TLP.

La situation s’est à nouveau dégradée ce lundi 12 avril, lorsque Saad Rizvi, le chef du TLP, a appelé à des manifestations pour rappeler la promesse du gouvernement Khan, celle de faire adopter une résolution parlementaire ordonnant le départ de l’ambassadeur français au Pakistan d’ici le 20 avril. La motion, si elle a bien été déposée au Parlement pakistanais, n’a pas pu aboutir en raison des désaccords entre les députés. Le débat a donc été repoussé sans toutefois fixer d’échéance.

Les manifestations, au cours desquelles Saad Rizvi a été arrêté, ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre, causant la mort de plusieurs personnes. Jeudi 15 avril, le gouvernement pakistanais a fait interdire le parti au nom d’une loi contre le terrorisme, dénonçant ses méthodes qui vont à l’encontre de la population. Cela n’a pas empêché les affrontements de reprendre de plus belle, avec notamment la prise d’otage de onze policiers ensuite libérés et une grève nationale en soutien au TLP qui a bloqué les deux plus grandes villes du pays. C’est dans ce contexte que la France a enjoint ses ressortissants et les entreprises françaises de quitter provisoirement le Pakistan.

Cependant, malgré la décision du gouvernement d’interdire le TLP et le maintien en détention de son chef, ce dernier a renoncé à toute nouvelle action et le calme est revenu.

Source : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/19/les-raisons-du-regain-du-sentiment-antifrancais-au-pakistan_6077318_3210.html

Joe Biden annonce le retrait des troupes américaines d’Afghanistan d’ici le 20ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001

Dans un discours solennel depuis la Maison Blanche prononcé mercredi 14 avril, le 46ème président des États-Unis Joe Biden a déclaré que “L’heure est venue de mettre fin à la plus longue guerre de l’Amérique.”. Soulignant qu’il est le quatrième président américain à gérer la présence militaire américaine en Afghanistan depuis les attentats du 11 septembre 2001, il a promis un retrait coordonné et définitif des États-Unis et de leurs alliés à partir du 1er mai 2021. Il a toutefois annoncé que les troupes ne partiraient pas de manière précipitée, mais qu’elles auront quitté l’Afghanistan avant le 20ème anniversaire des attentats. Au 15 janvier 2021, le nombre de soldats américains sur le sol afghan est estimé à 2 500 depuis le désengagement continu des États-Unis.

Joe Biden repousse donc ainsi de quelques mois la date butoire du 1er mai, initialement prévue dans l’accord historique conclu à Doha par son prédécesseur Donald Trump et les talibans en février 2020. La veille du discours, les rebelles ont indiqué qu’ils refusaient de participer à la conférence sur la paix en Afghanistan prévue à Istanbul du 24 avril au 4 mai 2021, tant que la totalité des forces étrangères n’aura pas achevé son retrait. Cette réunion doit permettre de relancer les négociations de paix directes entre les talibans et le gouvernement de Kaboul, mais l’absence des ces derniers risque de prolonger l’impasse.

Peu avant, Joe Biden s’est entretenu au téléphone avec le président afghan Ashraf Ghani, qui a dit respecter la décision du président américain. Ce dernier a notamment assuré que les forces afghanes sont “pleinement capables de défendre leur peuple et leur pays.”, malgré des réticences d’une partie de la classe politique américaine et de la Russie, dont le président redoute une escalade qui “pourrait saper les efforts de paix.”.

Joe Biden a toutefois tenu à mettre en garde les talibans contre toute attaque au moment du retrait, et qu’il les tiendrait pour responsables si leur engagement venait à être trahi. Il a également déclaré que les États-Unis continueraient à soutenir le gouvernement afghan, même si le pays ne sera plus engagé militairement, et a notamment invité d’autres acteurs régionaux dont le Pakistan à soutenir également le pays. Considérant que l’objectif de l’US Army vingt ans auparavant de s’assurer que l’Afghanistan ne serve pas de base pour attaquer à nouveau les États-Unis a été atteint, Joe Biden sonne donc la fin d’une guerre “sans fin” de l’Amérique.

Source https://www.lexpress.fr/actualite/monde/retour-a-la-maison-les-etats-unis-et-leurs-allies-se-preparent-a-quitter-l-afghanistan_2148834.html

Après plusieurs semaines de tension qui avaient vivement inquiété l’Europe et les Etats-Unis, la Russie entame finalement le retrait de ses troupes en Ukraine

Vendredi 23 avril, l’armée russe a entamé le retrait de ses troupes déployées depuis des semaines près de l’Ukraine qui avaient provoqué un regain de tensions avec l’Europe et les Etats-Unis et des craintes d’une attaque contre Kiev. Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a en effet annoncé le retrait des dizaines de milliers de troupes massées en Crimée, dans le sud et dans l’ouest de la Russie, pour ce qu’il avait qualifié d’exercice “surprise” permettant de vérifier l’état de préparation des forces armées russes. Le retrait, qui a débuté le 23 avril, se poursuivra jusqu’au 1er mai.

La présence de ces 100 000 soldats selon l’UE, dans cette région qui combat depuis 2014 des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, avait alimenté les tensions entre Moscou, Kiev et les membres de l’Union européenne et les Etat-Unis ces dernières semaines. Kiev soupçonnait en effet Moscou de préparer une invasion en provoquant un casus belli dans la région, ce que le président Poutine a démenti. Ce dernier a assuré que ces manœuvres étaient “une réponse à des exercices de l’Otan en Europe et à des provocations ukrainiennes.”.

Le déploiement russe a été l’occasion de montrer la force militaire du pays face au président américain nouvellement élu, lançant ces opérations juste après que Joe Biden ait qualifié Vladimir Poutine de “tueur”. Dans son grand discours annuel, ce 21 avril, ce dernier a par ailleurs mis en garde l’Occident, en promettant une riposte “asymétrique, rapide et dure” si ses rivaux étrangers s’en prenaient à la Russie. Malgré le retrait des troupes, les tensions restent néanmoins très vives, comme en témoignent les échanges récents de sanctions et les expulsions réciproques de diplomates avec les États-Unis, et les critiques sans relâche de l’emprisonnement d’Alexeï Navalny, dont l’état de santé s’est détérioré ces derniers jours.

Source : https://www.msn.com/fr-xl/actualite/monde/ukraine-la-russie-annonce-le-d-c3-a9but-du-retrait-de-ses-troupes/ar-BB1fXyfQ

Le président tout juste réélu du Tchad, Idriss Déby, est mort les armes à la main, laissant son fils à la tête d’un conseil militaire

Le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est mort à l’âge de 68 ans mardi 20 avril des suites de ses blessures subies au front alors qu’il conduisait ses troupes dans le nord du pays la veille. Partenaire-clé de la France dans la lutte contre les djihadistes au Sahel, il avait tout juste été réélu pour un sixième mandat avec 79% des voix le 11 avril. Militaire de carrière, puis rebelle putschiste qui s’était emparé du pouvoir en 1990, il est mort au combat, en allant lui-même diriger ses troupes contre une colonne de rebelles infiltrés depuis la Libye à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale N’Djamena.

Un conseil militaire de transition (CMT) a été instauré pour une durée de 18 mois, présidé par l’un des fils du président défunt, le général Mahamat Idriss Déby, qui a nommé 14 généraux pour l’accompagner. Il a promis de “défendre l’intégrité territoriale” et que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections libres et démocratiques suite à cette période de transition. Ce dernier, chef de la garde présidentielle depuis 2014 forte d’une dizaine de milliers de militaires bien équipés et entraînés, est cependant conscient de la fragilité du CTM face aux tensions apparues lors de la campagne électorale au sein du régime et de l’armée.

La France a déclaré perdre un “ami courageux”, soulignant l’importance d’une transition pacifique et son attachement ferme à la stabilité et à l’intégrité territoriale du Tchad. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a quant à lui appelé à une transition militaire d’une durée limitée qui conduirait à l’instauration d’un gouvernement civil et inclusif. De son côté, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a souligné l’importance d’un “retour rapide à l’ordre constitutionnel.”.

Source : https://www.lefigaro.fr/international/le-president-tchadien-deby-est-mort-de-blessures-recues-au-front-20210420

Hommage : le vétéran du premier BFMC, Hubert Faure, s’est éteint à l’âge de 106 ans

Samedi 17 avril, Hubert Faure, l’un des deux derniers des 177 membres du commando Kieffer ayant débarqué sur la plage de Sword Beach le 6 juin 1944, s’est éteint. Léon Gautier reste ainsi le dernier survivant du Commando. Né en 1914, Hubert Faure fait partie de ces héros français de la France libre ayant débarqué en Normandie lors du Jour J. Il s’engage dans l’armée à vingt ans, en tant que sous-officier dans la cavalerie. En 1940, il prend part à la bataille de Montcornet, puis est brièvement fait prisonnier. Il rejoint peu après les Forces françaises libres et est une nouvelle fois fait prisonnier en Espagne lorsque les Alliés débarquent en Afrique du Nord. En Angleterre, il se porte volontaire dans le 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos (BFMC), encadrés par le lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer, où il se distingue très vite et est alors promu au grade d’adjudant-chef. Le Jour J, il débarque sur la plage de Sword Beach avec 176 autres Français, et se retrouve à la tête de la Troop 1. Il s’illustre durant la bataille de Normandie, est promu Enseigne de vaisseau et est cependant contraint de renoncer à sa carrière militaire suite à un accident en novembre 1944. Après la guerre, il devient ingénieur des travaux publics et est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur en 2008, Grand officier en 2014, et enfin, de Grand croix de la Légion d’Honneur en 2020.

Source : http://www.opex360.com/2021/04/17/il-etait-lun-des-deux-derniers-survivants-du-commando-kieffer-hubert-faure-sest-eteint-a-lage-de-106-ans/

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